La crise a laissé des traces sur le patrimoine des ménages

Selon l'Insee, la récession a entraîné une forte baisse de la détention des valeurs mobilières par les ménages. En outre, la modification de la fiscalité des plan d'épargne logement (PEL) s'est traduite par une désaffection pour ce type d'épargne. L'immobilier et l'assurance-vie restent plébiscités.
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D'abord les chiffres. Selon le dernier numéro d'Insee Première publié ce mardi, 94,7 % des ménages vivant en France possèdent un patrimoine en 2010. Précisément, 92 % d'entre eux détiennent des produits financiers, 61,7 % disposent d'un bien immobilier et 15,7 % ont des actifs professionnels. Selon la division revenus et patrimoine des ménages de l'Insee qui a rédigé cette étude, 13 % des ménages possèdent les trois à la fois. A noter, les actifs professionnels relèvent d'une logique patrimoniale différente : en détenir n'est pas un moyen d'investir mais est surtout lié à une activité professionnelle, présente ou passée.

Selon cette étude, 20% des ménages détiennent des valeurs mobilières en 2010, contre un quart en 2004. Ce repli concerne à la fois le compte-titres ordinaire et le Plan d'Épargne en Actions (PEA). « Pour la première fois depuis sa création en 1992, ce dernier recule. La crise financière et la forte chute des indices boursiers qui s'en est suivie peuvent avoir incité des ménages à se retirer de ces produits risqués et à se replier sur des produits potentiellement moins rentables mais plus sûrs », expliquent Hélène Chaput, Kim-Hoa Luu Kim, Laurianne Salembier et Julie Solard, les auteurs de cette étude. Parmi ces produits, on peut notamment citer les livrets A ou Bleu.

On peut aussi citer l'immobilier. De fait, la part de ménages propriétaires de leur résidence principale, et plus généralement d'un bien immobilier. Les détenteurs de leur résidence principale représentent 58 % de l'ensemble de la population, et les ménages possédant une résidence secondaire ou de l'immobilier de rapport 18,7 %.

De plus, sans réelle surprise, compte tenu de la fiscalité attractive de ces produits et de leurs rendements, le succès de l'assurance-vie ou de l'assurance décès volontaire ne se dément pas. En 2010, 41,8 % en possèdent au moins une, contre 35,3 % en 2004 et 34,6 % en 1998. Au total, le montant global de l'épargne en assurance-vie s'élève à environ à 1.330 milliards d'euros.

En revanche, les produits d'épargne-logement sont ceux qui ont connu le plus net repli ces six dernières années. Alors qu'en 2004, comme en 1998, plus de quatre ménages sur dix détenaient de
l'épargne-logement, ils ne sont plus que trois sur 10 en 2010. Cette désaffection concerne quasiment exclusivement le Plan d'Épargne-Logement (PEL), détenu par moins d'un ménage
sur quatre. Deux changements législatifs sont susceptibles d'expliquer en partie cette évolution : depuis fin 2002, le bénéfice de la prime d'État est soumis à l'utilisation du droit à prêt ; par ailleurs, le PEL a subi, début 2006, un changement de régime fiscal et social.

« Auparavant, les intérêts des PEL étaient exonérés d'impôt sur le revenu et n'étaient soumis aux prélèvements sociaux que lors de leur clôture. Depuis début 2006, les intérêts des PEL de plus de 10 ans sont assujettis aux prélèvements sociaux chaque année, et ceux des PEL de plus de 12 ans sont aussi imposables sur le revenu », rappelle l'Institut.

Le PEL s'est ainsi recentré sur son objet premier : faciliter l'acquisition d'un bien immobilier. Par conséquent, certains des ménages qui l'utilisaient comme simple placement d'épargne ont transféré leurs actifs vers d'autres supports. Il en a résulté une décollecte massive et une forte baisse d'encours depuis janvier 2006, qui découle en partie de la fermeture de plans de plus de 10 ans.

 

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Commentaires 8
à écrit le 01/12/2010 à 20:41
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pas de cadeaux pour les petits qui épargnent pour se loger ! mieux des cadeaux pour ceux qui achètent des Scelliers , donc qui sont riches ou assez aisés pour cela... Aucun encouragement à l'épargne mais plutôt au crédit !!!!! Endettez vous donc po...

à écrit le 30/11/2010 à 17:21
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reflechissez bien: immobilier on est dans la bulle ( voir Paris par exemple) quant aux assurances vie le retour sur invertissement est bien maigre de nouvelles taxes arrivent,,et .beaucoup d'obligations les composes DANGER

à écrit le 30/11/2010 à 17:00
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Normal, j?ai eu un PEL de plus de 12 ans d?économies un jour l?état à changé les règles et, j?ai reçu un courrier m?informant que dorénavant je devais payer des taxes. J?ai décidé de fermer mon plan et avec cet argent, je ne suis payé pendant quelque...

à écrit le 30/11/2010 à 14:25
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C'est normal un PEL ça n'ai de pas à acheter vu son rendement et ses taxes et en plus des impôts ajouté là-dessus. Le gouvernement de M.Sarkozy à préféré privilégier des gros investisseurs déjà détenteurs de bien et qui défiscalisent d'autres biens à...

le 01/12/2010 à 20:38
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d'accord avec vous! le PEL que j'avais ouvert pour ma fille ne lui a même pas servi ! elle a pu obtenir un prêt normal moins cher qu'avec son PEL et un autre prêt à taux zéro...PIRE ! elle aurait pu avoir eu ailleurs une meilleure rémunération pour ...

à écrit le 30/11/2010 à 10:18
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Moi je rembourse mes dettes, plein pots, super vite. ca rapporte un max.

à écrit le 30/11/2010 à 7:34
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personnellement, j'ai décidé de quitter les placements en action ou sicav quand j'ai eu la conviction que d'autres acteurs majeurs en bourse disposaient d'outils très performants leur permettant de ''nous couper l'herbe sous les pieds''...j'ai eu tro...

le 30/11/2010 à 23:10
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Et si le prochain parc c'était l'immobilier ?

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