Le PS n'en finit pas de compter ses votes

La "commission de récolement" du parti socialiste, chargée de passer à la loupe l'élection de vendredi dernier pour la désignation du premier secrétaire du parti, a suspendu ses travaux lundi. Elle doit les reprendre ce mardi à 14h. Sa tâche s'annonce plus que difficile.

La "commission de récolement", chargée d'examiner les contentieux après le vote des militants socialistes vendredi dernier pour désigner un nouveau premier secrétaire, a suspendu ses travaux lundi. Elle doit les reprendre ce mardi à 14h et transmettre un rapport au Conseil national du PS, qui se réunira mardi soir pour prendre une décision. La commission compte au total 13 membres, dont trois représentants de chacune des deux candidates. Les partisans de Ségolène Royal y sont nettement minoritaires.

Ce mardi, Vincent Peillon, eurodéputé et bras droit de Ségolène Royal, a affirmé sur France-Info qu'"après le premier travail de la commission lundi, il n'y avait plus que quatre voix d'écart entre les deux candidates".

La totalisation des votes de vendredi soir, rendue publique par le PS samedi matin, a donné une avance de 42 voix (sur 134.734 suffrages exprimés) à Martine Aubry sur Ségolène Royal. Ségolène Royal demande un nouveau scrutin alors que son adversaire s'y oppose. Les deux camps ont soulevé des anomalies dans le scrutin. La "commission de récolement" (terme désignant la vérification d'un inventaire par un huissier ), sorte de "tribunal administratif" du parti, doit examiner un par un les procès verbaux contestés.

"Il y a des contestations d'une ampleur tout à fait variable d'une fédération à l'autre", a déclaré lundi, en sortant de la commission, Jean-Pierre Mignard, avocat de Ségolène Royal et l'un de ses représentants au sein de la commission. Il a évoqué des problèmes signalés dans "une quarantaine" de fédérations. Il a estimé que les travaux de la commission seraient "très longs" et s'est dit "pessimiste devant l'ampleur du travail et l'ampleur de la collecte des documents à réaliser".

"Ce n'est pas parce qu'on crie très fort à la fraude que pour l'instant cette fraude est avérée," a estimé François Lamy, un des lieutenants de Martine Aubry, interrogé sur BFM-TV lundi. "Il y a un organisme chargé de vérifier si oui ou non il y a fraude, faisons-lui confiance". Aux journalistes massés rue de Solférino, il a lancé: "les socialistes sont loin d'être morts: de 1990 à 95, on a connu cinq Premiers secrétaires et en 1997, on a gagné".

Le maire PS de Paris Bertrand Delanoë s'est quant à lui déclaré "très malheureux" en tant que "militant socialiste" devant la fracture du PS. "Je sais à quel point la démocratie française a besoin de ce grand parti socialiste d'opposition courageux et honnête, combatif et courageux. C'est une difficulté pour la société française que le parti soit dans cette situation", a-t-il dit lundi lors d'un déjeuner de presse en marge du conseil de Paris. "Je suis assez fier d'appartenir à une fédération où il n'y pas une voix contestée", a-t-il déclaré. "J'ai plutôt un tempérament optimiste. On va bien finir par devenir meilleurs collectivement", a-t-il ajouté.

Face à un PS "coupé en deux", le président du Mouvement Démocrate (MoDem), François Bayrou, a réaffirmé sa volonté d'attirer à lui des électeurs socialistes déçus: "Il faut que tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans l'action du pouvoir actuel et de Nicolas Sarkozy aient un espoir", qui ne peut "visiblement" pas venir du PS, en "bout de cycle" et "en décomposition grave", affirme-t-il.

François Miquet-Marty, directeur de l'institut de sondage Viavoice, relativise cependant. "A court terme, le spectacle donné aujourd'hui par le parti socialiste et l'idée qu'il ne remplit plus ses fonctions d'opposant ne peut qu'être bénéfique à François Bayrou, comme d'ailleurs à (Olivier) Besancenot ou aux Verts", estime-t-il. "A moyen terme, c'est plus compliqué. Si le parti socialiste évolue en deux pôles, Ségolène Royal sera davantage positionnée sur ce créneau central, où Bayrou ne sera plus seul", souligne-t-il.

