"En 2010, la reprise de l'emploi est là, mais reste fragile"

Selon une étude réalisée par le cabinet France Industrie & Emploi (F/I/E), que dévoile la Tribune, le solde net de la création d'emplois est positif de 25.000 emplois, alors qu'il était négatif en 2009. Michel Ghetti, PDG de F/I/E, analyse les résultats.
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Avec 1.913 projets créateurs d'emploi recensés en 2010 contre 954 projets de destructions d'emplois en 2009, la situation dans l'industrie et les services s'est globalement améliorée par rapport à l'année précédente : le solde net de la création d'emplois est positif de 25.000 emplois, alors qu'il était négatif en 2009 (100.000 emplois nets perdus). C'est l'enseignement majeur de l'étude réalisée pour la seconde année consécutive par France Industrie & Emploi (F/I/E) qui montre que parmi les régions qui ont le vent en poupe en termes de créations d'emplois, figurent dans le top 6 (elles accueillent plus de 50% de créations d'emplois), le Nord-Pas-de-Calais, Midi-Pyrénées, l'Ile-de-France, les Pays de la Loire, l'Aquitaine et Rhône-Alpes

Que nous apprend votre étude ?
Michel Ghetti : elle montre une fragile reprise de l'emploi car il y a moins de destructions d'emplois qu'avant et une halte des restructurations. Dans le même temps, on recense davantage de créations d'emplois. Aujourd'hui, après la vague de restructurations, on assiste à un grand élan de revitalisation des territoires.
Les perspectives pour 2011 restent plutôt bonnes, même si la croissance en France est moins forte que la croissance globale.

La France reste donc attractive en matière de création d'emploi ?
C'est un pays attractif en termes de création d'emplois, en raison de la qualité de sa main d'oeuvre, de ses infrastructures et de sa capacité à générer de la valeur ajoutée. Mais elle est aussi frileuse, archaïque et administrée. Quand on regarde les dispositifs de soutien à la création d'emplois, il y a beaucoup de subventions publiques qui ne sont que des effets d'aubaine. Au lieu de distribuer des subventions, il faudrait engager une démarche de marketing des territoires comme le font nos voisins. Dans le Piémont par exemple ou dans le sud de la Bavière, on voit des régions très organisées et beaucoup plus dynamiques qu'en France, où les préfets, les directeurs du travail,... sont très frileux.

Pourtant, des mesures ont été prises pour doper la compétitivité de la France...
Avec le réaménagement du Crédit impôt recherche et la restructuration des pôles de compétitivité, le gouvernement a remis la France en Etat d'être compétitive par rapport aux autres pays. Mais cela ne suffit pas. Un exemple : lorsqu'un investisseur étranger se présente, il se retrouve dans une réunion comprenant une douzaines de personnes représentant le préfet, la direction du travail, le conseil général, la communauté d'agglomération, etc.... La France est trop administrée.

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