La Défense lance son Pentagone mais peine à vendre son patrimoine

La signature, avec Bouygues, du contrat de construction du nouveau ministère de la Défense est intervenue le 31 mai.
Infographie La Tribune/BHEDOUIN

C'est avec quatre semaines de retard sur le calendrier prévu que l'Etat, par la signature de Gérard Longuet, le ministre de la Défense, a paraphé, mardi, avec Bouygues le contrat de partenariat public privé (PPP) pour la construction du nouveau ministère de la Défense, à Balard dans le XVème arrondissement de Paris. Les travaux devraient commencer en janvier 2012.

Fin 2014, les 10.000 militaires et civils des trois états majors des Armées, de la Direction générale pour l'armement (DGA), de l'administration centrale du ministère et du cabinet du ministre, devraient - en principe- être réunis dans ce "Pentagone à la française" de 16 hectares.

En décembre 2007, lors d'un comité de RGPP, Nicolas Sarkozy avait avalisé le recours au PPP pour cette opération emblématique. Le privé - en l'occurence un consortium d'entreprises mené par Bouygues avec un "pool" bancaire composé de Natixis, Dexia, Société Générale et BBVA, prend en charge la réalisation puis le fonctionnement du nouveau ministère pendant vingt-sept ans, l'Etat versant un loyer mensuel de 130 millions d'euros, représentant les 3,5 milliards du contrat.

Exception faite de l'Hôtel de Brienne, dans le VIIe arrondissement où est installé le ministre de la Défense et son cabinet, la douzaine de sites parisiens abritant les militaires arrivant à Balard sont promis à la vente. L'Etat escompte tirer 600 millions d'euros de ces cessions, soit l'équivalent du coût brut de la construction du ministère.

La crise est passée par là

Sauf qu'entre 2007, date du recours au PPP et aujourd'hui, la donne financière a bien changé pour la Défense. La loi de programmation militaire (LPM) 2009/2014 avait prévu la cession de 2 milliards d'euros de biens immobiliers affectés aux armées afin de financer les investissements et les programmes d'armement. A la différence des autres ministères (voir encadré), la Défense a obtenu de pouvoir récuperer la totalité du produit des cessions de ses biens, et ainsi d'être exonérée jusqu'en 2014 de participer à l'effort de réduction de l'endettement public. Mais la crise est passée par là. Jusqu'à présent, l'armée peine à vendre ses biens immobiliers, souvent difficiles à placer notamment pour les emprises parisiennes : en 2009, elle n'a dégagé que 65 millions d'euros, et 100 millions en 2010 alors que la loi de finances prévoyait sept fois plus. Heureusement que le plan de relance a octroyé 200 millions d'euros à la Défense pour moderniser ses infrastructures...

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D'ici à 2012, l'Etat espère avoir cédé 1.700 immeubles à travers toute la France

Portée au rang de priorité au milieu des années 2000, la politique immobilière de l'Etat est souvent jugée à l'aune des cessions réalisées. Avec un patrimoine total estimé à 80 milliards d'euros auxquels il convient d'ajouter les biens des opérateurs, l'Etat a désormais une vision assez claire de ses propriétés. C'est dans ce contexte que depuis 2005, l'Etat vend un certain nombre de ses biens. En 2010, ces cessions ont rapporté 502 millions d'euros, selon Les Echos, soit bien moins que les 900 millions prévus dans le budget initial. Pour l'exercice en cours, l'Etat s'est fixé un objectif modeste de 400 millions d'euros de cessions. Un résultat qui devrait être obtenu via notamment les ventes réalisées dans le cadre du programme de cessions annoncées par François Baroin l'an dernier. La réalisation de ce plan, qui porte sur 1.700 biens dont une majorité en province, doit contribuer au désendettement de la France puisqu'une partie du produit des ventes est affectée à la réduction de la dette.

Anne Eveno

Commentaires 13
à écrit le 06/06/2011 à 13:53
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Ce n'est pas la vente du patrimoine qui est important dans cette affaire, mais plutot cette construction MILITAIRE. Quelqu'un disait: le 21 ème siècle sera spirituel ou ne sera PAS. Nous sommes plutot mal partis pour le SPIRITUEL.LE MALIN POSE SES MA...

à écrit le 03/06/2011 à 11:19
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La Tribune. Faites-vous un concours d'absurdités sur ce site. Jules Cesar avait tout compris lorsqu'il disait que gouverner des idiots est beaucoup plus facile que de gouverner des gens instruits (les idiots ne posent pas de questions)...JCM

le 06/06/2011 à 14:03
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JMC132: pourquoi a-t-on plus de 10% d'illétrés a votre avis en FRANCE? Pas lire, pas écrire et à peine compter.....Beaucoup rient, mais quel malheur pour notre pays!!!!!!

à écrit le 02/06/2011 à 11:00
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Il n'est que normal qu'un tel dit développé et hyperpuissant et développeur des technologies doit se comporter.

à écrit le 02/06/2011 à 9:38
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Et quand y aura plus rien à vendre, on commencera enfin à faire des économies sur le train de vie de l'Etat ?

à écrit le 02/06/2011 à 8:24
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Rasons la Défense, oh pardon , j'ai dit une énormité. Il faut continuer de construire d'immenses cités qui deviendront invivables est ingérables. Et laissons un grand désert tout autour. Qui a dit, small is beautiful ?

le 02/06/2011 à 10:38
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Non, tous en pavillon avec petit jardin...et nous importerons nos denrées alimentaire pour nous nourrir. faisons des bureaux à l'horizontal en empiétant sur la mer....

à écrit le 01/06/2011 à 15:31
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Pour vendre un immeuble militaire, il faut faire une dépollution du site y compris pyrotechnique. Compte tenu des textes en vigueur, cette dépollution est très souvent très difficile à faire (voir impossible) car il faut évacuer tout un quartier et i...

à écrit le 01/06/2011 à 14:48
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Les bâtiments publics peuvent, lors d'une vente, non seulement rapporter leur prix de cession mais aussi les économies futures sur leur entretien / fonctionnement et celles générées par une meilleure productivité.

à écrit le 01/06/2011 à 12:15
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c'est étrange que les ventes immobilières rapportent si peu quand on voit que le prix du m2 sur Paris a atteint des niveaux historiques !!!

le 01/06/2011 à 14:03
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bah ils revendent aux copain promoteurs, qui les transforment en habitation au compte goutte pour soutenir la bulle et s en mettre un peu plus plein les poches....non non je suis pas cynique

à écrit le 01/06/2011 à 12:13
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Il s'agit bien de 130 Meuros annuels. En revanche, l'idée de vendre notre patrimoine pour financer le fonctionnement plait-il à nos concitoyens ?!? Heureusement, nous n'arrivons pas à le faire....!

le 02/06/2011 à 10:44
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Par cette vente, il me semble que c'est le train de vie de l'état que l'on diminue. Tout ces locaux doivent être entretenus, et sont donc coûteux. De plus leurs éloignement s relatifs les uns des autres ne facilitent pas la rationalisation de leur co...

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