Malgré les fuites, Luc Chatel maintient l'épreuve de maths du bac S

Le ministre de l'Education nationale a porté plainte après la fuite sur Internet d'un exercice de l'épreuve de mathématiques du bac S. Mais l'épreuve n'est pas annulée.
Copyright Reuters. Quelque 654.000 candidats passent le bac cette année, dont 165.000 la série S.

La session 2011 du baccalauréat donne décidément des sueurs froides au ministre de l'Education nationale. Après que les professeurs de philosophie ont fait savoir en début de semaine que 3.000 copies de l'épreuve de philosophie restaient en plan dans les académies de Créteil, Paris et Versailles faute de correcteurs, le sort de l'épreuve reine du bac S, celle de mathématiques, est resté en suspens toute la matinée de mercredi. En cause, des soupçons de fuite sur Internet, un des quatre exercices de l'épreuve - celui de probabilités - ayant été divulgué sur le forum du site Jeuxvideo.com, très prisé des jeunes, lundi soir, la veille de l'épreuve.

Trois ans de prison et 9.000 euros d'amende

Luc Chatel a confirmé cette fuite ce mercredi matin lors d'une conférence de presse organisée en urgence. Il a indiqué avoir déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris, précisant qu'"une enquête va être engagée afin de permettre l'identification des responsables et de leurs éventuels complices". Peines encourues : trois ans de prison et 9.000 euros d'amende. Pour autant, le ministre a exclu l'annulation de l'épreuve, dont le coefficient est de 7 ou 9 en fonction des spécialités choisies. "Dans l'intérêt des élèves et compte tenu du caractère circonscrit de la fraude, j'ai décidé de neutraliser le premier exercice et de faire noter l'épreuve de mathématiques [de la série S] sur les trois exercices restants", a-t-il ainsi précisé.

Les correcteurs recevront dès ce mercredi les consignes et le barème précis. Après de persistantes rumeurs d'annulation toute la matinée, cette solution semble la plus logique. Même si des sujets de secours sont préparés chaque année, refaire passer une épreuve qui concerne 165.000 candidats (sur un total de 654.548 dont 328.467 pour la voie générale) aurait impliqué des difficultés d'organisation et un surcoût pour un examen qui coûte à l'Etat quelque 50 millions d'euros (la rémunération des correcteurs a été revalorisée à 5 euros par copie en 2009). Le ministre a aussi souhaité ainsi ne pas "sanctionner les familles concernées".

La maison Education regretterait presque le temps des bonnes vieilles anti-sèches. Avec les progrès des nouvelles technologies, elle se trouve en effet de plus en plus confrontée à des risques de ce genre. Outre les fuites sur Internet, professeurs et examinateurs s'alarment d'un recours accru aux "smartphones" lors des examens.

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