"Si j'avais un conseil à donner [aux socialistes], pour qu'ils ne passent pas leur vie à se chamailler sur les conditions de l'élection et la légitimité, c'est de recommencer leur élection", a déclaré lundi Patrick Devedjan, le secrétaire général de l'UMP.

Ségolène Royal a réitéré lundi son exigence d'un nouveau scrutin mais elle a également assuré "faire toute confiance" à la commission de récolement, présidée par l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant. Marine Aubry et ses partisans, forts de leur avance, même si la direction du PS s'est gardée de proclamer officiellement une gagnante, sont restés en retrait depuis que la maire de Lille a revendiqué samedi la victoire, se contentant de répliquer aux "royalistes".
 

Commentaires 14
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Pour moi le PS est en train de passer pour un mauvais parti politique car le PS est sensé être l'opposition mais grace a leur bataille pour savoir qui va etre a la tete du parti il laisse le champ libre a notre "super" president. on se crorait dans u...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Pour moi le PS est en train de passer pour un mauvais parti politique car le PS est sensé être l'opposition mais grace a leur bataille pour savoir qui va etre a la tete du parti il laisse le champ libre a notre "super" president. on se crorait dans u...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Deux têtes à égale hauteur ? pour un parti dit socialiste ça devrait évoquer la possibilité d'une direction bicéphale.. pourquoi ne pas intégrer l'idée de deux dirigeants sachant communiquer déléguer prendre l'avis de l'autre décider de concert ? cec...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
A la niche les Royal Canins !! Manuel VALLS est en mission commandée. Il tape plus fort sur le PS que sur Sarko. Il sera le prochain ministre d'ouverture.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
C'est triste de voir un parti se disloquer de la sorte. Il y a eu 1 vote .... 2 votes , quelque soit le résultat du 2eme tour l' élue est bien la première arrivée en tête un point c'est tout. Vous pensez bien que la droite est aux anges de cette fra...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
delanoé quel grand hypocrite, c'est lui qui est à l'origine de cette fracture.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
R emettre à demain ce qu?on peut faire le jour même. E ntendre ce qu?on veut bien entendre. C roire que le temps endort les consciences. O ublier l?examen des situations qui dérangent. L aisser croire qu?on rétablit la vérité. E mettre finalement un ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Cette élection du premier secrétaire du Parti Socialiste et cette tragi-comedie du comptage des votes, me fais penser au vote de l'eléction du Président des Etats Unis en 2004!! Resultat, BUSH avait été réelu, et on connait aujourd'hui les effets d'u...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
C'est attristant mais révélateur de l'ambition politique personnelle. Entre la candidate qui veut revoter (jusqu'à ce que le vote lui soit favorable??) et celle qui devance sur les médias, la décision de la Direction du Parti auquel elle appartient, ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
je pense qu'un BOULIER dans chaque federation aurait accelere le resultat et evite CE GRAND CIRQUE .sous un chapiteau,il n'y a jamais eu d'ANES OU D'ANESSES,la cause etant que pour les faire avancer il faut leur donner des COUP DE PIEDS AU CUL.AU PS ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Quelle mascarade... Je suis un partisan de Delanoë et ne comprends pas bien le jeu auquel il joue. Comment retourner sa veste et oser voter pour une Aubry plus à gauche que la gauche alors que Royal se dit aussi sociale-démocrate que lui?et il se s...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Je lis dans la presse ce matin le résultat d'un sondage qui dit que 71% des personnes interrogées ,mais surtout parmi elles,66% des personnes à sensibilité socialiste pensent que Ségolène Royal a tort de contester les résultats de l'élection. A la p...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
L'égo oui l'égo, grâce à toi le PS est divisé, et demain s'il passe comme les rouges à 2 % voire moins sur le plan National il aura toujours un groupe parlementaire à l'Assemblée, et ce au détriment des partis qui les dépassent. A qui la faute, non à...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
Signaler
Le fond de l'affaire, c'est la dissolution dans la langue de bois et la démago de basse cour d'une idéologie vieille de deux siècles, et qui a montré pendant la moitié du 20ième pour la moitié de la planète à quoi elle conduisait. Voué à l'oppositio...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.