La raffinerie de Grandpuits en Ile-de-France réquisitionnée

Le Premier ministre François Fillon a convoqué ce vendredi matin les "principaux acteurs de la production et de la distribution" pour faire le point. La raffinerie Total de Grandpuits, en Seine et Marne, près de Paris, qui dessert d'ailleurs la capitale, a été réquisitionnée par la préfecture vendredi matin.

La crise des carburants est loin d'être finie. Ce vendredi matin, la raffinerie Total de Grandpuits, en Seine et Marne, près de Paris, qui dessert d'ailleurs la capitale, a été réquisitionnée par la préfecture. La CGT a résisté. Le syndicat a organisé un "cordon citoyen", une chaîne humaine pour empêcher les forces de l'ordre, en l'occurence les CRS, de pénétrer dans l'enceinte afin de permettre de rouvrir les vannes. Mais selon des témoins, les CRS auraient fini par forcer le passage.

Le coordinateur CGT du groupe Total, Charles Foulard, a dénoncé ce vendredi une "entrave au droit de grève", après cette réquisition qui, selon lui, va créer un "électrochoc". "Ce qui vient de se passer à la raffinerie de Grandpuits avec cette entrave a l'exercice du droit de grève va sans nul doute créer un électrochoc et notamment dans l'industrie", a-t-il déclaré sur Europe 1. "Comment peut-on accepter dans un pays des droits de l'Homme d'entraver les salariés" en les empêchant "d'exercer le droit constitutionnel, le droit de grève ? Nous sommes une entreprise de droit privé, c'est une première".

Jeudi après-midi avaient déjà été mises en place par deux préfectures en Haute-Normandie (Eure et Seine-Maritime) de mesures de restriction à la consommation pour les particuliers. Il s'agit d'une première en France métropolitaine (hors Corse) depuis le début des grèves dans le raffinage et des blocages de dépôts pétroliers. Dans l'Eure, la consommation est limitée à 20 litres par voiture et 150 litres par camion. Les limites sont fixées à 30 et 150 litres en Seine-Maritime. Dans la pratique, rien n'empêche les automobilistes de refaire la queue pour remplir une seconde fois leur réservoir, précisent cependant les préfectures.

Le Premier ministre François Fillon a convoqué ce vendredi matin les « principaux acteurs de la production et de la distribution » pour faire le point, comme il l'avait déjà fait en début de semaine. Jeudi, la situation restait tendue. Quelque 2.790 stations-service étaient en panne sèche, selon Jean-Louis Borloo, soit près du quart des 12.300 points de vente en France. Ce chiffre était de 3.200 mercredi.

Si Christian Estrosi, ministre de l'Industrie s'est risqué à prédire la fin de la crise « pour les vacances de la Toussaint », l'Ufip, l'Union française des industrie pétrolière, qui regroupe les compagnies pétrolières, évoquait « plusieurs jours » avant de revenir à la normale. «Il y a une grosse amélioration dans la mesure où, depuis l'ordre donné par le président de la République, les dépôts sont systématiquement libérés», indiquait l'Ufip. Toutefois, selon elle, « le problème, c'est de garder les dépôts débloqués en continu. Car s'ils sont bloqués, débloqués et rebloqués, ça sous-optimise la distribution ».

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