AEML vise une première place mondiale

L'entreprise mise sur des partenariats en Chine, aux États-Unis et en Touraine pour dominer le marché des mélangeurs de peinture.

centre/métallurgie

Avec 4.000 mélangeurs de peinture pour carrossiers produits et vendus chaque année, AEML (Ateliers électriques et métallurgiques du Loiret) à Meung-sur-Loire, non loin d'Orléans (Loiret), occupe déjà la deuxième place du marché mondial. « Mais c'est un marché de niche qui ne dépasse pas 30.000 pièces au niveau planétaire, explique Gérard Cassisi, président d'AEML. C'est pourquoi il faut faire mieux. »

Cette coopérative ouvrière créée en 1935 (17,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2008 avec 130 salariés) a choisi une voie originale pour consolider son développement. « Les mélangeurs représentent 30 % de notre activité, mais, pour devenir leader mondial, il fallait trouver un partenaire solide », souligne Gérard Cassisi. AEML s'est ainsi associé à une entreprise américaine de Detroit (Michigan), Dedoes, pour attaquer les grands marchés mondiaux.

Délocalisation

Alliance, le groupement né de ce partenariat, gère ainsi des brevets communs avec des sites de production américain et français. « Nous nous sommes partagé le monde, cela nous permet d'exporter aux États-Unis ou en Australie sans être pénalisés par le cours du dollar », précise le dirigeant. En plus des mélangeurs de peintures, AEML est réputé pour ses chevilles et fixations pour le bâtiment, commercialisées par sa filiale Plombelec (15,6 millions d'euros de chiffre d'affaires, 50 salariés) également installée à Meung-sur-Loire. AEML est notamment célèbre pour ses colliers Atlas destinés aux tuyaux de plomberie, produits chaque année à 10 millions d'unités.

Pour « rester dans le marché » et contrer la concurrence asiatique, AEML a fait le choix de délocaliser une partie de sa production en Chine où un joint-venture a été créé avec un partenaire local. « Mais nous ne produisons en Chine que les séries standards, nous gardons en France la production des fixations à forte valeur ajoutée. C'est une stratégie qui nous a permis de maintenir l'emploi et l'activité », se félicite Gérard Cassisi. Cette présence chinoise a permis à AEML d'imposer ses marques à l'export (11 % de l'activité), de proposer des prestations de sourcing à l'international et de renforcer son outil de production.

L'entreprise, soucieuse de diversifier ses productions, intervient aussi dans la sous-traitance mécanique en livrant des pièces de tôlerie pour ascenseurs, d'autres éléments pour des motoculteurs ou des capots de radiateurs électriques. Cette diversité de clients (Schindler, Otis, Honda, Atlantic) permet aussi à l'entreprise de limiter les dégâts en temps de crise.

Après avoir dégagé un résultat de 500.000 euros l'an passé, l'activité d'AEML devrait nettement régresser cette année. La chute est en particulier sévère pour les fixations de bâtiment vendues dans les grandes surfaces de bricolage. « Nous faisons le dos rond en attendant la reprise, tempère pourtant le président d'AEML. Nous avons beaucoup investi dans l'automatisation de la production pour préparer l'avenir. » Pourtant, le projet de déménagement dans la périphérie de Meung-sur-Loire, chiffré entre 5 et 7 millions d'euros, attendra des jours meilleurs. n

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