Chirac estime "indispensable" la construction d'un deuxième porte-avions

Le président de la République plaide pour le lancement d'un autre bâtiment de projection pour la Marine. Et pour que le budget de la Défense soit équivalent à 2% du PIB.

A quelques semaines de son départ de l'Elysée, Jacques Chirac enfonce le clou: "la construction du deuxième porte-avions (...) est indispensable, car c'est la pièce maîtresse de la permanence de notre capacité de projection de puissance", a estimé le président de la République à l'occasion d'un déjeuner réunissant les principaux responsables de la défense française.

Le président a rappelé ainsi une évidence: pour tous les marins, un seul porte-avions n'est pas suffisant dans la mesure où tout bâtiment est astreint à des périodes d'entretien et de révision régulières. Dans le cas du "Charles De Gaulle", à propulsion nucléaire, aucun autre navire n'est en mesure d'assurer ses missions pendant ses immobilisations.

"Nous avons prouvé qu'en dépit de la contrainte budgétaire, il était possible, avec une forte volonté politique, de maintenir un effort de défense significatif pour financer les programmes dont nous avons besoin", a poursuivi le président dans une intervention rendue publique par l'Elysée. Une allusion au respect de la loi de programmation militaire durant son quinquennat, respect salué par tous les spécialistes de la défense.

Pour que la France tienne son rang et puisse défendre ses intérêts, Jacques Chirac a estimé que l'effort "peut et doit être porté à 2% en normes Otan de notre PIB en 2008". "Les Français le comprennent et j'observe à cet égard que les principaux candidats à la présidence de la République partagent cet objectif. Il appartiendra à chacun de pousser à sa réalisation".

Pour ce déjeuner, Jacques Chirac était entouré du ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, du chef d'état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, et de ceux de l'armée de terre, le général Bruno Cuche, de l'armée de l'air, le général Stéphane Abrial, et de la marine, l'amiral Alain Oudot de Dainville.

Lundi, dans une interview au Financial Times, Denis Ranque, PDG du groupe Thales, a proposé au gouvernement britannique que Paris et Londres se partagent la construction de porte-avions de nouvelle génération afin d'en diminuer les coûts. L'idée serait de construire trois porte-avions, dont un pour la Marine française.

Les candidats à l'Elysée, Nicolas Sarkozy (UMP) et Ségolène Royal (PS), sont globalement d'accord pour maintenir l'effort de défense actuel, mais n'ont pas exclu de réexaminer les grands programmes, comme celui du deuxième porte-avions dont le coût est évalué entre 2 et 3 milliards d'euros.

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