Lors de ses voeux au pays, samedi dernier, la chancelière Angela Merkel n'avait pas manqué de le souligner : « Le chômage est à son niveau le plus bas depuis vingt ans », soit moins de 6 % (au sens du BIT). "L'Allemagne va bien, même si l'an prochain [2012, Ndlr] sera sans doute plus difficile que 2011", avait-elle toutefois ajouté.
Outre-Rhin, 41,04 millions de personnes ont un emploi : c'est un nouveau record et un chiffre plus élevé encore qu'au moment de la réunification du pays en 1990, avant même que, dans l'ex-RDA, des licenciements massifs soient opérés.
En un an, l'économie allemande, en croissance d'environ 3 %, a créé plus d'un demi-million d'emplois (535.000 pour la précision), indique l'Office fédéral des statistiques.
Et malgré un net ralentissement de l'activité attendu pour cette année (voir aussi page 6), soit une progression du produit intérieur brut (PIB) de seulement 0,6 %, le nombre de personnes disposant d'un travail en Allemagne devrait atteindre un nouveau niveau record, selon la plupart des économistes.
D'après l'institut de recherche RWI d'Essen, 41,24 millions de personnes devraient avoir un job en 2012. Pour son homologue de Berlin, le DIW, 120.000 emplois seront créés en douze mois malgré la courte phase de récession de ce début d'année. La première économie de la zone euro va continuer à profiter des effets des deux dernières années de forte croissance : « Malgré le flot d'informations négatives, les entreprises ont toujours un énorme carnet de commandes, cela soutient le marché du travail », explique Andreas Rees, économiste à UniCredit. "Avant Noël, quelques constructeurs automobiles ont même annoncé une réduction du temps de vacances de décembre pour assurer ces commandes encore à honorer", rappelle-t-il, prévoyant une poursuite des créations d'emplois dans les prochains mois.
Malgré l'actuelle phase de récession, les employeurs n'ont, en majorité, pas l'intention de réduire leurs effectifs : seuls 8 secteurs sur les 46 dénombrés par l'institut de recherche IW de Cologne (proche du patronat) envisagent des coupes dans leur personnel. Les autres veulent maintenir l'emploi, les secteurs des machines-outils, de l'aéronautique, de l'édition et du commerce prévoyant même d'embaucher.