L'Insee prédit une reprise "laborieuse" en France

L'Insee confirme bien que la France est sortie de la récession mais estime que la reprise sera "laborieuse". Les destructions d'emplois se poursuivront au premier semestre 2010.

La reprise est bien là, mais ce n'est pas folichon. Trivialement résumé, tel est le message de l'Insee à l'heure où l'Insitut national de la statistique et des études économiques présente ses prévisions pour le premier semestre 2010. Dans sa note publiée hier soir, l'Insee écarte pour la France le risque d'une rechute - aléa qui persiste en revanche pour le Japon, le Royaume-Uni, l'Espagne ou l'Italie -, mais souligne que la croissance peinera à rejoindre son rythme tendanciel.

Après une année 2009 marquée par une contraction de l'activité de 2,3%, la reprise serait donc "laborieuse" dans les mois à venir. "L'économie française croîtrait, jusqu'à la mi-2010, à un rythme proche de 0,4% par trimestre", écrit l'Insee. Si l'on extrapole ce rythme de 0,3%-0,4% sur le second semestre et étant donné l'acquis de croissance à fin juin 2010 (+ 1,1%), la France pourrait connaître l'an prochain une progression de son PIB de l'ordre de 1,5%. C'est deux fois plus que la dernière prévision du gouvernement mais toujours en deçà de la croissance potentielle estimée à 2,1%.

Bercy pourrait au début de 2010, lors de la présentation du collectif budgétaire pour le grand emprunt, réviser sa prévision de croissance. "La tendance serait plutôt à une révision à la hausse mais il faut être circonspect et rester attentif aux enquêtes relatives au climat des affaires et à la consommation", explique-t-on dans l'entourage de Christine Lagarde. Au ministère de l'Economie, on préfère voir dans les nouvelles projections de l'Insee "la confirmation du discours prudent du gouvernement".

La reprise modeste - qui devrait caractériser le premier semestre 2010 - se traduira par un redressement progressif de l'investissement. Et de ce côté, la France part de loin puisqu'en 2009 l'investissement des entreprises reculerait de 7,2%. L'Insee table sur une hausse de 0,2% au premier trimestre 2010 et de 0,6% au deuxième. Ce rebond s'expliquerait par une amélioration des conditions de financement. Pour autant, même si les capacités de production seront moins sous-utilisées, les ajustements sur le marché du travail ne sont pas encore derrière nous.

Dans ce contexte, la consommation des ménages va continuer à résister mais ne devrait pas "tourner à plein régime" début 2010. Enfin, la progression des exportations serait également moins forte qu'à la fin 2009. Car, explique l'Insee, faute de soutien des plans de relance, les économies dites avancées enregistreraient une croissance plus modeste, et importeraient donc sur un rythme plus faible. C'est donc bien une reprise laborieuse et en ordre dispersé - tous les indicateurs ne passent pas au vert simultanément et tous les secteurs ne redémarrent pas avec la même vigueur que les services - qui s'ébauche.

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