Vers une sortie de crise ?

Chronique de Didier Coutton, Professeur de finance à l'Inseec, auteur de « L'Almanach 2009 du trader ».

L'année 2008 ne sera pas une exception. Les longues périodes de hausse se terminent toujours par une crise boursière sévère : 1882, 1913, 1929, 1958 et 1987. Idem après un choc pétrolier : 1973 et 1981. Heureusement, les plongeons boursiers sont suivis d'une reprise, mais il faut savoir être patient : cinq ans après la crise de 1882, trois ans après celles de 1913 et de 1929, un an après les crises de 1958 et 1987, deux ans après l'explosion de la bulle Internet. Désormais, le SBF 250 (corrigé de l'inflation) est proche de son niveau historique moyen. Mais une nouvelle baisse n'est pas exclue, elle est même probable si l'on observe le passé. En effet, après cinq années successives de hausse comme entre 2003 et 2007, une année de forte baisse comme en 2008, le marché français baisse plus souvent (comme en 1883, 1914, 1930 et 1944) qu'il ne monte (comme en 1959 et 1988).

Les crises boursières sont plus fréquentes et plus violentes que par le passé, mais les reprises également plus rapides et plus fortes. C'est aussi vrai pour les périodes de récession, qui ne dépassent pas quatre trimestres consécutifs depuis 1950, alors qu'elles duraient plusieurs années avant. L'économiste américain Robert Shiller trouve de nombreuses similitudes entre la crise actuelle et celle de 1929 : une forte volatilité ; une longue période de hausse avant un krach ; des taux d'intérêt et un niveau de confiance des ménages au plus bas. Pour autant, nous pouvons parier que la récession sera plus courte que celle de 1929. En effet, les économistes en ont tiré de nombreuses leçons que les banques centrales et les gouvernements s'emploient à mettre en ?uvre. Mais la réussite de ces mesures tient aussi à la restauration de la confiance. Ce sera donc un indicateur, avec l'inflation, à surveiller pour envisager la sortie de crise.

Ces prévisions sont nécessairement fausses. Mais comme s'amuse à le dire Warren Buffett : « Il vaut mieux être approximativement dans le vrai que précisément dans l'erreur. » D'ailleurs, il y a deux ans, dans ces colonnes, nous invitions l'investisseur à la prudence : la Bourse a clôturé l'année en hausse de 1,3 %. Il y a un an, nous évoquions une année 2008 calamiteuse, au printemps 2008, nous faisions l'analogie entre la crise encore à venir et celle de 1929. L'avenir nous a malheureusement donné raison.

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