Chez Orange, l'appétit de SFR pour les contenus et les droits sportifs suscite des remous ! D'après Les Echos, l'opérateur historique compte doper son partenariat avec la chaîne de Vincent Bolloré pour l'aider « à investir dans ses programmes ». « Aujourd'hui, nous avons des discussions avec Canal+ sur les appels d'offres de sport, pour voir comment on pourrait les aider y compris financièrement », affirme une source proche d'Orange au quotidien économique. En d'autres termes, les contacts « préliminaires » qui ont commencé il y a quelques mois entre les deux groupes semblent se renforcer. Les Echos évoquent une piste : la création d'une « nouvelle société de commercialisation pour Canal+ en France », dont Orange serait « l'actionnaire majoritaire ».
De quoi permettre à un Canal+ affaibli de faire un retour en force sur le marché des droits sportifs et des contenus. Ce qui profiterait à Orange, qui ne veut pas voir les plus belles affiches de football et les meilleurs programmes partir chez son rival, craignant que ses abonnés ne filent, à terme, à la concurrence. Chez l'opérateur historique, l'état-major semble désormais déterminé à ne pas se laisser damer le pion sur ce front. Il faut dire que depuis quelques mois, SFR siphonne tout ce qui passe à sa portée : des contenus sportifs à la télévision, en passant par le cinéma. Après avoir chipé la Premier League à Canal+, l'opérateur de Patrick Drahi lui a soufflé, début décembre, l'exclusivité des chaînes Discovery et NBCUniversal (13ème rue, Syfy, E!). Et début janvier, le site Puremedias.com indiquait que SFR comptait lui arracher les droits de la F1 !
Mécontentement de l'Arcep
Bref, cela commence à faire beaucoup. Surtout, des droits hautement stratégiques seront prochainement mis en vente : ceux de la Ligue 1 et de la Ligue des champions. Pour de nombreux analystes, ceux-ci sont perçus comme des aimants à abonnés de choix... Côté Ligue 1, Canal+ dispose des meilleures affiches jusqu'en 2020. Mais qu'en sera-t-il pour les saisons suivantes si SFR signe un gros chèque ? Côté Ligue des champions, l'appel d'offre pour la période 2018-2021 se déroulera cette année. Et il y a fort à parier que l'opérateur de Patrick Drahi y participera.
Quoi qu'il en soit, cette bataille des contenus ne fait pas que des heureux. A commencer par l'Arcep, le régulateur du secteur. Fin janvier, son président, Sébastien Soriano, s'est inquiété que ces emplettes dans les médias ne nuisent aux investissements dans les réseaux. « Je préférerai que les opérateurs affichent clairement leur souhait d'investir dans la fibre, dans la 4G, dans la 5G, plutôt que d'évoquer en permanence les contenus », a-t-il indiqué au Financial Times. Mais vraisemblablement, ni Orange ni SFR ne comptent, pour l'heure, en rester là...
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