
Cela fait tout juste deux ans, maintenant, que Meng Wanzhou a été arrêtée au Canada sur demande des Etats-Unis. La directrice financière de Huawei, numéro deux du groupe et fille de Ren Zhengfei, le richissime fondateur du géant chinois des télécoms et des smartphones, est accusée par la justice du pays de l'Oncle Sam de complicité de fraude visant à contourner des sanctions américaines contre l'Iran. L'affaire a fait l'effet d'une bombe et a suscité la colère de Pékin. Aux yeux du gouvernement chinois, il s'agit là d'une nouvelle « répression injustifiable » envers Huawei, déjà dans le collimateur des Etats-Unis, qui accusent le groupe d'espionnage et l'ont chassé du marché de la 5G.
Dans la foulée, deux ressortissant canadiens, accusés d'espionnage, ont été arrêtés en Chine. Pékin s'est bien gardé de faire le lien entre ces événements et l'arrestation de Meng Wanzhou. Mais tous les observateurs y ont vu une mesure de rétorsion du gouvernement chinois, une réponse du berger à la bergère. Depuis, Meng Wanzhou a été libérée sous caution, et vit en liberté surveillée à Vancouver. Elle est toujours sous le coup d'une demande d'extradition des Etats-Unis.
Le vent pourrait-il tourner ? Huawei semble l'espérer. Selon le Wall Street Journal, le groupe chinois tente de négocier un accord avec l'administration américaine pour permettre à Meng Wanzhou de rentrer au pays. Selon le quotidien économique américain, qui cite plusieurs sources proches du dossier, les avocats de la dirigeante et le département de la Justice discutent d'un compromis avant le départ de l'administration Trump, le 20 janvier prochain. Cet accord pourrait également faciliter, selon le WSJ, la libération des deux Canadiens accusés d'espionnage et toujours détenus en Chine.
Meng Wanzhou pourrait vraisemblablement être autorisée à regagner la Chine si elle reconnaissait certaines accusations. Mais jusqu'à présent, la fille du fondateur de Huawei s'y est toujours refusée, jugeant qu'elle n'avait rien à se reprocher. Interrogé vendredi par l'AFP, le siège de Huawei en Chine s'est refusé à tout commentaire sur ces informations.
(avec AFP)
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