Le gouvernement et les partenaires sociaux du travail temporaire ont signé ce lundi un accord de 22,84 millions d'euros sur 2009 et 2010 pour développer l'emploi et les compétences des intérimaires, massivement touchés par la crise.

Cet accord national, qui sera décliné dans les régions, vise à ce qu'environ 2.400 intérimaires en deux ans reçoivent de 105 à 450 heures de formation qualifiante dans le cadre de 240 opérations collectives.

L'accord sera cofinancé par l'Etat (6,7 millions), l'organisme paritaire collecteur agréé des fonds de la formation pour l'intérim, FaF TT (13,8 millions), et les entreprises de travail temporaire (2,3 millions).

"Premiers touchés par la crise, les intérimaires ne sont pas concernés par le contrat de transition professionnelle, la convention de reclassement personnalisé ou les dispositifs conclus entre l'Etat et le Fonds unique de péréquation [des fonds de la formation professionnelle, Ndlr]. Il est urgent d'intervenir pour préparer ces salariés à la sortie de crise", a estimé Arnaud La Tour, président de la fédération patronale (Prisme).

Sur les quatre premiers mois de 2009, l'emploi dans l'intérim a chuté de 35% comparé à la même période de 2008, soit 220.000 équivalents temps plein en moins, a-t-il rappelé.

"L'intérim a subi un choc énorme et silencieux. Comme ce sera le premier secteur sollicité au moment de la reprise, l'accord vise notamment à donner une qualification aux plus fragilisés par exemple dans l'automobile ou le BTP, un secteur où les compétences vont évoluer avec le développement durable", a déclaré le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, devant la presse.

Le groupe suisse Adecco, numéro un mondial du travail intérimaire, a annoncé le 6 mai avoir réalisé au premier trimestre 2009 un bénéfice net en baisse de 83% à 23 millions d'euros. Dans ses deux marchés clés, la France et l'Amérique du Nord, la crise économique et le ralentissement des embauches a respectivement freiné de 32% et de 26% le chiffre d'affaires.