Israël s'inquiète de l'arrêt de la fourniture de gaz égyptien

L'Egypte va cesser de fournir du gaz à Israël. Un conflit en théorie commercial et qui n'aura pas d'influence énergétique, mais qui inquiète les diplomates quant à la future orientation du Caire.
Siège de la compagnie nationale du gaz égyptienne, Egas, au Caire. Copyright AFP

« Le printemps arabe est de plus en plus gelé » : Uzi Landau, le ministre israélien des Infrastructures a utilisé cette image météorologique en réaction de l'annulation par l'Egypte de l'accord d'exportation de gaz vers Israël signé il y a sept ans. Officiellement, il ne s'agit que d'un conflit commercial entre des partenaires égyptiens et israéliens sur les clauses du contrat. Les dirigeants israéliens redoutent toutefois qu'à terme cette dispute monte d'un cran et préfigure une remise en cause de l'accord de paix entre les deux pays, le premier signé en 1979 par l'Etat hébreu avec un pays arabe. Avec en toile de fond, l'inexorable montée en force électorale des Frères Musulmans et des salafistes.

Pas d'incidence énergétique


Sur le front énergétique, l'arrêt des fournitures de gaz n'aura pratiquement aucune incidence pour Israël. Depuis la chute du régime d'Hosni Moubarak au début de l'an dernier, le gazoduc reliant les deux pays a été saboté à quatorze reprises dans la péninsule du Sinaï égyptien où les autorités égyptiennes ont perdu le contrôle de la situation face à des groupes de bédouins et d'extrémistes islamistes armés. « En fait, en 2011, les Egyptiens nous ont livré un quart des 2 milliards de mètres cubes qu'ils étaient censés nous fournir », souligne Moshé Bahar, directeur adjoint de la compagnie israélienne d'Electricité. Pour éviter des coupures de courant, la Compagnie a utilisé du mazout, plus polluant. "Mais dès le début de l'an prochain, nous serons tirés d'affaires avec l'exploitation de Tamar", cet important gazier découvert au large des cotes d'Israël, ajoute confiant Moshé Bachar. Le hasard a en effet voulu qu'Israël découvre plusieurs très importantes réserves de gaz au moment même où l'approvisionnement égyptien devenait de plus en plus aléatoire. Très optimiste, Benjamin Netanyahu le Premier ministre prévoit qu'Israël va devenir « un des plus important exportateur de gaz du monde ».

Inquiétudes diplomatiques


En revanche, sur le plan diplomatique, les inquiétudes sont beaucoup plus tangibles. Selon les médias israéliens, la décision de geler le contrat gazier n'a pu être prise sans l'aval des militaires égyptiens sous la pressions des islamistes. « C'est un mauvais signe pour les relations entre les deux pays », a diagnostiqué Avigdor Lieberman. Le chef de la diplomatie, cité par les médias, a même été jusqu'à affirmer que l'Egypte pourrait devenir « un plus grand danger pour Israël que l'Iran ». Sur le terrain, cette tension se traduit par l'accélération de la construction d'une clôture électronique de sécurité de 240 km le long de la frontière entre les deux pays pour éviter des infiltrations de commandos.

Espoirs américains


Les Etats-Unis constituent dans ces conditions le seul espoir auquel se raccroche Israël. Le Congrès ainsi que Barack Obama ont fait savoir que l'aide militaire de 1,3 milliard de dollars accordée à l'Egypte pourrait être coupée si le Caire annulait le au traité de paix avec l'Etat hébreu. Washington et Israël espèrent que les militaires, les seuls bénéficiaires de ce pactole, sauront convaincre un futur gouvernement islamiste de ne pas sauter le pas.
 

Commentaires 3
à écrit le 24/04/2012 à 9:21
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Les rapports entre Israël et ses voisins arabes sont les conséquences du sionisme, de l'implantation de ce pays en terre palestinienne. Le problème est insoluble, et évoquer le sujet conduit inévitablement à se faire traiter d'antisémite ou de pro-pa...

à écrit le 24/04/2012 à 0:55
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Je pense que l'Égypte dois réfléchir avant dagir

le 24/04/2012 à 7:36
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Si Israel agissait comme elle le promettait et non pas en effectuant des colonisations sauvages alors ce coin du monde se porterait bcp mieux. On recolte ce que l'on seme.

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