La banque Pictet souligne les atouts de la Chine pour résister à la crise

Malgré des performances économiques en baisse, la Chine résiste en partie à la crise mondiale. Mais il est encore trop tôt pour faire du pays la locomotive de l'économie mondiale. A défaut, il est pour l'instant le moteur des marchés asiatiques.

L'effondrement des exportations asiatiques au quatrième trimestre n'a pas épargné la Chine. La faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre dernier, a complètement gelé le marché des crédits, paralysant le commerce international. Cependant, la Chine s'est un peu mieux comportée que ses voisins. Le pays commence à pouvoir compter sur sa consommation domestique.

Et cela tombe bien, car les officiels chinois n'ont pas caché leur inquiétude, il y a quelques semaines, sur la solidité de leurs placements dans l'économie américaine. La crise pourrait donc servir de déclencheur à un nouveau modèle économique chinois, qui se détourne légèrement du financement de la consommation américaine avec son épargne colossale (40% du PIB, un record mondial) pour miser sur ses propres dépenses.

Cependant, les exportations chinoises plongeaient encore de 25% fin février. Une chute qui a compressé le surplus de la balance commerciale chinoise à seulement 4 milliards de dollars, contre 40 milliards d'ordinaire. Mais selon les analystes de Pictet, le surplus devrait remonter à 10 milliards de dollars en mars.

Le deuxième package fiscal du monde

Avec la crise, le gouvernement chinois a rapidement et significativement relâché sa politique monétaire. Pékin a agi sur deux leviers: le premier est celui, bien connu des variations de taux d'intérêt. En les baissant, le gouvernement a fait diminuer le coût de l'argent et stimulé le crédit. Mais la Chine possède une particularité: grâce à ses importantes réserves de change, elle peut agir massivement sur la quantité de crédit disponible. Le gouvernement a donc relâché les quotas de crédit, augmentant facilement la quantité d'argent disponible.

Après les Etats-Unis, le package fiscal chinois est le plus important au monde. La moitié va être consacrée à la construction d'infrastructures pour le pays. Un territoire immense où il y a encore beaucoup à faire en la matière.

La Chine bénéficie également d'un système bancaire intact, qui la met à l'abri de certaines tempêtes, notamment celles ravageant les grandes places financières occidentales. Depuis 2003, Pékin a beaucoup travaillé à assainir son système bancaire archaïque, évitant les excès de crédit du début des années 2000.

En fait, il y a quelques années, le gouvernement a nettoyé les banques chinoises de la même manière que Washington, Paris, Londres ou encore Berlin s'y emploient actuellement, comme le fait remarquer Lan Wang Simond, gérante senior chez Pictet. Quant aux nationalisations d'établissements privés actuellement en cours en Europe et aux Etats-Unis, pas de quoi déranger les Chinois, qui ne disposent que de banques nationalisées.

Bientôt le premier marché automobile

En revanche, si l'économie ne reprend pas dans les trois années à venir, la Chine va se retrouver à nouveau en situation d'excès de crédit. Mais la reprise devrait se faire sentir dès le deuxième trimestre en Chine, quand les travaux annoncés dans le plan de relance vont débuter.

Seul l'immobilier inquiète légèrement les gérants. Les logements invendus s'accumulent. Hors les investissements privés sont colossaux dans ce secteurs. Ils représentent 10% du PIB.

En revanche, les secteurs en lien avec la consommation domestique se maintiennent. Les ventes de voitures repartent en force, dopées par une baisse des charges fiscales qui pèsent sur les véhicules à l'achat. Le Chinois plébiscitent les petits modèles économiques et le marché domestique ne devrait pas tarder à prendre la première place mondiale en terme de volume.

La Chine, partenaire privilégié du reste de l'Asie

Un regain de vigueur de la croissance chinoise devrait donc se faire sentir dans les mois à venir, mais son mpact sur le monde devrait être plutôt limité, selon une étude de Banc of America/Merrill Lynch. Si les analystes de la banque américaine maintiennent leur  objectif d'une croissance de 8% du PIB en 2009, ils estiment qu'elle ne sera due qu'à l'émergence d'une demande intérieure solide.

En revanche, l'influence de l'économie chinoise est incontestable sur les marchés asiatiques. Depuis le début de l'année, les marchés émergents asiatiques (hors Japon donc) enregistrent un petit rebond et selon Stephen Burrows, gérant senior chez Pictet, les places boursières chinoises représentent environ 16%-17% de ce rebond, la Chine étant devenue un partenaire commercial majeur de la plupart des pays asiatiques.

Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La banque Pictet est certainement dirigée par un homme bien payé comme Rick Wagonet pour énoncer des bêtises pareilles. Les Chinois ont déjà commencé à boire le bouillion avec plus de 50 millions de cômeurs et ils vont bientôt s'effondrer comme un ch...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La Chine joue à l'envers du système économique global et parfois ponctuellement dans le sens du système avec force (comme l'ouverture massive du crédit). Cela pose la question de l'impact de cette stratégie sur le système économique global. D'autre p...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Heureusement! Est-ce que les paysans chinois vivront mieux si l'économie chinoise va s'effondrer comme un château de carte? La moitié de la population chinoise qui consomme c'est mieux qu'il y a 10 ans, mieux qu'il y a 20 ans, mieux qu'il y a 30 ans!...

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