Le ciel libyen est sous contrôle

Trois jours après le début des frappes aériennes menées en Libye par les puissances occidentales pour protéger les civils des attaques de l'armée régulière libyenne, l'opération fait l'objet de critiques y compris au sein de l'Union européenne. Pour autant les opposants à Kadhafi assurent souhaiter leur poursuite.
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Une zone d'exclusion aérienne est maintenant en place dans le ciel libyen. Le Premier ministre britannique, David Cameron l'a confirmé ce lundi, tout en assurant que la coalition internationale avait en grande partie neutralisé les défenses aériennes de l'armée régulière libyenne. Un responsable américain a de son côté assuré qu'à la suite des raids, la progression des forces kadhafistes vers Benghazi, bastion des rebelles, Ajdabiah et Misrata avait été stoppée.

Pour autant, les forces de Mouammar Kadhafi restent actives et les Etats-Unis ne croient pas que le "guide" libyen honorera ses promesses de cessez-le-feu formulées dimanche. Comme pour illustrer ces craintes, la chaîne de télévision Al Djazira a d'ailleurs rapporté en fin d'après-midi que les forces gouvernementales bombardaient depuis plusieurs heures la ville de Zintan, dans l'ouest du pays.

Des habitants de Misrata, dernier bastion important des insurgés, également dans l'Ouest, ont rapporté que des forces kadhafistes infiltrées dans la ville avaient tiré lundi sur une foule de personnes non armées, faisant neuf morts. Les Kadhafistes, disent-ils, se servent de civils comme boucliers humains contre les frappes aériennes. Ces informations n'ont pu être confirmées de source indépendante.

Les critiques ne désarment pas

Sur le plan diplomatique, l'opération est loin de faire l'unanimité. Des consultations à huis clos devaient se tenir ce lundi après-midi à New York au Conseil de sécurité des Nations unies à la demande de la Chine et de la Russie et en réponse à une lettre de la Libye, a-t-on même appris de source diplomatique. En Russie, la résolution onusienne a donné lieu à une polémique interne au Kremlin. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, l'a jugée ce lundi "déficiente et imparfaite" tout en comparant aux "appels médiévaux à la croisade". Le président Dmitri Medvedev a aussitôt réagi en jugeant "inacceptable d'avoir recours à des expressions qui, sur le fond, tendent vers un conflit de civilisations, comme par exemple croisades".

A Pékin, des journaux dénoncent les raids aériens en Libye, accusant les pays qui y participent de bafouer le droit international et de provoquer de nouveaux troubles au Proche-Orient. En revanche, au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui avait dénoncé la veille des bombardements ayant "provoqué la mort et les blessures de nombreux civils libyens", a clarifié ses propos en disant qu'il soutenait la résolution de l'Onu, tout en insistant sur la protection des civils.

Du côté iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, a déclaré que si les Occidentaux voulaient aider les civils libyens, ils devraient les armer plutôt que de bombarder le colonel Kadhafi, et il a accusé Washington de chercher à s'assurer une tête de pont dans un pays regorgeant de pétrole.

Les insurgés défendent le bien fondé de cette intervention

A Washington, le général américain Carter Ham, commandant de l'Africom, a réaffirmé que la mission consistait à protéger les populations civiles et non à soutenir les forces d'opposition, ajoutant qu'aucun contact officiel n'était noué avec l'opposition libyenne. Ahmed El Hasi, porte-parole du groupe d'opposition du 17 février, a cependant fait état à Benghazi d'une coordination entre les insurgés et la coalition internationale, "premièrement pour identifier la position des troupes de Kadhafi et deuxièmement pour identifier la position de nos combattants de sorte qu'ils ne soient pas frappés par les bombardements".

Les insurgés, a-t-il réaffirmé, sont favorables aux frappes contre les troupes kadhafistes et il a souligné qu'ils étaient opposés au déploiement de forces terrestres étrangères. Le général britannique David Richards tout comme le général américain Ham ont assuré qu'attaquer Kadhafi ne faisait pas partie de la mission. Ce dernier a par ailleurs déclaré que la zone d'exclusion aérienne s'étendait et couvrirait bientôt une zone de 1.000 km.

La Maison blanche a d'ailleurs indiqué que les Etats-Unis avaient l'intention de céder le rôle de commandement des opérations dans les prochains jours. David Cameron a crû bon de préciser que l'intention était de confier le commandement à l'Otan, obligeant le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a souligné que les pays arabes y étaient hostiles.

Commentaires 8
à écrit le 22/03/2011 à 20:57
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C'est pas le ciel qui est sous contrôle, c'est la pression des russes et comp. et on cède devant , c'est tout. Une précision: l'intervention de l'OTAN dans cette guerre contredit pleinement à sa charte qui permet une intervention armée qu'en cas d'ag...

à écrit le 22/03/2011 à 17:14
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On voudrait bien, mais on n'ose pas trop s'engager. C'est prendre trop de responsabilités. Notre Président les prend avec courage, alors on le critique. Mais finalement si tout va bien on dira qu'on était d'accord. Si tout va mal on dira qu'on l'avai...

à écrit le 22/03/2011 à 8:43
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Il faut quand même ne pas mentir. Ce qui se passe en Lybie n'a rien à voir avec les autres révolutions. La Lybie est la réunion de tribus, comme l'était le monde dans ces pays là avant que Mohammed au VII siècle tentre de les unir via l'Islam. Les te...

à écrit le 21/03/2011 à 21:00
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C'est dieu qui doit faire la gueule , le diable lui est content les affaires reprennent , c'est peut-être la sortie de crise annoncée ?

le 23/03/2011 à 14:36
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bien dit !

à écrit le 21/03/2011 à 19:02
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C'est complètement faux ! Le ciel libyen n'est pas sous contrôle français, car auparavant son territoire doit l'être ! La République française est donc, très, très, très, mal partie, sauf à mandater les CASQUES BLEUX ...

le 21/03/2011 à 19:39
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Faux, on peut contrôler le ciel sans contrôler la terre.

le 23/03/2011 à 14:37
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exact argentier du net

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