Universités : c'est parti pour la grève !

Les enseignants-chercheurs, rejoints par des étudiants, ont mené lundi une série de manifestations un peu partout en France. La coordination nationale des universités a appelé par ailleurs à une grève illimitée et annoncé de nouvelles actions cette semaine et la semaine prochaine. La cause de cette grogne : la réforme du statut des enseignants-chercheurs et celle de la formation des enseignants. Ce mardi, la ministre de l'Education et de la Recherche, Valérie Pécresse, a maintenu ses positions sur le décret qui doit modifier le statut des enseignants.

Réunie lundi à Paris, la coordination nationale des universités - qui rassemble entre autres le Snesup, premier syndicat du supérieur, et les associations Sauvons l'université et Sauvons la recherche - a appelé à une grève illimitée pour obtenir le retrait de deux projets gouvernementaux contestés, la réforme du statut des enseignants-chercheurs et celle de la formation des enseignants.

La coordination nationale a également annoncé une journée d'actions et de manifestations jeudi prochain et une manifestation nationale le mardi 10 février à Paris. La ministre de l'Education supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse doit rencontrer mercredi prochain la Conférence des présidents d'université (CPU).

Lundi déjà, "au moins 45% des activités d'enseignement" étaient touchées par des grèves d'enseignants-chercheurs, a indiqué le Snesup-FSU. "Il y a eu des perturbations limitées et sporadiques: dans certaines universités, pas de cours et rétention de notes", oppose-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur. Ces grèves étaient organisées à l'appel de syndicats et d'associations de droite (AutonomeSup, Défense de l'université) comme de gauche (Snesup). Grève des cours d'un jour, rétention des notes, grève d'une semaine... les situations étaient diverses.

La modification du décret de 1984 sur le statut des enseignants-chercheurs suscite un mécontentement croissant chez nombre d'entre eux qui pointent du doigt le pouvoir exorbitant accordé aux présidents d'université (qui décideront notamment comment chaque enseignant se partage entre heures de cours et heures de recherche) et la hausse des heures d'enseignement.

Vendredi, la ministre avait chercher à "rassurer" sur cette réforme en apportant deux modifications à son projet, mais cela n'a convaincu ni le Snesup, ni AutonomeSup, ni le collectif Défense de l'université issu de Paris II-Assas, ni Qualité de la science française. Seuls cinq professeurs de droit, dont le doyen Paul-Henri Antonmattei, ont jugé dans un communiqué ces modifications suffisantes.

Ce mardi, Valérie Pécresse a maintenu ses positions, affirmant devant la presse que le "retrait" de ce décret serait un "recul" pour tous les enseignants-chercheurs. "Maintenant c'est aux présidents d'universités, avec l'ensemble de la communauté universitaire, de rassurer et de voir concrètement comment [le décret] va s'appliquer", a-t-elle dit. Elle a rappelé qu'elle souhaitait qu'ils construisent "ensemble, une charte" destinée à la "bonne application" du décret.

Cette réforme n'est pas la seule pomme de discorde: nombre d'organisations réclament aussi le retrait de la réforme de la formation des enseignants, notamment une coordination des personnels de 15 des 27 Instituts de formation des maîtres (IUFM) qui a rejoint samedi le mouvement. Les 900 suppressions de postes prévues en 2009 dans le supérieur et la recherche alimentent également le mécontentement.

Les étudiants solidaires

L'Unef, la première organisation étudiante, avait invité lundi "tous les étudiants" à soutenir la mobilisation en cours des enseignants-chercheurs. "La journée d'assemblées générales d'étudiants lundi [a été] réussie et très encourageante pour la suite. On appelle tous les étudiants à poursuivre et massifier ces mouvements", a déclaré son président, Jean-Baptiste Prévost. Selon l'Unef, plus de 20.000 étudiants ont participé lundi à des assemblées générales et onze de ces AG ont voté "la grève" en soutien à la mobilisation des enseignants-chercheurs, comme Rennes-II ou Nantes, a ajouté Jean-Baptiste Prévost.

Dans les jours qui viennent, l'Unef devrait appeler les étudiants à une nouvelle journée de mobilisation, soit jeudi 5 soit mardi 10 février. "Notre but pour cette journée sera de faire converger les étudiants et les personnels des universités", a indiqué le président de l'Unef.


 

Commentaires 23
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Toujours la même chose: dès qu'on veut changer quoique ce soit au système, c'est un refus systématique... Mais jamais aucune proposition d'amélioration ne vient de ceux qui font grève....

