Les producteurs de lait français annoncent l'épandage "massif" de leur production

Certains producteurs de lait français ont annoncé l'épandage massif de leur production pour protester contre la baisse des prix et la dérégulation mise en marche par Bruxelles. Le ministre français de l'Agriculture reçoit ce vendredi les représentants des producteurs. Il rencontrera également, samedi, les syndicats agricoles, et, lundi, les banques et les assurances, pour discuter d'un allègement de la dette des professionnels de la filière.

Les éleveurs de la filière laitière, en grève depuis jeudi dernier pour protester contre la baisse des prix du lait, lancent ce vendredi une "journée blanche", avec un épandage "massif" de leur production, répondant ainsi à l'appel de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) et de l'Organisation des producteurs de lait (Coordination rurale), soutenus par la Confédération paysanne.

Un rassemblement "gigantesque" ayant pour objet le déversement de centaines de milliers de litres de lait est entre autres annoncé à Tanis (Manche), à proximité du Mont Saint-Michel. Hier jeudi, dans le Calvados à Isigny-sur-mer, environ 300.000 litres de lait ont déjà été épandus, selon les gendarmes et un membre de l'Apli.

Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, qui reçoit ce vendredi les représentants des producteurs, a déclaré dans la matinée sur RTL qu'il trouvait cette grève "choquante", "parce que nous voyons des producteurs de lait désespérés et il faut leur apporter des solutions" et parce que "dans un continent qui a 500 millions d'habitants et 33 millions de citoyens mal nourris, voir le lait jeté dans les champs ou ailleurs cela a quelque chose de choquant".

"Le choix mauvais de la dérégulation"

"Les premières évaluations que nous donnent les industriels c'est que la baisse d'approvisionnement en lait (est) de l'ordre de 10% sur le territoire national mais il n'y a pour le moment pas de problème d'approvisionnement", a annoncé le ministre.

"Nous avons fait le choix mauvais de la dérégulation il y a quelques années. Ce choix il faut le renverser et remettre en place une régulation européenne", a-t-il aussi déclaré.

Le ministre, qui doit rencontrer samedi les organisations syndicales agricoles, a annoncé qu'il recevrait également lundi les banques et les assurances pour discuter d'un allègement de la dette des producteurs. "De jeunes producteurs de lait […] se retrouvent avec des dettes de l'ordre de 800 à 1.000 euros chaque mois et des revenus de 800 euros, il ne s'en sortent pas", a-t-il souligné sur RTL.

Les propositions de Bruxelles rejetées

Le mouvement de grève est désormais actif dans plusieurs pays d'Europe comme l'Allemagne, la Belgique, les Pays-bas, l'Espagne. Le président de la FNSEA (premier syndicat agricole français), Jean-Michel Lemétayer, jusqu'à ces dernières jours peu favorable à la grève, a estimé jeudi en marge du salon de l'élevage (Space) à Rennes que les dernières propositions de Bruxelles n'étaient "pas supportables" et a demandé "le départ" de la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel.

La Commission européenne a en effet proposé jeudi une série de mesures dont un assouplissement des règles de recours à des sortes de "primes à la casse" pour la restructuration du secteur. Elle a toutefois fermement campé sur son refus de revenir sur la hausse des quotas de 1% par an et leur suppression programmée pour 2015, à l'origine de la baisse des prix, selon les grévistes.

Trois régions françaises, Bretagne, Pays-de-La-Loire et Basse-Normandie, représentant 40% de la production laitière française, ont fait savoir jeudi au Space qu'elles lançaient un "cri d'alarme" aux élus territoriaux européens et demandaient le gel de l'augmentation des quotas. "Sinon, nous allons entrer dans une période de violence et de désespérance", a prévenu le président PS de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian.

Commentaires 13
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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soutien aux producteurs de lait le lait c est la vie le traire c est la mort

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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faisons déja le menage parmis les dirigeants corrompus des organisations agricoles et paralleles

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je suis arrivé trop tard pour la distribution gratuite; de toute façon, je ne courrais pas assez vite; pour une fois que je n'étais pas la vache à lait! Qui fait son beurre dans cette histoire?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je comprend cette révolte, amis suis surpris par l'endettement élevé des exploitations agricoles eu égard au niveau de revenus

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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combien de suicide(s), combien de divorce(s), combien d'huissier(s), combien de dépots de bilan, demain les producteurs de viande, après demain les céréaliers et dans deux ans plus assez de paysans en France pour "donner" à manger aux Français.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une fois revendue plus cher d'ici peu, ces agriculteur roulerons en grosse cylindrée, là on pourra se dire qu'ils ont encore plus de sous qu'avant. Quand on voit la pub tv comme quoi , un enfant meurt tout les 10 secondes , c'est honteux . On dev...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Peut-être Bruxelles va-t-il enfin prendre en compte que l'agriculture en peut se satisfaire du ibéralisme anglo-saxon dont on a vu les effets dans le monde de la Finance et s'apercevoir que les soit-diantes subventions aux éleveurs en particulier, l...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Certains producteurs de lait français ont annoncé l'épandage massif de leur production. Et l'environnement, personne n'en parle. Il n'y a rien à dire. Complexité du monde.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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@geant vert: stop! La baisse du nombre d'agriculteurs a coincidé avec l'amélioration de la quantité et la qualité de la production; on note la même chose dans l'industrie; j'aurai bien généralisé au tertiaire, mais là, le progrès me parait moins évid...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Quellle décision affligeante et désespérée. Quel sens a la vie de l'espèce humaine? Qulle détresse quand on en arrive à détruire son travail? Quelle tristesse et quelle colère pour ceux qui manquent de ce lait si précieux? Quelle inculture et quelle ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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bien sûr , ils ont la rage au ventre mais est ce une raison pour déverser le produit de leur travail et ..polluer, faire crever faune et flore ? NON !! quelle inculture !! n'oublions pas des gens meurent de faim !!mais c'est un cliché !!! pens...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Mon cher Henri, mon cher steve, Comme beaucoup je suis choqué du gaspillage de lait. Quel choc! Fils de laitier je comprends leurs désarois. J'aimerais revenir sur l'affirmation consistant à dire qu'ils s'en sortirons grâce aux primes....Je souris c...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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...mais la mouette est une opportuniste, elle profite du "gaspillage" de poissons rejetés par les pêcheurs; la mouette, je vous propose de travailler gratos; toutes vos forces qui ne sont pas employées sont perdues à jamais! c'est dommage! c'est du g...

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