Retraites : Philippe promet des "propositions concrètes" dès samedi

Le Premier ministre, qui vendredi a reçu toute la journée les organisations syndicales et patronales, a défini ces discussions de "très utiles". Samedi, il compte leur adresser par écrit des "propositions concrètes qui pourraient être la base (d'un) compromis" .
Edouard Philippe devait s'entretenir vendredi soir avec Emmanuel Macron.
Edouard Philippe devait s'entretenir vendredi soir avec Emmanuel Macron. (Crédits : POOL)

Confronté à un conflit interminable contre sa réforme des retraites, le gouvernement a promis vendredi de faire des "propositions concrètes" dès samedi aux syndicats pour tenter de trouver un "compromis" sur le financement du système alors que se profile une nouvelle journée de mobilisation.

"Demain, par écrit, j'adresserai aux organisations syndicales et patronales des propositions concrètes qui pourraient être la base (d'un) compromis", a déclaré en fin de journée Edouard Philippe dans la cour de Matignon.

Le Premier ministre, qui a reçu toute la journée les organisations syndicales et patronales afin de discuter de l'équilibre du système de retraites et devait s'entretenir dans la soirée avec le président de la République, a estimé que "cette journée d'échange a(vait) donné lieu à des discussions très franches, très constructives et je crois très utiles".

Des économies de 12 milliards d'euros en 2027

La CFDT, premier syndicat de France, est favorable au principe d'un régime "universel" par points, mais reste braquée contre l'âge pivot que le gouvernement veut fixer en 2027 à 64 ans et assortir d'un bonus-malus, afin d'inciter les Français à travailler plus longtemps. Cet âge d'équilibre est mentionné au moins 39 fois dans le projet de loi transmis tard jeudi soir par l'exécutif aux partenaires sociaux. Il sera présenté en Conseil des ministres le 24 janvier, a confirmé le chef du gouvernement, espérant le soumettre à l'examen en séance publique à l'Assemblée nationale à compter du 17 février pour qu'il puisse être adopté avant l'été.

Le gouvernement ira-t-il jusqu'à supprimer la mesure d'âge, ligne rouge pour tous les syndicats encore mobilisés après 37 jours de conflit, mais qui permettrait des économies de 3 milliards d'euros dès 2022 et 12 milliards en 2027 selon Matignon ?

"C'est une mesure aveugle qui n'a pas lieu d'être dans le projet de loi", a redit à sa sortie Laurent Berger, le patron de la CFDT, notant "une volonté d'ouverture" de la part du Premier ministre.

Selon Cyril Chabanier (CFTC), le chef du gouvernement s'est "engagé à faire rapidement des premières annonces" de nature à pouvoir amender le texte. "On va avoir une annonce de temporisation ou de suspension sur l'âge pivot en attendant que les partenaires sociaux se mettent d'accord sur une solution alternative", a prédit sur Europe 1 Yves Veyrier (FO), estimant qu'il ne serait pas aisé de s'entendre sur des mesures d'économies. L'âge pivot est en tout cas défendu par le patronat: "c'est absolument indispensable", a plaidé à Matignon le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

La mobilisation de la CGT et de FO reste "intacte"

Les deux projets de loi de cette réforme - l'un organique, l'autre ordinaire -, adressés jeudi soir aux caisses de Sécurité sociale et dont l'AFP a obtenu copie, gravent dans le marbre une règle "obligeant" à prévoir l'équilibre financier du futur système "universel" de retraite par points et l'"âge d'équilibre". Cet âge pivot sera instauré progressivement dès 2022, à moins d'une "délibération" différente avant septembre 2021 entre partenaires sociaux siégeant au sein de la future caisse nationale de retraite universelle, qui sera créée le 1er décembre 2020.

Ces mesures ne sont pas de nature à amadouer les syndicats opposés à la réforme dans son ensemble, CGT et FO en tête, qui ont redit à Matignon que leur "mobilisation reste intacte".

