Effondrement de la distribution des crédits immobiliers en France

La distribution de crédits immobiliers est en chute de 26,3% au troisième trimestre 2008. En regard, les taux d'intérêt grimpent pour retrouver leurs niveaux du début de 2002. La mise en chantier de logements devrait s'écrouler.

C'est du jamais vu. La distribution de crédits immobiliers s'est effondrée de 26,3% en valeur, au troisième trimestre 2008 par rapport au trimestre correspondant de 2007, selon une étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA publiée ce mardi. C'est une chute d'un niveau jamais observé en France.

Les perspectives annuelles sont tout aussi sombres. Car, pour les neuf premiers mois de 2008, la production de crédits immobiliers aux particuliers marque un recul de 16,4%, en volume de prêts, par rapport aux trois premiers trimestres de 2007, selon la même étude. L'accusé est tout trouvé : c'est la restriction de l'offre de prêts de la part des banques, victimes de la crise financière mondiale.

"Le troisième trimestre marque une formidable accélération de la dégradation des crédits accordés car le recul avait été de 11% au premier semestre", déclare Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université de Paris X-Nanterre et auteur de l'étude. Pour l'ensemble de l'année 2008, il prévoit "une baisse de 20% à 22% des crédits en valeur", une diminution jamais vue depuis le début des statistiques sur ce sujet en 1974, même pendant la grave crise immobilière du début des années 90.

Pour rendre la conjoncture plus morose, si besoin était, la hausse du taux moyen des crédits immobiliers se poursuit à un rythme mensuel moyen de l'ordre de 0,1% pour s'établir, à la fin du troisième trimestre, à 5,04%. Au troisième trimestre, 55,3% des prêts (70,3% en septembre) étaient à un taux supérieur à 5% contre seulement 0,1% en 2006. Les taux sont donc revenus à leur niveau du début 2002, souligne l'étude.

La conséquence est logique : les ventes de logements neufs continuent de chuter très fortement. "La baisse des ventes au troisième trimestre devrait être comprise entre 40% et 55% par rapport au trimestre correspondant de 2007", indique Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC).

Le nombre de mises en chantier de logements devrait donc se situer cette année aux alentours de 360.000, contre 435.000 en 2007, alors que le président Sarkozy s'est fixé un objectif de 500.000 par an, niveau jugé nécessaire par les experts pour répondre aux besoins. La France devrait aussi connaître en 2008 une diminution de 140.000 transactions dans l'ancien, par rapport au total de 700.000 de 2007.

 

 

Commentaires 4
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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la facture ce sont toujours les mêmes qui vont la régler. les banquiers font des conneries sur les marchés actions, et les pouvoirs publics injectent les liquidités.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est un point de vue, mon cher journaliste. On peut aussi considérer que dans le contexte actuel les acheteurs retardent leurs achats dans le sens ou les prix ne peuvent que baisser. Certains hésitent aussi à se lancer dans un achat immobilier parce...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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bien d'accord

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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j'ai subi la nécessité de placer des produits soit disant intelligents qui garantissaient hautes performances sans risques ,le résultat est que c'est toujours l'épargnant qui en assume les conséquences quelque soient les groupes financiers qui les di...

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