L'annonce d'une profonde réforme des retraites pour 2010 par Nicolas Sarkozy a de quoi susciter l'inquiétude.
Parmi les décisions majeures qui sont attendues, on sait d'ores et déjà que certaines aboutiront à un important préjudice pour les assurés. Pour ceux s'approchent des 60 ans, la question d'« anticiper » son départ à la retraite se pose donc légitimement.
Parmi les catégories de travailleurs en danger, ce sont les salariés cadres qui risquent de voir leur pension écornée cette année. En effet, les cadres comptent beaucoup sur leur régimes complémentaires Arrco et Agirc pour avoir une retraite décente: ces derniers représentent entre 50% et 75% de leur pension totale, la pension versée par la Sécu restant pour eux minoritaire. L'accord AGFF, qui permet à un cadre de partir avant 65 ans sans pénalité du moment qu'il a accompli tous ses trimestres, n'a été reconduit que jusqu'au 31 décembre 2010. Le risque de son aménagement, ou de sa disparition, au-delà de cette date représente pour celui qui partira à taux plein à 60 ans une perte de 22% sur ses droits aux régimes complémentaires. Quand on sait que ceux-ci peuvent constituer pour une belle carrière plus des deux-tiers de sa pension, l'addition devient salée. Sans compter que les éventuels trimestres rachetés ces dernières années ne sont financièrement intéressants pour un cadre qu'en cas de maintien de l'accord AGGF.
D'autres menaces existent qui se préciseront au gré des débats.
Liquider ses droits avant qu'il ne soit trop tard est d'autant plus tentant que certaines facilités sont apparues. Désormais, il est par exemple possible de maintenir ou de reprendre une activité une fois à la retraite grâce à l'assouplissement des règles de cumul emploi retraite et à la création du statut d'auto entrepreneur. Partir à la retraite ne signifie donc pas forcément... cesser de travailler.
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