Les lasers d'Enovasense veulent entrer dans l'usine du futur

La startup parisienne conçoit et commercialise des appareils de contrôle de l'épaisseur des revêtements industriels, notamment dans l'automobile, l'aéronautique et les biens de consommation, grâce à une technologie brevetée de mesure par laser, sans contact avec les lignes de production.
Sylvain Rolland
Enovasense - Geoffrey Bruno, 26 ans

Peinture, vernis, plaquages, chromages, Téflon... La plupart de nos objets du quotidien sont vendus avec un revêtement. Il y en a même que l'on ne voit pas, comme ceux sur les moteurs des voitures et des avions, qui servent notamment à éviter les frictions. Leur épaisseur doit être parfaite pour garantir un produit d'une qualité optimale. Mais aujourd'hui, les industriels ne peuvent pas la mesurer durant la production : ils sont obligés de prélever des échantillons, et si le revêtement n'est pas bon, ils doivent détruire ce qui a déjà été produit.

« Les problèmes sont détectés trop tard, ce qui représente une perte de temps, d'argent et de matières premières pour les industriels », résume Geoffrey Bruno, le cofondateur et PDG d'Enovasence.

Un contrôle en temps réel

Pour y remédier, le jeune entrepreneur de 26 ans a développé, avec son équipe d'ingénieurs issus de l'Institut d'optique ParisTech, « la première technologie de mesure de tous les revêtements, de manière instantanée et sans contact avec la ligne de production ». Autrement dit, grâce au procédé breveté d'Enovasense, les industriels peuvent contrôler la qualité du revêtement en temps réel, en moins d'une seconde, grâce à un laser et à un capteur infrarouge, directement sur les lignes de production et en évitant toute interférence avec le produit.

« Cela permet d'optimiser la quantité de revêtement et, s'il y a une erreur, de la corriger tout de suite », ajoute Geoffrey Bruno.

Créée en 2013, Enovasense a eu besoin de deux ans pour concevoir et industrialiser sa technologie avec des clients pilotes. La commercialisation a débuté en 2016, notamment dans l'industrie automobile, les secteurs aéronautique et des biens de consommation. Mais sa technologie, vendue sous la forme d'une tête de mesure de 180 grammes se fixant sur n'importe quel robot, est capable de contrôler les revêtements de tous les matériaux, qu'il s'agisse d'un revêtement en métal, en plastique, en céramique, en verre... « Le champ des possibles est immense, on peut techniquement être dans toutes les usines », affirme l'entrepreneur, qui anticipe l'usine du futur où la production sera entièrement automatisée.

À l'heure actuelle, la startup compte une dizaine de clients, dont Airbus, Safran, Plastic Omnium (automobile) ou Décoral, spécialisée dans le traitement de l'aluminium.

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Sylvain Rolland

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