Tout savoir sur l'assurance-vie : les réponses d'un expert

François Leneveu, président du directoire d'Altaprofits, vous a répondu le 18 novembre.

Bonjour et bienvenue sur le "tchat". Aujourd'hui nous avons le plaisir d'accueillir François Leneveu, président du directoire d'Altaprofits, qui répondra à toutes vos questions.

Bonjour. Bienvenue à tous. Je vais répondre à vos questions.

Roby : Nous avons 250.000 euros à placer. Pouvons-nous tout mettre sur un même contrat ou faut-il diversifier ? Et sur quoi pour pouvoir toucher une rente annuelle et quel rendement espérer ?

Il est utile de diversifier pour des montants importants. Choisissez deux assureurs pour des contrats de même nature.
Sur un contrat d'assurance-vie, vous pouvez demander à l'assureur de vous servir une rente pour vous et votre conjoint si vous en avez un.

jaglei : Quel pourcentage du patrimoine peut-on consacrer à l'assurance-vie sans que le fisc estime que les primes sont excessives et doivent être inclues dans la succession et donc être taxables ?

Il y a une réponse ministérielle qui met en avant la notion de bon sens économique dans cette proportion. On dit souvent qu'il ne faut pas mettre plus de 30% du patrimoine en assurance-vie, mais cela dépend de l'importance de votre patrimoine et des objectifs que vous souhaitez atteindre dans votre placement et de votre âge. Un contrat d'assurance-vie peut vous accompagner tout au long de votre vie, sans doute en constitution d'épargne si vous êtes jeune et, plus tard, par exemple, pour tirer des revenus complémentaires à votre retraite. Il y a aussi l'aspect droits de succession, puisque l'assurance-vie permet d'économiser une part du patrimoine au moment du décès, puisqu'il n'y a pas de droits à payer dans les règles prévues par le fisc.
Par bénéficiaire, vous pouvez transmettre 152.000 euros en exonération de droits de succession quel que soit le bénéficiaire, même s'il ne fait pas partie de votre famille, même si ce n'est pas un héritier direct. Nous conseillons de mettre comme bénéficiaire, en deuxième rang, des petits-enfants par exemple.

Solly : Le contrat d'assurance-vie est-il ouvert a quelqu'un habitant l'étranger ? Si oui, quels effets découlent d'un tel investissement ? Merci

Selon les assureurs, il peut être possible d'ouvrir un contrat d'assurance-vie en étant non résident fiscal. C'est un avantage de plus par rapport à un résident fiscal puisqu'il n'y a pas de limite dans le montant maximum exonéré de droits de succession. Pour la fiscalisation des rachats partiels, il faut s'en remettre aux conventions fiscales qui peuvent exister entre la France et le pays de résidence.

pépé 2 : Bonjour. Le Conseil d'Orientation des Retraites vient d'établir un comparatif Public/privé pour le calcul des retraites respectives. On y constate un avantage du Public, en moyenne, de l'ordre de 10 à 20 %... Qu'en pensez vous et, surtout, cela risque-t-il de s'appliquer à plus ou moins court terme, vu l'état pitoyable de notre dette ? Et, subséquemment, et toujours dans l'optique des réductions drastiques, peut-on imaginer voir touchés les retraités actuels (plafonnement, etc....) ?? Je vous remercie. Un retraité de la fonction publique.

La retraite est le premier problème à résoudre pour chacun d'entre nous et pour l'Etat. Le système actuel ne permettra pas à chacun d'entre nous d'obtenir une retraite décente en termes de montant et pérenne dans la durée. Seule une épargne individuelle peut compléter les régimes obligatoires, les régimes complémentaires et les systèmes optionnels que les entreprises peuvent mettre en place. Nous conseillons à tous les épargnants de se constituer un capital en versant régulièrement sur un contrat d'assurance-vie par exemple. Le montant versé n'est pas le plus important ; c'est la durée qui permet d'obtenir au final un capital important. Beaucoup de contrats permettent d'épargner avec moins de 100 euros par mois.

brio : A la BPA, j'ai perdu 40% du capital investi depuis 8 années par suite de mauvais conseils prodigués par le conseiller de clientèle. Comment se prémunir contre de tels dols ?

