Philippe Dewost, des deux côtés du Channel

Le moins que l'on puisse dire de Philippe Dewost est qu'il a su mettre de la variété dans son parcours professionnel. Âgé d'à peine plus de 40 ans, il a pris en mai dernier la direction de la jeune société anglaise Imsense, une start-up s'il en est. Avant cela, il a travaillé dans des entreprises dont la taille varie de deux personnes à plusieurs dizaines de milliers?Après Normale sup sciences, il cumule un MBA au Collège des ingénieurs, un service militaire dans la marine avant d'intégrer le corps des Télécoms, qui ne s'appelle pas encore le corps des Mines, et de partir quelque temps aux États-Unis. Rentré en France, il rejoint le fournisseur d'accès à Internet Wanadoo, qui est alors une toute jeune entité de France Télécome;lécom. Il y passe quatre ans à différents postes avant de rejoindre Ukibi en 1999. Cette société a mis au point un logiciel de gestion de contacts, un précurseur des Viadeo et autres LinkedIn. Bien qu'ils aient levé des fonds auprès d'investisseurs de l'envergure d'Europ@web ou de Vivendi, Ukibi cesse ses activités en 2003. « Nous avions démarré trop tôt et nous n'avions pas levé assez d'argent », regrette Philippe Dewost.Il va alors prendre un virage à 180° en devenant responsable de l'entité Équipements domestiques de France Télécome;lécom, activité qui propose des terminaux aux abonnés au téléphone fixe. Philippe Dewost gère un budget de 350 millions d'euros et l'équipe compte jusqu'à 30 personnes. En 2006, il est recruté par Realeyes3D, une jeune société française en pleine croissance qui développe des applications pour les appareils photo des téléphones mobiles. D'abord en charge du marketing, Philippe Dewost assure ensuite le business development. Mais la crise oblige l'entreprise à réduire la voilure en 2008. Il quitte la société à la fin de l'année, « en très bons termes », précise-t-il.Début 2009, il rencontre Imsense. Cette société, créée en 2007 par des chercheurs de l'université de Norwich, en Angleterre, a mis au point un logiciel d'enrichissement d'images, qui rééquilibre les contrastes, les couleurs, corrige les contre-jours, etc. « Disons que ce logiciel vous révèle les images telles que vous les avez vues quand vous les avez photographiées ou filmées », explique Philippe Dewost. Forte de 10 personnes aujourd'hui, dont 7 docteurs en imagerie numérique, Imsense est en passe de signer ses premiers gros contrats. La société réalisera alors son premier million d'euros de chiffre d'affaires?Mais « si le potentiel de ce marché est énorme, la visibilité est faible ». Alors Philippe Dewost vit ce qu'il appelle un « célibat géographique partiel ». Il passe quatre jours par semaine à Cambridge où la société s'est installée, et rentre à Paris chaque semaine quand il n'est pas en voyage. Il se donne un an avant de faire migrer sa femme et ses quatre enfants, « le temps de concrétiser les bonnes perspectives d'Imsense ».
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