Presstalis à moitié liquidé, 500 salariés sur la sellette

Le tribunal de commerce de Paris a soutenu l'unique offre déposée par les quotidiens. Cette dernière prévoit de reprendre le siège parisien de Presstalis et ses activités de distribution et de groupage de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Mais pas ses dépôts en régions, qui desservent près de 10.000 points de vente en France.
Photo d'illustration. La CGT s'était mobilisée depuis lundi contre cette liquidation partielle en bloquant la distribution des journaux nationaux et de certains magazines dans plusieurs régions.
Photo d'illustration. La CGT s'était mobilisée depuis lundi contre cette liquidation partielle en bloquant la distribution des journaux nationaux et de certains magazines dans plusieurs régions. (Crédits : Reuters)

Accablé de dettes, Presstalis, le principal distributeur de presse en France, évite la fermeture mais voit ses filiales en régions liquidées, avec plus de 500 salariés sur la sellette.

De longues négociations entre les quotidiens et les magazines, actionnaires de Presstalis, avaient échoué lundi. Une seule offre avait été déposée par les quotidiens pour reprendre le siège parisien de Presstalis et ses activités de distribution et de groupage de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Mais pas ses dépôts en régions, qui desservent près de 10.000 points de vente en France.

Le tribunal de commerce de Paris a suivi ce plan soutenu par la direction de Presstalis en plaçant l'entreprise en redressement judiciaire, avec une période d'observation de deux mois.

"Il a, par ailleurs, prononcé la liquidation sans poursuite d'activité des sociétés SAD et Soprocom", ses filiales locales, a indiqué la direction de Presstalis dans un communiqué.

Le tribunal de commerce n'a pas retenu la demande de report déposée in extremis, jeudi soir, par le Syndicat du livre-CGT (SGLCE). La CGT s'était mobilisée depuis lundi contre cette liquidation partielle en bloquant la distribution des journaux nationaux et de certains magazines dans plusieurs régions, de Marseille à Nancy en passant par Lyon. Elle comptait sur une nouvelle offre des magazines pour sauver les dépôts régionaux.

Hors mouvement social, il ne devrait pas y avoir de "longue interruption" de la distribution des journaux, selon la direction du groupe.

Négociations en cours

Dans ce secteur déjà en difficulté, les prochaines semaines devraient être mouvementées.

La proposition des quotidiens "doit encore faire l'objet de discussions dans les prochains jours afin d'être complétée", précise Presstalis. Elle pourrait être "améliorée par la participation de certains éditeurs de magazines". Les flux des magazines seraient en effet essentiels à la viabilité d'une nouvelle structure, à une époque où ils se distribuent de moins en moins de quotidiens.

"L'objectif est de bâtir une messagerie capable de répondre aux enjeux de la filière au cours des prochaines années et préparer une refonte complète du système", poursuit Presstalis.

Les filiales de Presstalis devraient ainsi être cédées à la découpe, avec le risque de nombreux licenciements à la clé. L'idée serait de continuer à diminuer le nombre de dépôts sur le territoire: ils étaient moins de 700 en 1995, 61 début 2019. Et de réattribuer ces zones de distribution "à des dépositaires indépendants ou des nouveaux entrants", qui privilégieraient la reprise des anciens salariés, a indiqué mardi Cédric Dugardin, président de Presstalis.

L'État encadre les discussions et porte à bout de bras le distributeur de presse, qui traverse sa troisième crise majeure en dix ans.

Un décret a officialisé mercredi un prêt de 35 millions d'euros supplémentaires, au titre du programme du Fonds de développement économique et social (FDES).

Du côté des marchands de journaux, cette crise s'ajoute aux conséquences du mouvement des "gilets jaunes" et à un long confinement pour cause de coronavirus.

"Nous avons besoin d'une solution rapide et pragmatique, qui permette un rétablissement normal de la distribution", avait lancé jeudi Daniel Panetto, un de leurs représentants, dans une lettre à ses confrères.

Il en a également appelé "aux pouvoirs publics pour bénéficier d'un soutien fort car les 22.000 marchands sont à nouveau menacés et poussés dans une situation précaire".

Les lecteurs déconfinés retrouveront-ils le chemin des kiosques? Les éditeurs, dont les finances sont déjà mises à mal par le confinement, risquent également de ne pas toucher les sommes qui leur étaient dues par Presstalis pour les ventes des dernières semaines.

Plusieurs ont fait appel à la solidarité de leurs lecteurs et ont diffusé exceptionnellement leurs publications sur internet.

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Commentaires 6
à écrit le 17/05/2020 à 14:41
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une idée comme ca supprimons tous ces journaux qui disent tout et ses contraires et accaparent tous le créneau de voici et gala avec des news people sans intéret qui en plus détruisent des forets pour les imprimer avant de les jeter. Un seul journa...

à écrit le 16/05/2020 à 12:12
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Vieux dossier serpent de mer lecteur papier depuis 30 ans histoire nmpp.presralis La république ,nous, payons tout kes 4 a 5 ans pour boucher et avoir paix social et calmer la cgt ca rappelle l histoire des dockers ou de la sncm...le prêt ...

à écrit le 15/05/2020 à 22:56
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LIQUIDATION!!! On vire tout le monde et on ferme tout! Assez de gabegie avec l'argent du contribuable!

à écrit le 15/05/2020 à 19:59
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Ce jour des centaines de titres de journaux ne sont plus distribués dans 10 000 points de vente et s'ils ne mettent pas sur pied dans un temps record un système de remplacement, ce sont à la fois des milliers de bureaux de vente de presse et de kios...

à écrit le 15/05/2020 à 19:28
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C'est formidable pour la CGT Communiste

à écrit le 15/05/2020 à 18:56
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Un immense merci à la CGT. Mission accomplie. Et maintenant, à qui le tour ?

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