Moins 21% sur les achats de boucherie-charcuterie, -16% sur la poissonnerie et sur les fleurs, -5% sur l'épicerie...L'Elysée a fait des efforts de maîtrise des dépenses l'an dernier, à lire le budget de la présidence que le Parlement contrôlera la semaine prochaine lors du vote de la loi de règlement. La Cour des comptes devrait, elle, rendre public en juillet son rapport sur les finances de la présidence.

Au total, en 2010, l'Elysée a dépensé 112 millions d'euros, soit 34 millions de moins qu'en 2009. La présidence a même réussi à mettre en réserve 454.803 euros contre 22.536 un an plus tôt. Les charges de fonctionnement courant (20,3 millions) ont baissé de 2,6 millions, en raison, insiste l'Elysée, de la mise en concurrence des fournisseurs, des appels d'offres généralisés et de la suppression de la réception du 14 juillet, reconduite pour 2011. Tous les postes ne sont pourtant pas à la baisse : les dépenses de carburant ont cru de 15%, celles de combustibles de 12%.

Air France a accordé des remises

En 2010, la Cour des comptes s'était inquiétée du coût des voyages officiels de Nicolas Sarkozy. L'avertissement a visiblement porté puisque le budget "déplacements" est repassé de 22 à 20 millions pour un nombre presque identique de voyages. L'Elysée l'explique par des visites moins lointaines mais aussi par des remises accordées par Air France (60.000 euros). Les délégations ont été réduites. Les chefs d'entreprises invités à accompagner le président ont également participé aux frais à hauteur de 110.000 euros.

Autre poste sensible qui avait fait l'objet de polémiques les années précédentes en raison des sommes engagées : les dépenses d'enquêtes et de sondages ; elles ont diminué de 36% mais sans que l'Elysée donne davantage de détails.

Pour équilibrer son budget, l'Elysée peut compter sur des recettes propres. C'est en particulier le cas des 911 165 euros d'intérêts que lui ont rapporté ses placements financiers, soit +10% en un an. La vente de produits dérivés lors des journées portes ouvertes a rapporté 76 300 euros. Quant aux conseillers du président, ils ont payé 24 950 euros leurs plateaux-repas...

Matignon dépense davantage

Si le budget présidentiel est resté dans les clous en 2010, celui de Matignon a quelque peu dérapé. Initialement prévus à 79,5 millions d'euros, les crédits destinés à "la coordination du travail gouvernemental" ont finalement atteint 86,3 millions. Celles du SIG (Service d'information du gouvernement) sont passées de 20,6 à 23,8 millions. En revanche, les dépenses de "stratégie et prospective", essentiellement celles des organismes consultatifs rattachés à Matignon - dont le désormais fameux Conseil d'analyse de la société que préside Luc Ferry- ont été inférieures de 3,7 millions aux prévisions (29,4 millions).