Ne pas "stresser les patrons". C'est le maître mot du patron du Medef, Pierre Gattaz, ce mardi. Opposé à la création d'un Observatoire des contreparties dans le cadre du Pacte de responsabilité lancé par François Hollande, il a demandé à ce que soit créé à sa place un "comité de suivi du Pacte". Des termes moins agressifs, selon lui.
Soutien au Pacte et volonté de maintenir le CICE
Concernant les négociations en cours sur les modalités d'application des 30 milliards de baisse de cotisations, il a affirmé que le Medef avait "défini une doctrine". Il s'agit, a-t-il détaillé, de garder le crédit d'impôt compétitivité emploi, qui représentera 20 milliards de baisse du coût du travail l'année prochaine et de le compléter avec 5 milliards portant sur les salaires inférieurs à 2,5 smic. Le reste des allègements fiscaux reposant sur les salaires supérieurs.
Pour Pierre Gattaz, qui réaffirme son soutien au Pacte, il faut des "mesures concrètes" dés le mois de mars. "Ce que je fais est d'une cohérence implacable, on parle de zig et de zag mais pas du tout", s'est-il justifié suite à la polémique partie de Washington où il avait refusé l'idée de contreparties au Pacte de responsabilité. Pour répondre à la polémique le Medef a présenté une liste de 25 engagements dans lequel il prévient toutefois dés la page cinq que certains ne sont pas opposables par les partenaires sociaux et le gouvernement.
"Ils sont tous conditionnés par l'action du gouvernement qui a les clés pour libérer les énergies, mais aussi des parlementaires qui peuvent accompagner ou contrarier ce Pacte par leurs actes et leurs propos", précise l'organisation patronale qui anticipe les débats à venir.
Moratoire sur les mesures "stressantes"
Afin de ne pas "stresser les patrons", Pierre Gattaz a par ailleurs réclamé un "moratoire" sur une quinzaine de mesures qui concernent les stages, la pénibilité, l'apprentissage, "l'obligation" pour les PME de signer des contrats de génération sous peine d'une sanction,ou encore un dispositif de la loi Hamon qui "oblige à consulter le comité d'entreprise en cas de vente" de tout ou partie de l'entreprise. "Quand je vois les projets de lois dans les tuyaux, j'ai très très peur", est allé jusqu'à lancer le représentant de la principale organisation patronale.
A propos des stagiaires, il a regretté qu'"au lieu de traiter des problèmes ponctuels, on (fasse) une loi". Pour lui, plutôt qu'une loi, il faudrait surtout contrôler "ceux qui sont en dehors des clous".