Auxitec multiplie les acquisitions de bureaux d'études

Pour aller chercher des clients au-delà de la Basse-Seine, son aire naturelle d'influence, le groupe Auxitec, leader français de " l'ingénierie de proximité " a décidé de racheter des sociétés dans l'ensemble de l'Hexagone. " Nous travaillons beaucoup sur des modifications d'installations et nos pres-tations sont du sur-mesure. Cela suppose de bien connaître les entreprises ", explique Pierre Michel, président d'Auxitec.Ce groupe vend des prestations de matière grise, autrement dit des études, des calculs, des plans pour des unités nouvelles ou encore des diagnostics et autres audits pour améliorer les performances des installations. Fort déjà de 22 implantations dans l'Hexagone (et une au Luxembourg), Auxitec a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires consolidé de 71 millions d'euros avec une marge brute d'exploitation de 11 %. Le groupe emploie 1.000 collaborateurs (270 au siège du Havre) dont plus d'un tiers d'ingénieurs et de cadres. Le dirigeant avoue examiner de " cinq à dix dossiers " d'acquisitions par an. " Mais nous en retenons très peu ", confie-t-il. Outre les possibilités offertes par chaque " dossier ", ainsi que sa rentabilité, Auxitec étudie la structure du management en place. Celui-ci doit pouvoir rester aux commandes tout en fondant la société dans le groupe. " Lorsque le dirigeant cédant se retire, il faut qu'il existe une équipe de qualité capable de prendre la relève. " Car si Auxitec fournit des ressources en RH, comptabilité, finance et des moyens de développement, la société rachetée " doit être autonome techniquement et commercialement et assurer son propre développement ".EN BONNE PLACE DANS LE NUCLEAIREAuxitec a ainsi racheté en 2007 Bes Castel (23 salariés), bureau d'études de structures béton de Rennes et, début 2008, Euraconcept (63 salariés), bureau d'études de Saint-Nazaire, spécialisé dans l'équipement industriel. En juillet 2008, Specia Ingénierie (15 salariés), spécialisé dans le génie chimique nucléaire installé à Bollène (Vaucluse), a aussi intégré Auxitec. " C'est une pépite en termes d'expertise et d'habilitations ", affirme Pierre Michel, rappelant que Specia est habilitée " Secret défense " et qu'elle réalise des études de sûreté et des études d'autorisation d'exploitation. Cette acquisition est à l'évidence une nouvelle corde à l'arc nucléaire d'Auxitec qui réalise déjà des prestations pour Areva à La Hague.L'expansion géographique d'Auxitec se double donc, au fil des acquisitions, d'une expansion " métiers " autour de trois filiales que sont Auxitec Industrie (70 % de l'activité), Auxitec Bâtiment (21 %) et enfin Auxitec technologies (9 %) spécialisée dans l'ingénierie des systèmes d'information. Auxitec intervient dans tous les secteurs de l'industrie, mais la part de l'industrie pétrolière et chimique reste prépondérante. Tous métiers confondus - raffinage, pétrochimie, distribution avec les stations-service -, Total représente, à lui seul, 20 % du chiffre d'affaires du groupe.Signe de confiance en l'avenir, Auxitec investit 6 millions d'euros dans un nouveau siège social en construction dans les quartiers sud au Havre. Dans un an environ, la PME quittera ses locaux du Pont-Rouge jugés peu pratiques et situés en zone Seveso, pour s'installer dans un bâtiment vitré habillé d'une " peau métallique " conçu par le cabinet d'architecture normand 9bis Architecture et Paul Chemetov, réalisateur du ministère de l'Économie et des Finances à Paris Bercy.Un groupe contrôlé par ses salariésLes cadres et salariés d'Auxitec détiennent aujourd'hui 65 % du capital de l'entreprise. Cette structure du capital incite le management à une " gestion prudente ", souligne Pierre Michel, entré il y a vingt-cinq ans chez Auxitec et devenu son président en 2007. Deux fonds d'investissement du groupe CIC accompagnent aussi Auxitec : IPO, Institut de Participation de l'Ouest (30,75 %) et CIC Finance (4,25 %). Depuis 1994, date à laquelle direction et salariés ont racheté l'entreprise à la famille fondatrice Carrette, Auxitec a connu quatre LBO. La première aventure organisée avec cinq fonds de capital-risque n'a pas été couronnée de succès. " Ils voulaient une croissance très rapide du chiffre d'affaires, se souvient Pierre Michel. Nous nous sommes fâchés en 1997 ; nous, salariés, avons pris 46 % du capital et remonté un LBO avec des partenaires plus sensibles à notre culture, dont IPO. " En 2003, troisième LBO : 3 I sort et les salariés prennent 60 % du capital, aux côtés d'IPO et de CIC Finance. En 2007, un quatrième LBO est organisé à la suite du départ à la retraite du dirigeant historique Marcel Pimont, le dessinateur industriel qui avait créé la société en 1964.
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