L'App Store devient plus transparent

Apple n'a pas seulement assoupli les contraintes concernant les outils logiciels, dont Flash, utilisés pour concevoir les applications de son magasin App Store. Réputée pour son culte du secret, la firme à la pomme a aussi lâché du lest pour calmer les critiques des développeurs contre l'opacité de ses critères de sélection des applications. « Nous cherchons en permanence à rendre l'App Store encore meilleur. Nous avons écouté nos développeurs et pris à coeur leurs commentaires », explique Apple qui a, pour la première fois, dévoilé il y a peu ses règles de validation. Dans ce document accessible aux seuls développeurs dûment enregistrés, moyennant 99 dollars par an, Apple explique sa philosophie. « Pour nous, les applis sont différentes des livres ou des chansons, que nous ne sélectionnons pas. Si vous voulez critiquer une religion, décrire des scènes de sexe, écrivez un livre ou une chanson », conseille la firme de Cupertino. Apple peut se permettre de faire le difficile, avec plus de 250.000 applications disponibles, dont 65.000 jeux, tout en se montrant juste et transparent, pour détourner les développeurs vers la plate-forme rivale, Android, de Google. Interdits techniquesOutre ces considérations morales - « beaucoup d'enfants téléchargent des applications, nous ouvrons l'oeil pour eux » - Apple révèle la liste de ces interdits en tous genres. Certains sont purement techniques : sera recalée d'office une application présentant des bugs, en version test « beta », dépassant 20 mégaoctets, utilisant trop de capacités de réseau ou ne pouvant fonctionner sur sa tablette iPad sans modification. Apple prévient aussi qu'il est défendu d'utiliser les données personnelles des consommateurs ou de les géolocaliser à leur insu. Autre motif de rejet, la propriété intellectuelle, terrain sur lequel le groupe se montre très chatouilleux : défense de copier des fonctions, des produits ou des applications Apple, comme l'interface de l'iPod ou l'iBook Store. Interdiction aussi de mentionner « le nom d'une autre plate-forme mobile » (Android, etc.), même dans les « métadonnées » telles que la notice d'information du développeur.Dans cette jungle de milliers de programmes, tout n'est pas permis. Apple se réserve le droit de ne pas valider une application qui en duplique d'autres existantes ou qui ne procure pas « un divertissement durable ». Surtout, la firme met en garde clairement, pour la première fois, les développeurs prêts à tout pour gagner en visibilité dans son classement, dont les règles restent tenues secrètes. « Les développeurs qui essaient de manipuler ou tricher les critiques d'utilisateurs ou les classements de l'App Store avec des critiques fausses ou payées, ou toute autre méthode incorrecte, seront retirés du programme de développeurs », prévient la firme. « Apple cherche à museler les plates-formes de test rémunéré d'applications », s'est ému le site français AppVIP, qui s'est malgré tout plié aux nouvelles règles. Ses 40.000 membres seront désormais rémunérés en cartes iTunes et bons d'achat... Delphine Cuny
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