L'économie tricolore souffre, les ménages dépriment

Selon l'Insee, le PIB ne progresserait que de 0,2% et de 0,4% aux premier et deuxième trimestres. Le manque de dynamisme de la zone euro pèse sur l'investissement et les exportations. Le moral des ménages français a poursuivi en mars sa baisse entamée depuis le début de l'année, l'indicateur qui le mesure perdant 1 point par rapport à février pour atteindre -34.

Le contraire aurait surpris. Comme la plupart des économistes de banque, l'Insee s'est résolu à réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour le premier semestre. Certes, cette correction à la baisse est assez minime et ne porte que sur le PIB du premier trimestre (+0,2% contre une estimation initiale de 0,4% en décembre). Toutefois, elle témoigne de l'absence de reprise franche de l'économie tricolore. Si le PIB devait augmenter de 0,3% entre avril et juin, comme le prévoit l'Insee, l'acquis de croissance, correspondant au niveau annuel de l'activité si la croissance était nulle au second semestre, s'élèverait à +1% fin juin.

Selon Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture à l'Insee, ce refroidissement s'explique en grande partie par le manque de vitalité de la zone euro. A l'exception de l'Allemagne dont le modèle de croissance bâti sur l'export a déjà profité de la reprise progressive du commerce international, tous les voisins de la France qui ont, pour la plupart, mis fin à leurs politiques de relance, pansent encore leurs plaies. Résultat, la demande de la zone euro adressée à la France cède du terrain de trimestre en trimestre. Alors qu'elle progressait de 2,2% au dernier trimestre 2009, elle n'augmenterait plus que de 1,9% et de 1,4% aux premier et deuxième trimestres.

Dans ce contexte, tous les moteurs potentiels de la croissance tournent au ralenti, confirmant les résultats des dernières enquêtes de conjoncture. Solide pendant la période 2002-2007, au cours de laquelle elle a progressé en moyenne de 2,2% environ, la consommation des ménages est quasi atone, comme en témoigne le repli de 1,2% des dépenses des ménages en produits manufacturés en février. «La fin progressive de la prime à la casse pèsera sur la consommation tout au long du semestre, anticipe Benoît Heitz à l'Insee.

Au regard de la faiblesse de la demande intérieure et étrangère, qui se traduit mécaniquement par une sous-utilisation des capacités de production, l'investissement des entreprises ne prendra pas le relais. Toutefois, heureuse surprise, il afficherait selon l'Insee une petite progression de 0,4% au deuxième trimestre stimulé par des conditions de financement toujours attractives et par une augmentation de la rentabilité. Une augmentation due en partie à une diminution de la pression fiscale provoquée par la réforme de la taxe professionnelle.

Enfin, les exportations augmenteront légèrement, mais pas assez pour permettre au commerce extérieur de contribuer positivement à la croissance. Son impact sur celle-ci sera en effet nul au premier semestre.

Dans cette grisaille conjoncturelle, les prévisions de l'Insee en matière d'emploi n'étonneront pas réellement. Aux destructions massives d'emplois succèdent une dégradation moins violente du marché de l'emploi. En effet, après avoir détruit 357.600 postes en 2009, dont 173.000 dans l'industrie, l'économie française n'en supprimerait «que» 80.500 au premier semestre. Une maigre consolation qui n'empêchera pas la progression du taux de chômage. Il touchait 9,6% de la population active fin 2009. Il en frappera 9,8% d'ici la fin juin.

A noter que ce vendredi, l'Insee révèle que le moral des ménages français a poursuivi en mars sa baisse entamée depuis le début de l'année, l'indicateur qui le mesure perdant 1 point par rapport à février pour atteindre -34, selon l'Insee.

Commentaires 2
à écrit le 26/03/2010 à 12:15
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Comment ne pas déprimer : quand arrive notre maigre retraite et que l'on retire le loyer, l'edf, gdf, telephone, eau, assurances, etc ... puis on fait les courses on retire le fromage, les yaourts, la viande, les légumes, les fruits, etc.... on essai...

à écrit le 26/03/2010 à 9:43
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Et ce n'est pas avec l'augmentation du gaz de 9,7% que la tendance va s'inverser , pour la plupart des français une fois payer les factures il ne reste plus grand chose pour le reste .

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