La presse étrangère voit Hollande comme l'anti-Sarkozy

Qualifié d'homme "intelligent", mais aussi sans "expérience gouvernementale" par le Wall Street Journal, François Hollande vainqueur de la primaire socialiste est aussi perçu comme 'l'anti-Sarkozy "par le quotidien italien La Repubblica.
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François Hollande, bulletin de vote à la main sortant de l'isoloir dans son fief de Corrèze, c'est la photo choisie en Une ce lundi par le Wall Street Journal qui rappelle qu'"en raison des contraintes budgétaires, messieurs Hollande et Sarkozy (..), ne devraient se livrer à une compétition avec des projets coûteux financés par l'Etat" et que les "électeurs se focaliseront sur la personnalité et la crédibilité des candidats". François Hollande , "qu'on voit souvent sur un scooter à Paris et qui est connu pour son sens de l'humour", a "une approche qui fait penser à celle de M. Mitterrand qui se présentait lui-même comme la force tranquille", note encore le Wall Street Journal.

Les socialistes "ont faim de pouvoir"

De son côté, le New York Times décrit François Hollande comme un homme "intelligent, plein d'esprit, instruit dans les écoles de l'élite française, mais sans expérience gouvernementale, comme ses adversaires le rappellent". Le quotidien de référence rappelle que les socialistes qui "n'ont élu qu'un seul président depuis 1958, François Mitterrand", ont "faim de pouvoir". Et précise que "la cote de popularité de M. Sarkozy est si basse que les socialistes peuvent goûter à la victoire et à la présidence quasi-monarchique qui va avec". François Hollande est "plus un homme de l'ombre, générateur de consensus, qu'un visionnaire", poursuit le Washington Post. "Hollande est considéré par beaucoup comme le négatif bienvenu de Sarkozy" que le journal de Washington décrit comme un "battant au verbe haut".

Une image "pragmatique" et "conciliante"

Consacrant deux pages à la primaire, le quotidien espagnol El Pais souligne pour sa part "l'image pragmatique et conciliante" du vainqueur de la primaire, tandis que le site internet du Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque la victoire de François Hollande et le ralliement des candidats défaits du premier tour tout en s'interrogeant sur la capacité de Martine Aubry, battue de la primaire, à honorer son "contrat de travail de manière constructive" à la tête du PS.

"Ils étaient nombreux de se moquer de l'ambition de François Hollande de vouloir devenir un président normal. Les Français sont habitués à tout sauf à des présidents normaux. Normalement un président français est censé d'être extravagant, charismatique - voire dégager un petit parfum d'immoralité. Or depuis l'ouragan médiatique autour de Dominique Strauss-Kahn à New York il semblerait que les Français aient eu leur dose de candidats hauts en couleurs", écrit pour sa part Magnus Falkehed, correspondant à Paris du quotidien suédois, Göteborgsposten.

"Rallumer le rêve français"

Le quotidien italien de centre-gauche La Repubblica a mis en première page de son édition de lundi la photo de François Hollande et Martine Aubry dimanche rue de Solferino. "C'est Hollande l'anti-Sarkozy", titre le grand quotidien contrôlé par Carlo de Benedetti qui a consacré près de trois pages à la victoire du leader socialiste français. "Elysée, Hollande défiera Sarkozy. Je rallumerai (sic) le rêve français", tel est le titre qui barre deux pages. L'éditorialiste du quotidien basé à Paris, Bernardo Valli, fait un portrait tout en nuance de François Hollande. "C'est le contraire de Nicolas Sarkozy". S'il rappelle que le candidat socialiste se voudrait un président "normal", il souligne qu'il s'agirait d'un président "non banal, mais digne après le président agité, exubérant et envahissant". "Hollande est convaincu que les Français, déçus de Sarkozy, sauront apprécier sa différence", ajoute-t-il.

"Jamais pris au sérieux par les notables du PS"

Le journaliste italien rappelle que "François Hollande n'a jamais siégé au gouvernement : c'est un handicap mais aussi une chance", sans expliquer pourquoi... Son humour et sa fantaisie ont contribué à ce que "les notables du PS ne l'aient jamais vraiment pris au sérieux". "Si l'on en croit les sondages, François Hollande a une bonne chance de chasser de l'Elysée le président en fonction, car un fort vent anti-Sarkozy souffle sur la France (...) Sarkozy peut toutefois refaire son retard : en la matière il est un expert. (...) François Hollande part favori mais il y a quelques doutes sur sa capacité à tenir un rôle qui pour lui est nouveau. C'est une erreur de penser que la modération traditionnelle de Hollande et sa constante recherche du compromis déboucheront sur un dialogue presque consensuel avec Sarkozy : la violence politique sera inévitable".

Pour le plus grand quotidien transalpin Corriere della Sera, "la victoire de François Hollande à la primaire du PS, qui l'a désigné comme candidat pour la course à l'Elysée, devrait figurer d'office dans les manuels de la politique. Car il s'agit d'une victoire de la normalité, d'un quasi inconnu sur la scène internationale, d'un cadre du parti qui n'était plus secrétaire et qui n'a jamais été ministre : un candidat qui a su bâtir le consensus chez ses partisans et les sympathisants, dans l'opinion et même parmi les partisans de ses adversaires".

Le "filleul de Mitterrand"

Et l'éditorialiste de poursuivre : "Hollande, filleul de Mitterrand, a adopté trente ans après la leçon de son maître en matière d'image : il semble la réincarnation de cette "force tranquille" qui fut le slogan très efficace du dernier président de gauche. Les sondages le donnent favori contre le président sortant N. Sarkozy, mais les sondages ne prédisent pas l'avenir. Ce qui est sûr, c'est que le peuple de gauche a choisi le candidat qui a plus de possibilité d'unir la gauche et de conquérir/rassurer l'électorat du centre, clef du succès dans les démocraties modernes. Orphelin de DSK, le PS n'a pas voulu prendre le risque qu'une femme concoure à nouveau pour l'Elysée, après l'amère défaite de Ségolène. Sans doute un doute s'est-il insinué parmi les sympathisants : que la 'dame des 35 heures' plairait plus à gauche, mais au détriment des classes moyennes et des entrepreneurs, au risque de livrer l'Elysée à la droite".

En conclusion, le quotidien milanais écrit : "Sarkozy a face à lui le rival le plus à craindre, mais il peut compter sur des alliés insoupçonnés : les divisions à gauche, les rivalités entre chefs de courants, la rancune des battus, le vote d'hier qui a divisé le PS. Facteurs qui, en 2007, firent perdre Ségolène. Contre tous les pronostics."

Commentaires 2
à écrit le 27/10/2011 à 20:40
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perso je trouve que la fiscalité actuelle est "une usine à gaz" ! combien se torturent la tête devant leurs déclarations d'impôts ?csg déductible ou pas ? tout remettre à plat pour une question de justice et de clarté ne doit pas nous effrayer bien a...

à écrit le 27/10/2011 à 16:11
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normal !les lendemains qui dechanteront au rendez vous..

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