Il faut indiquer clairement, à l'ouverture du contrat, l'objectif patrimonial que vous poursuivez et préciser si vous pouvez prendre des risques sur le capital placé ou non. C'est notre premier conseil. Ensuite, il faut s'intéresser au suivi de votre contrat et ne pas hésiter à poser des questions complémentaires à votre conseiller pour vous assurer que la gestion de votre contrat reste conforme à vos attentes.

francois31170 : Bonjour, je suis marié sous le régime de la communauté. Puis-je souscrire un contrat au nom de Mr et Mme ou simplement au nom de Mr ? En vous remerciant.

Oui, vous pouvez ouvrir un contrat en co-souscription, mais d'expérience, il reste préférable que chacun ait le sien et se serve des clauses bénéficiaires pour se protéger mutuellement ainsi que le reste de la famille.

briol : Est-il judicieux de souscrire à une assurance-vie. Serait-elle en euros après 72 ans ?

L'assurance-vie est, à ce jour, le meilleur placement disponible pour investir son argent en France. L'âge n'a aucune importance. Et heureusement, à 72 ans, on n'est pas obligé d'investir sur un fonds en euros, car à cet âge l'espérance de vie moyenne est très grande et il est tout à fait possible de répartir ses fonds sur des Sicav et des Fonds communs de placement, à côté du fonds euros.

haspandar : Bonjour, pouvez-vous préciser, en termes simples, les avantages et contraintes d'une ouverture d'une l'Assurance-vie comme simple instrument de placement ? Comparer avec un P.E.A ancien; pour une personne au-delà de 70 ans. Merci.

L'assurance-vie permet d'accéder aux fonds garantis euros de l'assureur, ce que ne permet pas un PEA. Vous avez aussi tous les avantages permis par le code des assurances, par exemple obtenir des revenus réguliers, mettre en place une avance, placer plus que 132.000 euros... En matière d'exonération de droits de succession après 70 ans, les plus-values générées par le capital sont exonérées de droits de succession dans leur intégralité.

briol : Si l'inflation devient galopante, qu'en sera-t-il des capitaux souscrits en assurance vie ?

Les fonds en euros pourront être impactés avec peut-être des rendements légèrement inférieurs à ceux actuellement en cours, mais la diversité des investissements réalisés par les assureurs permet de faire face momentanément à des contraintes sur telle ou telle classe d'actifs. Depuis trente ans, nous avons pu mesurer le comportement des fonds en euros des compagnies d'assurances avec des contextes très variés (crise immobilière, krach boursier, guerres, etc.) et, sur la durée, nous observons une relative stabilité dans les rendements. L'inflation fera diminuer les taux réels des fonds en euros. C'est la raison pour laquelle nous conseillons de diversifier l'allocation d'actifs d'un contrat d'assurance-vie en mettant à côté du fonds en euros, des Sicav et des Fonds communs de placement.

kitchman : Bonjour, combien rapporte aujourd'hui le fonds en euros? On dit en ce moment qu'ils risquent de baisser fortement cette année et les années suivantes? Qu'en pensez-vous? Combien peut-on attendre cette année ?

En 2008, les meilleurs fonds en euros ont rapporté aux alentours de 4,60% net de frais de gestion. En 2009, des compagnies d'assurances ont d'ores et déjà annoncé des taux de rendement supérieurs à 4,50%. Depuis cinq ans, on dit que les rendements vont baisser ; en taux réel, ce n'est pas le cas, puisque l'inflation est extrêmement basse. On peut même dire que les fonds en euros n'ont jamais rapporté autant d'argent depuis trente ans.
Pour l'avenir, il est prudent de s'intéresser en complément du fonds euros à d'autres supports financiers. Par exemple, les obligations en direct ou les paniers d'obligations, des Sicav et FCP ou des SCPI (immobilier), tous ces actifs étant logés dans votre contrat d'assurance-vie. Sur 2009, les rendements des fonds en euros s'étaleront de 3,30% environ à 4,50% net de frais de gestion.

