Le funeste destin de Kodak en témoigne : le secteur de la photographie a été largement chambardé par le numérique. Si pour de nombreux acteurs, la transition digitale a été vécue comme un chemin de croix, PhotoBox a réussi à tirer son épingle du jeu. Leader du marché européen de l'impression photo par Internet, le groupe poursuit une politique de consolidation sur le Vieux continent. Après avoir racheté Hofmann, le leader espagnol du secteur, en décembre 2014, il a annoncé lundi l'acquisition de posterXXL, un important concurrent en Allemagne. Désormais présent dans 19 pays à travers le monde (y compris au Canada, en Australie et en Nouvelle Zélande), PhotoBox compte 1.000 salariés pour un chiffre d'affaires de plus de 300 millions d'euros.
D'après Stanislas Laurent, le président de PhotoBox, le rachat de posterXXL outre-Rhin doit permettre au groupe « de prendre position sur le podium » de cet important marché. Selon plusieurs études, celui-ci est en effet estimé à environ 500 millions d'euros en 2015. Avec une part de marché avoisinant les 10%, PhotoBox se positionne ainsi comme un acteur de premier plan. Sachant que selon Stanislas Laurent, celui apparaît très fragmenté.
« On est dans une logique de consolidation »
Engagé dans une politique de croissance externe, le groupe confie avoir d'autres cibles dans son viseur. Il souhaite notamment prendre pied dans de nouveaux pays, mais ne veut pas, pour l'heure, en dire davantage. « On est dans une logique de consolidation : sur le long terme, atteindre la taille critique sur nos marchés est essentiel », juge Stanislas Laurent. En quelques années, PhotoBox a ainsi largement changé de dimension. Au début des années 2000, la société n'est qu'une modeste startup parisienne, opérant sous la marque PhotoWays. A l'époque, elle propose des services de développement de photos low cost dans l'Hexagone. Sur son créneau, la startup est vite confrontée à une concurrence féroce.
Pour se différencier, PhotoWays investit très tôt le segment des produits personnalisés sur Internet, comme les mini-livres, les posters ou les calendriers. En 2006, la société rachète son homologue britannique PhotoBox, fusionne avec elle, et prend son nom en guise de porte-drapeau.
La photo se partage de plus en plus
Stanislas Laurent l'assure les voyants sont aujourd'hui au vert. D'après lui, cette bonne santé vient du fait qu'au fil des années, le groupe a su se développer en misant sur des produits nouveaux. « L'activité a évolué, explique-t-il. On est passé d'une offre de tirages photos commandés sur Internet à des offres innovantes d'impression sur des produits spécifiques à forte valeur ajoutée, comme les mugs et les t-shirts. » Concrètement, sur les différents sites et applis du groupe, on peut donc personnaliser ces objets (mais aussi des tapis de souris, des coques de smartphones ou même des coussins) avec des photos personnelles.
Parmi les produits les plus en vogue, Stanislas Laurent évoque le succès des cartes individuelles, qu'on envoie à l'occasion des anniversaires ou de la fête des mères. « En Grande-Bretagne, on dénombre environ 18 cartes par adulte par an », précise le président. Pour lui, cet exemple montre que le rapport à la photographie a changé. « Avant, on rangeait les photos dans une boîte à chaussure, explique-t-il. Désormais, celles-ci se partagent beaucoup plus, comme en témoigne leur prédominance sur les réseaux sociaux. Nous, on se voit donc comme un outil de partage via des produits physiques. » Dont l'éventail est, suivant cette logique, encore amené à s'élargir.
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