L'Argentine de Javier Milei annonce avoir asséché son déficit trimestriel, une première depuis quinze ans

« Si l'État ne dépense pas plus qu'il ne perçoit et n'a pas recours aux émissions (de monnaie), il n'y a pas d'inflation. Ce n'est pas de la magie », s'est félicité le nouveau président libertarien de l'Argentine. Au premier trimestre 2024, l'État argentin a affiché un excédent d'environ 309 millions de dollars au taux officiel, selon la présidence.
Le président argentin Javier Milei élu en décembre 2023 après des décennies de kirchnerisme.
Le président argentin Javier Milei élu en décembre 2023 après des décennies de kirchnerisme. (Crédits : AGUSTIN MARCARIAN)

La troisième économie d'Amérique latine serait-elle en train de redresser la situation, alors qu'elle s'enfonce depuis des décennies dans les déficits et l'hyper inflation ? Pour la première fois depuis 2008, l'Argentine, qui a porté largement au pouvoir fin 2023 le candidat hors système Javier Milei, a enregistré son premier excédent public trimestriel, selon les déclarations de la présidence. « Un exploit historique », s'est félicité le président dont la popularité se maintient dans cet Etat où la pauvreté touche six Argentins sur dix.

Au premier trimestre 2024, l'État argentin a ainsi affiché un excédent d'environ 275 milliards de pesos (309 millions de dollars au taux officiel), a déclaré M. Milei sur la chaîne de télévision nationale.

« C'est le premier trimestre avec un excédent financier depuis 2008 », a-t-il affirmé, faisant référence à la première année du gouvernement de sa rivale politique de gauche Cristina Kirchner.

Il s'agit d'« un exploit aux dimensions historiques à l'échelle mondiale », s'est vanté le président, arrivé au pouvoir en décembre.

« Si l'État ne dépense pas plus qu'il ne perçoit et n'a pas recours aux émissions (de monnaie), il n'y a pas d'inflation. Ce n'est pas de la magie », a ajouté M. Milei, un économiste qui se définit lui-même comme un « anarcho-capitaliste », disciple des principes de l'économie de l'école autrichienne qui réduit au strict minimum les interventions de l'Etat dans la société.

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La réduction drastique des dépenses publiques

Le président a promis de ramener le déficit budgétaire à zéro, un objectif plus ambitieux que celui imposé par le Fonds monétaire international (FMI), avec lequel l'Argentine a conclu un accord de prêt de 44 milliards de dollars.

A cette fin, il a lancé un programme d'austérité qui comprend l'arrêt des travaux publics, le licenciement de fonctionnaires, la fermeture d'administrations, la réduction des subventions et le gel du budget, alors que l'inflation atteint 290% par an. En arrivant au pouvoir, Javier Milei a également réduit le nombre de ministères, de 18 dans le gouvernement précédent, à huit aujourd'hui.

« N'espérez pas une issue grâce à la dépense publique », a averti M. Milei qui a toutefois également promis de maintenir les aides sociales pour ne pas plonger davantage de citoyens dans la pauvreté. Ainsi, face à l'inflation systémique, le gouvernement Milei a récemment rehaussé de 30% le salaire minimum.

(Avec AFP)

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Commentaires 10
à écrit le 24/04/2024 à 9:49
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Ah ça vous plait pas hein que je tacle votre chouchou ! ^^

à écrit le 24/04/2024 à 7:46
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Bon larbin des marchés financiers il a trouvé la solution pour paupériser les argentins tout en satisfaisant les multi-milliardaires. Oups mais pardon je dois aller vomir...

à écrit le 23/04/2024 à 21:05
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J'espère que nos "élites" se penchent sur l'expérience avec curiosité; quand à en prendre de la graine...

le 24/04/2024 à 12:38
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Le problème, c'est qu'en France, ce ne sont pas les fonctionnaires qui plombent le plus les comptes, mais de très loin les inactifs retraités, qui étaient 5 millions avec 5 ans d'espérance de vie en retraite à l'élection de Mitterrand en 1981 alors q...

le 24/04/2024 à 12:40
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J'ajouterais que le niveau de vie des retraités dépasse en plus celui des actifs cotisants, ce qu'on ne voit dans aucun autre pays comparable, où il est en général inférieur de 20%, donc de deux choses l'une soit les actifs sont sous-payés en France,...

à écrit le 23/04/2024 à 20:36
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Bon point pour 1 trimestre à priori mais à échéance d'un an: le pays sera dans quel état?

à écrit le 23/04/2024 à 20:07
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la gauche donc tolerante est furieuse!!! l'inflation, elle est pour car ' ca permet de faire de la depense publique payee par personne', mais attention, tout en etant contre l'inflation qui ruine les pauvres, ca il faut accuser les ultra neo monetari...

le 23/04/2024 à 23:15
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Vous devriez vous renseigner sur qui a ruiné l'Argentine. En particulier sur le nommé MACRI, le MACRON argentin....Et qui a fait un trou dans le déficit extérieur au début des années 2000.... N'hésitez pas à montrer votre compétence.... Et aller vo...

le 23/04/2024 à 23:59
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"c'est la faute du patronat qui remet ça dans ses prix": et oui, pour le plus grand plaisir des actionnaires. C"est pas moi qui le dit, c'est le FMI: "la hausse des bénéfices des entreprises a représenté près de la moitié de l'inflation depuis 2022.....

le 24/04/2024 à 11:58
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La droite aime bien l'inflation quand elle fait monter en apesanteur les prix de l'immobilier, c'est d'ailleurs bien pour ça que les rare électeurs de droite en âge de travailler sont pour la plupart des bureaucrates de l'immobilier (agents, promoteu...

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