Marque-A : J'ai 20 ans. Pour moi, l'assurance vie est un placement de "vieux" mais mon conseiller me soutient le contraire. Dois-je le croire ?

L'assurance-vie, c'est d'abord un contexte fiscal et un contexte de rendement. L'âge n'a aucune importance. Nous préconisons d'ouvrir un contrat d'assurance-vie le plus tôt possible, quitte à verser le minimum au début. Il est même possible d'ouvrir un contrat d'assurance-vie pour des mineurs (c'est un beau cadeau de naissance à faire par les grands-parents ; cela remplace utilement le Livret A). A vingt ans, vous avez intérêt à prendre date en ouvrant un contrat d'assurance-vie qui vous accompagnera pour financer tous les projets de votre vie et, plus tard, qui vous servira à obtenir un complément de retraite.
Ouvrir un contrat le plus tôt possible permet de démarrer le "compteur" fiscal qui est de huit ans pour l'assurance-vie. Cela veut dire qu'en cas de rachat, partiel ou total, du contrat, les plus-values générées pourront être exonérées totalement d'impôts. Si vous effectuez des versements complémentaires dans l'avenir, la date de calcul retenue pour mesurer l'éventuelle imposition des plus-values sera celle de l'ouverture du contrat. C'est ce que l'on appelle "prendre date fiscalement".

Joe : Bonjour Monsieur Leveneu. Il paraît que l'on peut investir sur autre chose que le fonds en euros et des Sicav sur une assurance vie. Sur quoi peut-on investir concrètement? Est-ce que je peux le demander à mon contrat ou est-ce que je dois attendre qu'il me le propose sur son contrat? Merci d'avance pour votre réponse.

Interrogez rapidement votre conseiller. S'il s'avérait que votre contrat n'autorise pas des investissements sur d'autres supports que le fonds euros ou des Sicav, nous vous recommandons de regarder sur Internet des offres plus attractives. Rappelons qu'il est possible de détenir plusieurs contrats d'assurances, contrairement au Livret A par exemple.
Vous pouvez trouver des obligations en direct ou bien des paniers d'obligations qui permettent d'obtenir un rendement connu d'avance sur une durée de quatre à six ans. Vous avez aussi accès, dans certains contrats à des SCPI (immobilier) et des FCPR (placements à risque), si ce genre de support vous intéresse.

coricecol : Des assureurs commercialisent des contrats eurodiversifés non rachetables pendant 10 ans, d'autres personnes soutiennent qu'en cas d'acceptation de la part du bénéficiaire le contrat n'est plus librement rachetable et qu'en conséquence dans ces deux cas le contrat est exclu de la base ISF. Qu'en pensez-vous ?

Personnellement, je suis défavorable aux contrats eurodiversifiés dans leur forme actuelle, car la crise terrible que nous venons de connaître a montré que la première richesse d'un épargnant était de pouvoir être libre de sortir de son contrat. Le blocage pendant dix ans me semble inadapté à cet objectif, même pour des raisons fiscales.
S'agissant de l'acceptation du bénéfice du contrat, il faut rappeler que cette mesure était faite pour protéger, selon les cas, soit le souscripteur, soit les bénéficiaires. Le principe était le suivant : une personne se sachant bénéficiaire d'un contrat pouvait écrire directement à l'assureur en indiquant qu'elle acceptait le bénéfice de ce contrat. La conséquence était de bloquer les rachats. Cette mesure permettait de protéger, par exemple le souscripteur devenu âgé, et peut-être sous l'emprise d'une tierce personne. La loi fin 2007 a assoupli le dispositif, puisque, désormais, l'acceptation se fait en accord avec le souscripteur.

claude : bonjour, lors d'un décès, les capitaux placés sur un contrat d'assurance-vie rentrent-ils dans l'actif successoral du défunt ?

