Les syndicats appellent indirectement Eric Woerth à démissionner

Cinq jours avant l'examen de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, Bernard Thibault et François Chérèque estiment que le maintien du ministre du Travail pose problème.

Cinq jours avant l'examen de la réforme des retraites à l'Assemblée nationale, les syndicats CGT et CFDT, jusqu'ici silencieux sur l'affaire Woerth, mettent la pression sur le gouvernement en estimant que le maintien du ministre du Travail à son poste pose problème.

Dans un entretien commun aux Echos datés de vendredi, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault et son homologue de la CFDT, François Chérèque, déclarent que les différentes affaires qui visent Eric Woerth empêchent d'avoir un débat de fond sur ce projet clé du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Le ministre du Travail a admis jeudi être l'auteur d'une lettre en 2007 où il appuie la demande d'attribution de la Légion d'honneur de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, donatrice régulière à l'UMP et soupçonnée de fraude fiscale.

Eric Woerth, dont l'opposition demande la démission face à ces soupçons de trafic d'influence, doit donc mener le débat sur les retraites dans un climat politique de plus en plus lourd.

Les deux dirigeants syndicaux, qui avaient pris soin jusqu'ici de ne pas mélanger les affaires judiciaires et la réforme en cours, sont sortis de leur silence.

"Je me pose une question légitime : comment peut-il gérer en même temps ses problèmes personnels avec l'affaire Bettencourt et la réforme des retraites ?", s'interroge François Chérèque dans Les Echos. "Cette situation fait qu'on n'aborde plus du tout le fond du dossier. C'est un vrai problème."

BONNES RELATIONS ENTRE SARKOZY ET SYNDICATS

Bernard Thibault estime lui aussi qu'"Eric Woerth est objectivement plus occupé, et préoccupé, par autre chose que par le sujet qui nous, nous intéresse".

Nicolas Sarkozy s'est toujours targué d'entretenir de bonnes relations avec les syndicats et d'écouter leurs revendications.

Tous les syndicats et l'opposition de gauche ont appelé à des grèves et des manifestations le 7 septembre prochain, date du début de l'examen par les députés du projet de réforme qui relève de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite.

Les différentes "affaires" visant Eric Woerth ne serviront pas pour autant le mouvement de protestation contre la réforme, estiment les deux syndicalistes.

"C'est une réforme structurante pour des décennies et des millions de salariés. Il faut parler du fond. Nous sommes le seul pays en situation de devoir légiférer sur un enjeu de société sans qu'aucune négociation n'ait eu lieu avec les organisations syndicales", regrette Bernard Thibault.

Jeudi matin, Eric Woerth avait salué la grande élégance des syndicats concernant l'affaire Bettencourt.

"Les syndicats ont été d'une grande élégance dans cette affaire-là, ce n'est pas le cas de tout le monde", avait dit le ministre devant l'Association des journalistes économiques et financiers (AJEF) à Paris.

"Ils n'ont jamais mis d'huile sur le feu, ils sont restés sur les sujets qui les concernent et je leur rends hommage", avait-t-il ajouté.

En déplacement jeudi à Joux-La-Ville (Yonnne), le Premier ministre François Fillon a assuré que la réforme des retraites serait "conduite par le ministre en charge qui ira la défendre devant le Parlement", sans citer Eric Woerth.

Commentaire 1
à écrit le 04/02/2011 à 14:36
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http://www.facebook.com/profile.php?id=100001735897796 BOITE ELECTRONIQUE [email protected] IL EST PORTE AU SAVOIR DU PEUPLE ALGERIEN QUE LA MARCHE DU 12FEVRIER 2011 EST UNE AFFAIRE D?ORDRE POLITIQUE NON COMPARABLE A CELLES DE LA TUNISIE OU DE ...

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