Pôle emploi appelle l'Etat à respecter ses engagements

Deux ans après la fusion entre l'ANPE et les Assedic pour constituer Pôle emploi, Christian Charpy, le directeur général, a retrouvé un peu de sérénité. Négociation de la convention collective, mise en place des sites mixtes... plusieurs gros chantiers ont été lancés dans un climat plus apaisé qu'au début, même si 30 % des agents ont encore fait grève le 9 novembre dernier pour protester contre la nouvelle organisation du travail. Preuve de sa volonté d'apaisement, Christian Charpy a annoncé, mercredi, lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), qu'il soldait l'affaire des « cotisations » assurance chômage. Depuis deux ans et demi, un litige oppose la direction de Pôle emploi et de nombreux ex-salariés des Assedic, soutenus par la CFDT Ile-de-France. Ces derniers estiment avoir indûment versé des cotisations d'assurance chômage et réclamaient leur remboursement par Pôle Emploi. Ce sera bientôt chose faite. Ce dont se félicite Eric Moutet, qui a défendu les 300 premiers dossiers. Christian Charpy a en effet indiqué que l'ensemble des salariés sera remboursé, ce qui représente la somme de « 15 millions d'euros, soit environ 500 euros par personne par an en moyenne ».PressionLa pression de l'exécutif est aussi redescendue d'un cran. « Elle a été très forte en 2009-2010 sur le processus de fusion. Aujourd'hui, Xavier Bertrand l'a dit, il n'est pas le ministre de Pôle emploi », a indiqué Christian Charpy. Pour autant, les relations entre Pôle emploi et l'Etat ne sont pas encore tout à fait au beau fixe. À trois reprises depuis 2009, l'Etat n'a, en effet, pas respecté ses engagements financiers à l'égard de l'opérateur. En 2009, en ne versant pas 187 millions d'euros sur la subvention de fonctionnement, puis, plus récemment, en ne compensant pas les 70 millions d'euros liés au transfert d'une partie du personnel de l'Afpa vers Pôle emploi ou en ne payant pas 80 millions d'euros au titre des frais de gestion de l'Allocation de solidarité spécifique (ASS). « La situation du conseil d'administration de Pôle emploi est intenable car les décisions budgétaires sont prises ailleurs, dans le cadre de la loi de Finances. Les partenaires sociaux en sont agacés », pointe Christian Charpy. Qui indique que la première victime de ces coupes sera l'accompagnement des chômeurs. Une manière aussi, pour le directeur général de Pôle emploi, de prendre les devants par rapport à l'évolution du chômage. « J'ai conscience que ce sera un des axes majeurs de la campagne électorale et que Pôle emploi sera questionné sur son efficacité », détaille Christian Charpy dont le mandat arrive à échéance le 18 décembre 2011. Agnès Laurent et Isabelle Moreau
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