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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En attendant les vacances de février!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il est extraordinaire de voir que la modularité qui représentait l'une des revendications clefs des enseigants chercheurs dans les conclusions des assises de la recherche est désormais combattue par les mêmes. A croire qu'ils se trompaient alors... ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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INCROYABLE ! Je n'en reviens pas quand je pense aux difficultés que j'ai avec ma micro entreprise, quand on voit les problèmes du monde ... pourquoi un tel acharnement pour tuer notre beau pays. Au fait c'est la faute à Sarko. Bonjour le niveau intel...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pour une fois que les étudiants se tenaient tranquilles voilà que ce sont les professeurs qui les mettent sur le pavé. Au fait 98 % des professeurs chercheurs sont de gauche, ce sont les mêmes après au CNRS. Il n'y aurait 'il pas une provocation déli...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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"Toujours la même chose:" "Il est extraordinaire" "INCROYABLE !"... de voir qu'à chaque fois qe des salariés ou des étudiants ou d'autres encore sont acculés à déclencher un mouvement, on voit remonter les mêmes commentaires idiots. Essayons de compr...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les universités sont remplies de contestataires. L'immobilisme est de rigueur et il ne faut surtout pas toucher à leurs privilèges. Oh Réveil !!! Si un jour vous trouvez un prof qui vous donne envie de bosser ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il est toujours désolant de voir nos savants refuser toute forme de productivité si minime soit-elle.Nous sommes des c.. mais nous ne n'avons pas envie de payer des chercheurs (qui trouvent rarement) qui ne veulent pas travailler sur des domaines qui...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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entre les etudiants et les professeurs, nous les francais qui travaillons il ne nous reste plus qu'a la fermer. Si vous n'etes pas contents,il faut partir. Vous nous debarrasserez. PAUVRE FRANCE TOUJOURS EN GREVE. HONTE AUX NANTIS.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je suis sans doute un vieil imbécile mais... existe-til un cinéma non audiovisuel ? :-) A part ça plutôt que de souhaiter avoir des enfants "enrichis culturellement" je préfèrerai des enfants sachant simplement lire et écrire correctement. L'usage...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il y a vraiment des gens qui n'ont rien compris ici...Alors les profs ce seraient des glandeurs qui ne foutent rien de leurs vies et se payent la tête de vos gosses? Mort de rire.....Un enseignant ne touche aucun "treizieme mois (voir plus dans certa...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Un enseignant chercheur, c'est quoi...., il enseigne ou il cherche....? ca m'étonnerai qu'on puisse faire les deux choses à la fois si les recherches qu'il entreprend sont lourdes et complexes. Donc, c'est un job ou on ne cherche pas à fond et ou en ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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De toutes façons ça fait 40 ans que ça dure chacun leur tour de la maternelle à l'université les enseignants sont contre toute forme d'évolution meme si elle est discutée avec ses pairs quelle soit proposée par la droite ou par la gauche.Alors le cit...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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commentaire à 'une lycéenne' : on verra dans quelques années si tu trouves un boulot facilement avec ton 'diplome'...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le commentaire de la jeune lycéenne qui n'a pas assez de mots pour injurier la droite et nos gouvernants, confirme, s'il en était besoin, que même une étudiante qui se dit littéraire ne sait pas l'orthographe et est bourrée d'idées touts faites. Que ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Tous les fonctionnaires ne sont pas des "glandeurs", mais certains le sont et on les entend; par contre, si l'ensemble des fonctionnaires voit avec sympathie ou mieux suit dans la rue ces "glandeurs", ne soyons étonné si le qualificatif finit par s'a...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je suis abasourdie devant tant de bêtise tous bords et tendances confondus. Comment voulez-vous que ce pays soit performant ? Glandeurs, pas glandeurs.... mais des glandeurs il y en a partout y compris au gouvernement, des gens qui font semblant de ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il semblerait que les enseignants chercheurs cherchent à se soustraire de toute contrainte ou contrariété provenant de leur employeur,l'Etat, via leurs Présidents et conseils d'administration de leurs Universités. Qu'ils aillent voir dans les autres...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et si l'on "décodait" ? Martine Aubry arrive a la tête du PS et que fait-elle ? Elle exite le bastion de l'Education Nationnale, électorat majoritairement socialiste, pour faire de l'opposition à tout crin. Son souci ? il ne s'agit pas de corrige...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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La réponse par la grève est la démonstration d?une incompétence, de la soi-disant élite de nos enseignants-chercheurs, de la maitrise d?une expression pertinente, construite et réfléchie. L?incapacité de ces structures administratives à évoluer et à ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Mademoiselle, tous vos beaux discours avec tants de passions respectables, nous les avons déjà eus en 1968 et le résultat est 50 ans de dette que nous vous laissons. Si vous souhaitez avoir de beaux livres, films, pièces de théâtres, musiques et arts...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une bonne analyse politique de la situation.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A voir les commentaires de cette droite niaiseuse qui s'obstine à garder les yeux fermés ou à laisser entrer un peu de raison dans leur cerveau atrophié par une propagande gouvernementale digne des années les plus sombre de notre histoire. Drapé dans...

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