Plan de rigueur : la Cnav regrette l'absence de concertation

Gérard Rivière, président de la Cnav, regrette la méthode employée par le gouvernement qui vient de décider, sans avoir concerté la Caisse et les partenaires sociaux, d'avancer le calendrier de la réforme des retraites.
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"Brutale et cavalière". Tels sont les adjectifs employés par Gérard Rivière, nouveau président de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), pour qualifier la méthode employée par le gouvernement, pointant tout particulièrement l'avancement du calendrier de la réforme des retraites. Le passage de l'âge légal à 62 ans n'est plus en 2018 mais 2017. 

Le plan de rigueur présenté lundi par le gouvernement prévoit que les personnes nées en 1952 et qui ne sont pas encore parties à la retraite devront travailler un mois de plus. Celles nées en 1953 devront travailler deux mois de plus et ainsi de suite pour les générations nées en 1954 et 1955.

Pourquoi cette colère ? Devant les journalistes conviés par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), Gérard Rivière a admis avoir appris lundi matin, "comme tout le monde en se rasant", le plan de rigueur gouvernemental.

"Nous savions que cette option était envisageable. Mais comme beaucoup d'autres. Nous passons notre temps à faire travailler les modèles économétriques en faisant évoluer les variables pour tester différents scénarios permettant d'assurer le paiement des pensions. Ainsi, nous avions testé une soixantaine de scénarios différents avant que le gouvernement ne tranche en faveur de la réforme du 9 novembre 2010", explique-t-il, regrettant qu'aucune forme de concertation n'ait été organisée par l'exécutif. "Ils n'ont sans doute pas mon numéro de téléphone portable", a-t-il ironisé.

Pour reprendre la main et peser lors des prochains débats, Gérard Rivière a décidé la création d'une commission "Etudes et prospectives". "Ainsi, nous pourrons donner notre avis si le gouvernement nous demande notre avis. Nous ne devrons pas seulement compter sur les études et autres rapports commandés et fournis par le ministère de la Santé", explique Gérard Rivière.

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