Le Panama opère sa mue en coopérant dans la lutte contre la fraude fiscale

Le Panama a commencé, fin septembre, à procéder à des échanges automatiques de données selon les normes de l'OCDE contre la fraude fiscale, a annoncé, mercredi 3 octobre, le gouvernement panaméen. Une attitude qui met en exergue la volonté du pays d'Amérique central de changer de paradigme afin de ne plus être considéré comme un haut-lieu de l'évasion fiscale mondiale, deux ans après le scandale des "Panama Papers".
Le cabinet Mossack Fonseca, mit à l'index dans le scandale des "Panama Papers" et symbole de la fraude fiscale au Panama. Le pays entend désormais tourner la page et coopérer avec les pays membres de l'OCDE.

Il s'agit d'une grande première pour le Panama. Le pays d'Amérique central a inauguré, le 28 septembre dernier, le système d'échanges automatiques d'informations contre la fraude fiscale, a annoncé, mercredi 3 octobre, le gouvernement panaméen. A cette occasion, l'État a fourni 670 rapports issus de 337 entités financières.

Lire aussi : Panama, ne l'appelez plus jamais paradis fiscal

"Pour la première fois, un échange automatique d'informations a été effectué", s'est félicité le directeur général des Finances David Hidalgo en conférence de presse. Il était temps : ce premier échange a été réalisé deux jours avant la date limite permettant au Panama de se mettre dans les normes de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE). "C'est positif de respecter ces normes et nos engagements afin de ne pas figurer sur une liste" noire des paradis fiscaux, a ainsi souligné David Hidalgo.

De vilain canard à élève modèle

De fait, le Panama s'est engagé à échanger des données émanant de ses institutions financières avec 33 pays. Un chiffre que le pays d'Amérique centrale souhaite augmenter dès l'année prochaine. Parmi les bénéficiaires de ces échanges d'informations figurent notamment la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Portugal, l'Espagne, l'Italie, le Mexique, le Japon, l'Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Australie et l'Inde.

A la suite du scandale d'évasion fiscale des "Panama Papers" en 2016, l'OCDE a accusé le pays centro-américain d'être "le dernier grand bastion" où peuvent se cacher des grandes fortunes. La France a alors inscrit le Panama sur sa liste des paradis fiscaux. L'Union européenne avait fait de même avant de se raviser peu après. Ces mises à l'index ont poussé le Panama à accélérer des réformes de la réglementation de son secteur financier et à adhérer à plusieurs accords de l'OCDE, notamment celui sur l'échange automatique d'informations.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 05/10/2018 à 11:52
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Seuls les paradis fiscaux européens sont autorisés par l'union européenne. Par ailleurs on sait très bien que comme d'habitude ce ne sont pas les multi milliardaires qui seront inquiétées par ces mesures puisque ce sont leurs politiciens qui les dict...

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