L'université de Toulouse 1 crée sa grande école d'économie

L'Ecole d'économie de Toulouse va regrouper toutes les formations en économie de l'université et offrir un cursus sélectif à l'issue des deux premières années de licence.

Nouvelle étape pour la Toulouse School of Economics (TSE) de l?université de Toulouse 1. A la rentrée 2011, ce pôle de recherche d?excellence en économie mondialement réputé va regrouper tous les enseignements d?économie de Toulouse 1 Capitole, a annoncé l?université ce mardi. La TSE proposera à partir de la troisième année de licence à des promotions de 250 étudiants sélectionnés une formation en trois ans de haut niveau.

"Il y a vingt ans, nous avons créé une école de recherche, explique Bruno Sire, le président de Toulouse 1. Or, aujourd?hui, nous avons besoin de maîtriser l?ensemble du processus d?excellence. L?idée est de créer une grande école alternative à l?Ecole nationale de la statistique et de l?administration économique (Ensae). Les Français sont très attachés à leurs grandes écoles. Mais ce modèle est en difficulté et a besoin d?évoluer. Or la recherche , particulièrement en économie et gestion, se fait exclusivement dans les universités. Avec TSE, nous créons l?école d?excellence du 21ème siècle." Comme l?explique Christian Gollier, directeur de TSE, celle-ci a réussi à se différencier via la recherche de haut niveau dans les années 90 et 2000.

Elle vient d?ailleurs de passer du douzième au onzième rang du classement Repec de l?université du Connecticut (classement des départements d?économie dans le monde qui fait référence en la matière), juste derrière Stanford et devant Yale). Mais désormais, pour être capable de rivaliser avec les Harvard, London School of Economics et autres MIT, elle doit aussi exceller en matière de formation. "Un bon chercheur doit aussi être un bon enseignant y compris au niveau licence. Il faut valoriser l?enseignement", estime Christian Gollier.

Quand excellence rime avec sélection

Paradoxalement, la sélection à l?entrée de la troisième année de licence a été acceptée sans trop de remous au sein de l?université. "Notre défi n?est pas de développer l?excellence dans la recherche : nous l?avons déjà. Mais c?est d?amener les meilleurs étudiants à la recherche, à la source du savoir. Et cela passe par la sélection. Or ce n?est pas un tabou. Le concept a été voté par tous nos conseils", indique Bruno Sire. Une acceptation due à une sélection basée sur le contrôle continu et non un concours et la possibilité pour les étudiants non sélectionnés de se réorienter.

Pratiquement, les étudiants seront triés sur le volet soit à l?issue des deux premières années de licence qui deviendront un "cycle préparatoire" ; soit sur dossier après une classe préparatoire. Peu de places sont pour l?heure réservées au étudiants issus d?autres universités. Ceux là devront justifier de deux années avec mention. Quant aux recalés à l?issu du cycle préparatoire, ils pourront poursuivre leur troisième année dans d?autres licences. "Les étudiants ont tout à gagner : nous leur donnons les moyens de s?auto évaluer et nous leur offrons un corps enseignant de qualité. Inversement, nous devons pouvoir montrer aux enseignants de renoms la qualité des étudiants", avance Christian Gollier.

Un capital de 75 millions d?euros

La TSE, labellisée "réseau thématique de recherche avancée" en 2007 a pu alors intensifier sa politique d?excellence grâce à la création de sa fondation de coopération scientifique Jean-Jacques Laffont. Cette dernière a bénéficié lors de son inauguration en juin 2008 de 32 millions d?euros levés auprès d?une douzaine de partenaires privés (Axa, BNP Paribas, Exane, Caisse des dépôts, EDF, GDF-Suez, La Poste, Total, Orange...), les chercheurs en économie de Toulouse ayant dès 1990 tissé des liens étroits avec les entreprises via l?Institut d?économie industrielle (IDEI).

Grâce à une aide de l?Etat équivalente, la fondation dispose aujourd?hui de près de 60 millions d?euros de capital (75 millions visés en 2012) dont les revenus lui permettent de renforcer l?encadrement des étudiants et de recruter des pointures mondiales tel récemment James Hammitt, de Harvard, mais aussi de faire revenir des cerveaux de l?étranger. "Nous sommes en ordre de bataille pour tenter l?excellence à l?université. C?est un challenge. Nous gagnerons la bataille lorsque nous étudiants de master 2 à des postes de haut niveau", conclut Christian Gollier, reconnaissant que "massifier l?excellence" n?est pas aisé.

Commentaires 3
à écrit le 20/05/2013 à 9:50
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Je reponds au nom de Dieudonné, Nationalité Rwandaise. Je vais faire le Master statistique et econometrie en ligne de l'Ecole d'economie de Toulouse, je vous alors obtenir les infos y relatifs. merci. +++ Le cout, la dispense des cours en ligne, et ...

à écrit le 09/03/2011 à 12:01
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Bravo Toulouse, le corps enseignant avait déjà l'ambition de transmettre un savoir à ses étudiants à la fin des années 80 / début 90's mais seuls en bénéficiaient une 30aine d'étudiants en DEA et une autre 30aine en Magistère ; puis l'IDEI a permis d...

à écrit le 08/03/2011 à 18:27
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L'idée est excellente, le seul souci est la suppression des anciennes filières non sélectives de la faculté d'économie de l'université de Toulouse 1, ce qui oblige les étudiants de deuxième année, qui n'ont étés prévenus de ce changement qu'a la rent...

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