"Nous avons redit notre désaccord avec le projet du gouvernement", a sobrement commenté Philippe Martinez (CGT).

Ils ont rassemblé jeudi 452.000 manifestants dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, dont 56.000 dans la capitale, une mobilisation supérieure à celle du 10 décembre, mais en deçà de celles du 17 et surtout du 5 décembre, premier jour du mouvement. Espérant des "manifestations massives" samedi partout en France, l'intersyndicale a appelé à poursuivre le mouvement mardi 14 janvier avec une "journée de grève et de convergence interprofessionnelle" et mercredi 15 et jeudi 16 avec des "initiatives déclinées sous toutes les formes".

La grève continue

Plusieurs professions restaient mobilisées vendredi, notamment à Paris où plusieurs centaines d'avocats ont manifesté au Palais de justice, demandant la démission de la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Dans deux centres fiduciaires de la Banque de France, en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, qui traitent plus du quart des billets du pays, la CGT a déposé vendredi un préavis de grève "reconductible bloquante" à partir de lundi.

Le trafic SNCF restera perturbé ce week-end avec 80% des TGV, un TER sur deux et 40% des Transilien, tandis que toutes les lignes de métro seront ouvertes en journée, selon la RATP. Dans le secteur des raffineries, l'appel aux arrêt des expéditions de carburant a été prolongé jusqu'au 16 janvier inclus, selon la CGT Chimie. La grève des agents EDF est reconduite par tranche de 24h, selon Sébastien Menesplier de la fédération de l'énergie CGT, expliquant que des coupures de courant sont faites dans les permanences de députés de la République en marche et les agents basculent de nombreux clients en tarif heures creuses.

Commentaires 24
à écrit le 13/01/2020 à 13:24
Signaler
Il n’y a plus rien à dire : démission !

à écrit le 12/01/2020 à 10:21
Signaler
Il en a pas marre de nous promettre ce que nous n'avons pas demandé??

le 12/01/2020 à 10:55
Signaler
Vivement 2022 que LaRem prenne une dérouillée et qu'un inconnu les remplacent...

à écrit le 12/01/2020 à 8:24
Signaler
.....parlons CICE ( ... Plus de 100 milliards d’euros ) ! Pour quelles retombées en terme d'emploi et de compértitivité ? L'argent il y en a ! : c'est une gestion éclairée qui manque !!! .....et d'autres exemples il y en a : l'assi...

à écrit le 11/01/2020 à 17:53
Signaler
"en 1980 c'était 65 ans au régime général" Oui, mais avec 37,5 ans et 150 trimestres ,déjà oublié ?

à écrit le 11/01/2020 à 16:48
Signaler
Retirer le projet ou l'amender ? Jai souples yeux un tract de la gauche tous courants réunis qui font des propositions pour uneretraite à 60 ans : réduire la durée du travail et augmenter les salaires ; mise à contribution des revenus financiers au ...

à écrit le 11/01/2020 à 13:37
Signaler
Philippe promet...les promesses n'engagent bla bla bla... Il faut vraiment que Macron/Phillipe soient ficelés par le MEDEF, les Gope, les lobbies pour qu'ils persistent dans leur projet. A se demander s'il n'y a pas au bout pour eux un intérêt finan...

le 12/01/2020 à 8:29
Signaler
....et que Bergé et Escure soient naifs (.....ou plus vraisemblablement en visée de postes ultérieurs ....! ) pour adhérer a cet enfumage !

à écrit le 11/01/2020 à 13:26
Signaler
après deux ans de "concertation" et 40 jours de galère pour les parisiens, il serait temps que le gouvernement accouche. Mais mon petit doigt me dit que les propositions ne vont pas éteindre l'incendie. Si le concept d' "age d'équilibre" est ment...

à écrit le 11/01/2020 à 13:15
Signaler
Tout ça relève du marketing politique dans une fine partie de billard à trois bandes rendue possible d'une part par une presse connivente car subventionnée, simple porte-parole du gouvernement, incapable donc de recul ni d' analyse ayant oublié jusqu...

