Exaspérés par la contestation sociale, les patrons de PME ont le blues

Le baromètre « La Tribune-LCL » qui mesure le moral des chefs d'entreprises a lourdement chuté en octobre. La pénurie d'essence freine l'activité de 43 % des entreprises interrogées. Ce vendredi la CGPME, enfonce le clou. "Les patrons de PME sont au comble de l'exaspération." annonce l'organisation patronale dans un communiqué.

Entamé début 2009, le réchauffement progressif du climat des affaires mesuré par l'Insee s'est à nouveau redressé en octobre. Pour la première fois depuis juin 2008, il dépasse son niveau moyen de longue période. Toutefois, compte tenu de la dégradation récente du climat social, cette confiance en l'avenir est très fragile, voire nulle du côté des PME.

Interrogés par Ipsos dans le cadre du baromètre "La Tribune-LCL", les dirigeants de PME constatent déjà une baisse de leur activité en raison de la multiplication des grèves, et de la pénurie progressive de carburants qui pénalise 43 % des entreprises interrogées. Dans ce contexte délicat, l'indice synthétique mesurant leur moral s'est effondré de huit points en octobre. À 96 points, il se retrouve au niveau observé après la crise de 1993. « Tous les résultats de l'enquête en sont affectés et on en retire un sentiment impérieux d'exaspération des patrons », observe Yves Fradier, directeur de la clientèle chez Ipsos.

Un point de vue que confirme ce vendredi la CGPME dans un communiqué : ""Les patrons de PME sont au comble de l'exaspération, écrit-elle (...) Ce sont aujourd'hui des centaines de milliers de PME qui déjà tournent au ralenti tandis que d'autres sont sur le point de cesser leur activité. Tout cela se traduira en perte de chiffre d'affaires et les entreprises les plus fragiles risquent de disparaître entraînant de ce fait des pertes d'emplois."

Seule bonne nouvelle

Sans surprise, parmi les freins au développement cités par les entrepreneurs dans notre sondage, le climat social est la réponse qui progresse le plus en octobre. Parce qu'il reste inflexible ou parce que les amendements au projet de loi portant la réforme des retraites n'a pas satisfait les syndicats et les opposants à cette réforme, la perception des efforts du gouvernement cède du terrain.

Logiquement, l'environnement économique des PME se dégrade en France. Seule bonne nouvelle, il s'améliore à l'international. Problème, les entreprises interrogées ne sont pas toutes exportatrices. C'est dommage sachant que la demande à l'export est la seule qui progresse ce mois-ci. En effet, celles en provenance des PME et des grandes entreprises implantées dans l'Hexagone subissent un véritable coup d'arrêt. Sur le thème de l'export, les dirigeants ne sont que 35 % à approuver l'idée de créer une TVA sociale proposée pour une seconde fois par la commission Attali.

Celle-ci consisterait en une hausse du taux de la TVA sur les produits et services pour compenser une baisse des prélèvements sur le travail. Selon ses partisans, cette TVA sociale améliorerait mécaniquement la compétitivité prix des biens et services conçus en France sur le marché national et à l'export. Résultat, parce qu'il est la principale variable d'ajustement des entreprises lorsque la conjoncture bat de l'aile, l'emploi devrait en souffrir. Et la croissance également. Axelle Lacan chez LCL ne table que sur une hausse de 0,3 % du PIB au second semestre.

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