L'histoire est un perpétuel recommencement

Didier Coutton, professeur de finance, auteur de l'Almanach 2009 du Trader, nous livre quelques vérités salutaires sur la crise boursière, financière et économique actuelle.

L'histoire est un perpétuel recommencement : cette affirmation que l'on attribue à l'historien grec Thucydide peut nous laisser penser qu'à l'avenir nous connaîtrons probablement d'autres crises financières ou krachs boursiers.

En effet, la peur et la cupidité sont inscrites dans notre patrimoine génétique. La peur qui pousse à tout liquider au plus mauvais moment. La cupidité qui laisse croire qu'un taux de rendement à deux chiffres est raisonnable, alors que la Bourse française a connu un taux de croissance annuel moyen inférieur à 5% (hors dividendes) dans les 150 dernières années.

Par ailleurs, les opérateurs du système financier n'ont pas appris des crises passées. Toutes les crises financières ont trouvé leur origine dans la facilité d'accès au crédit parfois encouragé par des innovations financières telles que les call loans en 1929 et la titrisation aujourd'hui. Serons-nous capables d'éviter les mêmes erreurs ?

De plus, en assurant la survie du système financier, les Etats ont émis un contrat moral que les investisseurs peuvent interpréter comme étant une « assurance tous risques » qui pourrait les inciter à faire des paris de plus en plus hasardeux qu'ils ne sauraient assumer. A quelques exceptions près, comme la faillite de Lehman Brothers, les Etats n'ont malheureusement pas fait payer le coût de la franchise ! Or, pour que les investisseurs apprécient le risque à sa juste valeur, il faut qu'ils en assument les conséquences sans le secours d'un prêteur en dernier ressort.

Enfin, si l'on en croit la définition financière en vigueur, la crise boursière n'aurait pas dû se produire avant un demi-million d'années. Autrement dit la mesure du risque n'est pas fiable. Demain, les chercheurs doivent se remettre au travail pour en formuler une autre, les investisseurs revenir à la raison et les Etats ne pas se positionner ostensiblement en garants du système financier, même s'ils ont démontré qu'ils en étaient les seuls capables.

 

 

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