à écrit le 11/01/2020 à 12:29
Signaler
Des propositions concrètes ? La liquidation de la SNCF, de la RATP ? La dissolution de la CGT ? La mise á l'encan de la CFDT ? Chiche !

le 11/01/2020 à 14:44
Signaler
bien gentil votre post mais je crains que votre idéologie soit déformée par une certaine méchanceté gratuite. Donc certes les syndicats sont la base mais vous observerez que maintenant ce sont les salariés ET professions libérales qui protestent cont...

le 11/01/2020 à 14:44
Signaler
bien gentil votre post mais je crains que votre idéologie soit déformée par une certaine méchanceté gratuite. Donc certes les syndicats sont la base mais vous observerez que maintenant ce sont les salariés ET professions libérales qui protestent cont...

le 11/01/2020 à 15:41
Signaler
@cher anonyme : vous vous bercez d'illusions, les rares représentants des professions indépendantes présents n'ont absolument pas les mêmes intérêts que les cheminots et conducteurs de la RATP. Il n'y a aucune grève interprofessionnelle, aucune conve...

le 11/01/2020 à 17:51
Signaler
Décidément, tu veux liquider tout le monde ,généralement ce sont des planqués qui disent cela.Fait gaffe quand même à ton cœur,profite de ta retraite actuelle.

le 11/01/2020 à 22:30
Signaler
nous sommes bien d'accord la SNCF, RATP, EDF jouissent d'avantages inadmissibles, et donc à réformer, mais de là à sacrifier les autres salariés et indépendants NON sous prétexte de faire l'universalité qui est un leurre macronien, en effet ceci est ...

à écrit le 11/01/2020 à 12:11
Signaler
Maintenant qu ils ont siphonné nos complémentaires retraites excédentaires du régime privé (qui était la finalité), ils ont pouvoir à présent redonner aux communistes grévistes de la fonction publique leurs prébendes légitimes...et de continuer à ...

à écrit le 11/01/2020 à 12:07
Signaler
Les artistes du gouvernement qui marchent la main dans la main avec les syndicats jaunes, cf F Asselineau, "Les syndicats jaunes" pilotés par Berger et Martinez s ' entendent comme larrons en foire pour tondre et faire marrons les...

à écrit le 11/01/2020 à 11:12
Signaler
Ghosn réclame sa retraite chapeau à Renault, mais que fait E.Philippe !

à écrit le 11/01/2020 à 11:02
Signaler
La méthode désordonnée du 1er ministre et les contradictions incessantes de ses ministres mettent en évidence des cachotteries. Ne dit on pas que les barbus ont généralement des choses à cacher ! ce que l'on sait de notoriété publique, c'est qu...

à écrit le 11/01/2020 à 10:46
Signaler
La grève des bus dans les villes nous aura au moins fait bénéficier d'une excellente qualité de l'air et d'une absence de nuisances sonores et visuelle. Le centre ville était méconnaissable, paisible et sans stress. Les voitures sont tellement silenc...

à écrit le 11/01/2020 à 10:38
Signaler
L'âge pivot ? 42 ans de cotisations pour les jeunes nés à partir de 1975. Cela veut dire départ vers 66/67 ans pour avoir une retraite complète. Pour les hommes qui vivent moins longtemps, il ne faudra pas perdre de temps pour profiter de quelques an...

le 11/01/2020 à 13:42
Signaler
Sans compter que la moindre maison de retraite vous demande actuellement au moins 1500 euros mensuel sans parler des EHPAD alors la garantie de 1000 euros ( indexée c'est même pas sûr ) ça promet pour les jeunes qui vont être à ce régime .

le 11/01/2020 à 17:59
Signaler
@tontin "Sans compter que la moindre maison de retraite vous demande actuellement au moins 1500 euros mensuel". Oui, faut se rappeler Klesia ,ou,il y a eu 4 morts de retraité par intoxication alimentaire ( budget repas, 4€/jour par retraité )e...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.