Numericable dans le viseur de la mairie de Paris

La ville de Paris menace de couper la télévision et internet aux abonnés de Numericable, rapportent Les Echos et Le Monde, citant un différend entre la municipalité et l’opérateur télécoms au sujet d’une redevance pour l’utilisation des locaux. Paris se dit prête à procéder elle-même au retrait des installations à partir du 11 août.
4,1 millions de clients seraient potentiellement concernés par cette coupure, en raison de l'interconnexion des réseaux et de la location par Bouygues Telecom du réseau de Numericable.

Après plusieurs mises en demeure et dépôt de recours, la mairie de Paris hausse le ton. Le journal Le Monde rapporte que La ville de Paris a transmis un courrier en date du 26 juin à Numericable lui demandant de démonter "ses installations dans la capitale et de remettre en état les locaux occupés par le groupe, et ce d'ici le 10 août", écrit le quotidien.

4,1 millions de clients concernés

Selon Le Monde, citant des estimations de la ville de Paris, 4,1 millions de clients seraient potentiellement concernés, en raison de l'interconnexion des réseaux et de la location par Bouygues Telecom du réseau de Numericable. "Pour la télévision, ce sont les Parisiens vivant dans les immeubles collectifs qui seraient principalement affectées car la télévision y arrive majoritairement par le réseau câblé, lequel est historiquement celui de Numericable", détaille le quotidien du soir.

Mais quelle est donc la raison de cette discorde ? La ville de Paris et le groupe du très médiatique homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi sont liés par une convention signée en 2005. Cette dernière a cependant expiré le 10 février. Depuis cette date, l'opérateur occupe donc les lieux « sans droit  ni titre ». Numericable, qui verse des loyers à la ville pour l'occupation de locaux nécessaires à  la distribution de son réseau parisien, conteste le montant. Depuis 2009, l'opérateur télécoms refuse ainsi de signer une nouvelle convention revoyant à la hausse les tarifs de ces redevances.

Numericable en désaccord sur les tarifs de la ville de Paris

En réalité, si l'opérateur télécoms ne souhaite pas signer le document c'est qu'il ne valide pas le mode de calcul proposé par la ville de Paris. Le secrétaire général de Numericable-SFR, Jérôme Yomtov a de son côté précisé au journal que l'opérateur demande à « payer le juste prix, c'est-à-dire pour la surface que nous utilisons réellement ». Il rappelle également que Paris investit "massivement à Paris et va continuer à le faire, dans la fibre comme dans la 4G".

Ainsi, le groupe souhaiterait payer un tarif préférentiel au lieu des 871,99 euros par mètre carré pour 2014 pour la surface totale des locaux mis à disposition. Pas question rétorque la ville de Paris. Au nom du principe d'équité, tous les opérateurs sont tenus d'être au même tarif. Et si Paris cède à la demande de Numéricable, elle devra rembourser les montants trop perçus aux 16 autres opérateurs qui ont signé la convention en 2009.

La mairie de Paris et Numericable s'opposent également sur une affaire d'impayés entre 2008 et 2013. Au total, le montant de l'addition atteint 8,37 millions d'euros, et concernerait Numericable et Completel, la filiale services aux professionnels de l'opérateur télécoms, rapporte Le Monde. 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 03/07/2015 à 11:21
Signaler
La France est un etat de droit, et la conséquence est que personne n'a le droit de se faire justice lui-même, même pas la mairie de Paris. Cette dernière cherche à tout prix à colmater le trou de 400 millions qu'elle avait passé sous silence lors de ...

à écrit le 02/07/2015 à 11:36
Signaler
la mairie de Paris ne sait pas ce que c'est que la justice ou quoi? bah, faut passer par le tribunal, je pense.

à écrit le 02/07/2015 à 9:30
Signaler
Si la mairie de Paris s'amuse à ce petit jeu, elle risque de se retrouver devant les tribunaux en raison d'une action volontaire, portant atteinte aux abonnés, sans rapport avec leur responsabilité. Des milliers d'actions individuelles en réparation ...

le 02/07/2015 à 13:22
Signaler
Donc pour vous, à partir du moment où on est assez gros, où on détient des clients en otage, on peut s'affranchir des règles ? Si les faits rapportés ici sont exacts, la mairie n'a pas d'autre choix que de demander à Numéricable de payer le même loye...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.