Télécoms : BT paie très cher ses manquements sur les réseaux

L’Ofcom, l’autorité des télécoms britannique a sanctionné l'opérateur historique à hauteur de 42 millions de livres (plus de 48 millions d’euros). L’institution lui reproche de n’avoir pas réglé les compensations financières dues à certains fournisseurs d’accès à Internet. En plus de cette amende, BT s’est engagé à indemniser les sociétés lésées à hauteur de 300 millions de livres (347 millions d’euros).
Pierre Manière
Openreach, la branche dédiée au réseau de BT, est régulièrement accusé de pratiques anti-concurrentielles.

Encore un sacré coup dur pour BT. Alors que l'opérateur historique britannique pâtit déjà d'un scandale comptable en Italie, dont le coût estimé flirte aujourd'hui à 530 millions de livres (610 millions d'euros), celui-ci vient d'être épinglé chez-lui pour de gros manquements à ses obligations. Ce dimanche, l'Ofcom, le régulateur des télécoms, a en effet infligé une amende de 42 millions de livres (plus de 48 millions d'euros) à BT.

Concrètement, l'institution reproche à l'opérateur de n'avoir pas réglé les compensations financières dues à certains fournisseurs d'accès à Internet, suite à des manquements liés à l'installation de lignes très haut débit. Après enquête, l'Ofcom a en effet décelé qu'entre 2013 et 2014, BT a mis en place un système pour réduire les indemnités qu'elles devaient à d'autres opérateurs (Vodafone, Sky ou Talk Talk) pour ne pas avoir livré des services Ethernet dans les temps. En plus de cette amende, BT a accepté de verser quelque 300 millions de livres (347 millions d'euros) aux sociétés lésées. Soit une ardoise de près de 400 millions d'euros au total.

La grogne des alternatifs

Cette affaire vient alimenter le moulin des critiques envers BT et sa branche Openreach, dédiée au réseau. Depuis 2005, Openreach, qui gère le plus important réseau Internet fixe du pays, a l'obligation d'en donner l'accès aux opérateurs alternatifs, via des offres de gros, aux mêmes conditions que pour sa maison-mère BT. C'est grâce à cette décision que d'autres opérateurs, comme Talk Talk, Sky ou Vodafone ont pu se développer et proposer des offres alternatives aux Britanniques. Mais depuis des années, ces mêmes acteurs se plaignent de ne pas être logés à la même enseigne que BT, qu'ils estiment favorisé par Openreach.

Ce constat est partagé par l'Ofcom. C'est la raison pour laquelle, depuis plusieurs mois, le régulateur a mis la pression sur BT pour en finir avec ses pratiques anti-concurrentielles. Début mars, il a ainsi conclu un accord avec l'opérateur historique. Ce dernier a accepté de transformer Openreach en une entreprise juridiquement distincte, avec son propre conseil d'administration. Si ce remède s'avérait insuffisant, l'Ofcom n'a jamais caché qu'il pourrait, in fine, carrément forcer BT à vendre sa filiale réseau.

Pierre Manière

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