Mobilisation générale contre la grippe A

En France, la pandémie de grippe A pourrait atteindre un pic en septembre. Les entreprises s'organisent pour en limiter les conséquences et l'État entame aujourd'hui une campagne pour sensibiliser les PME.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

La grippe A se rapproche à grands pas de la France : un premier décès suspect d'une jeune fille, à Brest, révélé jeudi par les autorités sanitaires, un membre du personnel soignant de l'hôpital Foch de Suresnes contaminé, un bateau de croisière sous surveillance samedi, à Marseille (Bouches-du Rhône). Même si la propagation du virus est plus lente que dans d'autres pays européens comme la Grande-Bretagne où l'on déplore déjà 31 morts, l'Hexagone ne pourra pas rester longtemps à l'abri d'une pandémie qui touche actuellement 135.000 personnes à travers le monde et en a tué près de 900 selon l'OMS. En milieu de semaine dernière, l'Institut national de veille sanitaire (InVS) avait déjà recensé en France 1.022 cas de contaminations confirmées ou probables au virus H1N1.

Le gouvernement ne cache pas qu'il s'attend à un pic pour septembre, en particulier après la rentrée scolaire, les enfants étant des vecteurs privilégiés de transmission du virus. D'ailleurs, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, envisage ouvertement à ce moment le passage en « phase 6 » d'alerte, c'est-à-dire la plus élevée, du plan de lutte contre la pandémie grippale (voir ci-contre). Une grande campagne de communication gouvernementale devrait d'ailleurs être lancée à partir du 25 août.

20.000 décès en france

Les pouvoirs publics qui, depuis le mois d'avril, travaillent activement à la mise au point de ce plan, avec en particulier un programme massif de vaccinations, tablent sur l'hypothèse d'une contamination de 20 millions de Français. Ils n'excluent pas le décès de 15.000 à 20.000 personnes, soit autant que durant la canicule de l'été 2003, mais quatre fois plus qu'à l'occasion d'une grippe hivernale classique. Un scénario catastrophe prévoit même 90.000 décès...

Mais, au-delà de ces chiffres, c'est bien sûr toute l'économie qui risque de subir les conséquences de la grippe A : fermetures d'écoles et de crèches, services publics fonctionnant au ralenti, transports en commun et aérien perturbés, magasins désertés et, bien sûr, hôpitaux débordés. Durant le pic de la pandémie, soit huit à dix semaines, 25 à 30 % des salariés des entreprises pourraient être affectés et donc contraints de rester chez eux. Toute l'organisation des entreprises en serait évidemment bouleversée. Les grands groupes, comme les entreprises publiques, ont pris depuis plusieurs semaines des dispositions afin de pouvoir passer ce cap difficile. Mais ce n'est pas le cas des PME. Le 3 juillet, la Direction générale du travail a fait paraître une circulaire précisant les conséquences pratiques et juridiques de la pandémie sur le fonctionnement des entreprises.

Le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure. Depuis ce matin, il a commencé à adresser, via le réseau Acoss, aux petites et moyennes entreprises une plaquette leur délivrant des conseils afin qu'elles puissent poursuivre leur activité au plus fort de l'épidémie.
 

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