Le régime successoral des capitaux placés en assurance-vie est régi selon la date d'ouverture du contrat, la date de versement des capitaux et l'âge du souscripteur. La règle générale est une exonération de 152.000 euros par bénéficiaire pour des capitaux investis avant l'âge de 70 ans. De manière particulière, les capitaux placés avant novembre 1991 sont eux exonérés dans leur totalité, quel que soit le montant. Il existe encore de nombreux contrats datant de cette époque.
Les contrats d'assurance-vie ne doivent pas avoir pour conséquence de désavantager des héritiers directs.

baron42 : Quels seront les rendements 2009 des deux fonds euros du contrat ABIVIE alors que ACMN VIE a largement puisé dans sa PPE pour doper le rendement 2008 ? Et évidemment une sérieuse crainte qu'en 2010 ce contrat ne fasse plus la course en tête !...

La compagnie ACMN VIE a créé au côté de son fonds en euros Sélection Rendement, un second fonds en euros appelé "Internet Opportunités", qui est destiné à investir sur des classes d'actifs plus larges qu'un fonds en euros traditionnel et ainsi saisir des opportunités. A titre d'exemple, les rendements très élevés des obligations privées et les niveaux très bas des actions au premier semestre 2009 ont permis d'investir dans des conditions exceptionnelles en termes de perspectives de rendement. La création de fonds en euros "new look" me semble une excellente réponse à la baisse des rendements obligataires classiques et des emprunts d'Etat. Dans l'avenir, cet atout permettra sans doute de démarquer les compagnies d'assurances en termes de gestion d'actif.
Les compagnies d'assurances ont intérêt à servir des rendements réguliers dans le temps. Une course en tête éphémère n'a aucun sens.

Kiki1924 : Le gouvernement va modifier la réglementation qui régie les assurances vie. Tous les contrats sont-ils concernés ?

La loi n'est pas votée et l'expérience montre que, même si elle l'est, elle ne sera pas forcément appliquée tant que les décrets d'application ne sont pas publiés. L'exemple célèbre concerne les contrats d'assurance-vie appelés NSK (les initiales d'un premier ministre devenu président de la République), dont les décrets d'application n'ont jamais été publiés. Nous verrons dans l'avenir ce qu'il y a lieu de faire, mais l'Etat est conscient et les parlementaires aussi que l'assurance-vie a un rôle majeur à jouer dans l'épargne des Français (couverture retraite, par exemple) et dans le financement du train de vie de l'Etat (achat de bons du Trésor et d'emprunt d'Etat). Il n'est dans l'intérêt de personne de prendre des dispositions très court terme sur un domaine par nature très long terme.

Merci François Leneveu. Le mot de la fin ?

Vos nombreuses questions témoignent de l'actualité de l'assurance-vie comme placement majeur dans l'épargne des Français. L'arrivée d' Internet pour ces contrats ouvre une page nouvelle en la matière: baisse des frais, clarté des informations, réactivité sont maintenant possibles avec l'assurance-vie. Pour l'avenir, ceux qui n'auront pas la précaution de se constituer une épargne sur un contrat d'assurance-vie auront sans doute plus de difficultés à faire face à leurs besoins financiers, notamment la retraite ou la dépendance au travers des rentes qu'elle permet d'obtenir. Il faut se renseigner, comparer les contrats, exiger des informations complémentaires pour faire le choix entre les différents contrats disponibles et vérifier que ceux que vous avez déjà ouverts permettent d'envisager l'avenir avec réalisme et de profiter des opportunités du marché.
 

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