L'Institutrice Parisot distribue bons et mauvais points aux élèves-candidats

La présidente du Medef se félicite que des thèmes comme la compétitivité, la place des PME ou le financement de la protection sociale aient été au cœur des débats électoraux. En revanche, elle distribue un mauvais point aux candidats qui ont dénoncé les corps intermédiaires ou oublié de parler de l'économie numérique. Prudente, Laurence Parisot se dit maintenant prête à travailler avec le nouveau président... Quel qu'il soit.
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La présidente du Medef est satisfaite ! Laurence Parisot se félicite de voir les principaux candidats à l'élection présidentielle mettre sur le devant de la scène les questions économiques. Et, toute modestie mise à part, elle estime que ceci est dû au travail du Medef, notamment au travers de l'ouvrage "Besoin d'aire", publié par l'organisation patronale, qui résume ses principales revendications. Ce n'est donc pas encore la fin de l'année mais, telle une maîtresse d'école, Laurence Parisot distribue déjà des bons points (et quelques mauvais) aux élèves- candidats.

Des bons points pour avoir parlé compétitivité, "déficit zéro", PME

Il en va ainsi du thème de la " compétitivité" : "A la différence de 2007,  Nicolas Sarkozy comme François Hollande, les candidats ont parlé compétitivité , une idée clé pour nos entreprises". Idem pour l'apurement de la dette public du pays. Là aussi Laurence Parisot adresse un satisfecit aux principaux candidats qui ont adopté  "l'exigence d'un déficit zéro". C'est tout juste si la présidente regrette que Nicolas Sarkozy fixe cet objectif à l'horizon 2016 et François Hollande en 2017, alors que l'organisation patronale penchait pour... 2015.

Laurence Parisot pourra se consoler en méditant sur le fait qu'imposer une telle cure au pays, pour être à l'équilibre dès 2015, aurait tout de même entraîné de sacrées coupes dans les dépenses, y compris d'investissement.  Un point qui  n'aurait pas forcément fait les affaires des entreprises, notamment celles vivant en partie de la demande publique (BTP, par exemple). La "dame" du Medef voit aussi la patte de son organisation lorsque les candidats reconnaissent que les gisements d'emplois futurs se trouvent dans les PME. Certes, mais c'est une question de bon sens aussi puisque, selon l'Insee, il n'y a en France qu'environ 1.600 entreprises de plus de 500 salariés... sur près de deux millions de sociétés Las but not least, Laurence Parisot salue également le débat électoral sur le coût du travail et le financement de la protection sociale. A cet égard, elle rend grâce au candidat-président de reprendre la thématique de la "double hélice" qui consiste à faire bouger en même temps divers paramètres : la baisse des cotisations patronales et salariales compensée par une hausse de la TVA (sociale) et de la CSG... Oui mais,  pour  l'instant, Nicolas Sarkozy n'a pas (encore) évoqué une augmentation de la CSG. François Hollande, lui, reçoit un bon point pour avoir souligné "l'utilité sociale des corps intermédiaires".

Mauvais points pour la dénonciation des corps intermédiaires, pour l'absence d'évocation de  l'économie numérique et du rôle de l'entrepreneur

A contrario donc, le président-candidat aurait pu se dispenser de sa tirade sur ces fameux "corps intermédiaires responsables des blocages"... Mauvais point pour lui. En revanche, l'institutrice Parisot considère que sur plusieurs sujets "un peu mieux faire" s'impose aux candidats. Ils sont accusés pêle-mêle de " ne pas se projeter dans le futur et de complètement oublier l'économie numérique" ; de ne pas faire l"'éloge franc et massif de l'entrepreneur sans lequel il n'y aurait pourtant, ni emploi, ni nouveaux produits, ni compétitivité".
Cela dit, prudemment, la présidente du Medef se déclare prête à travailler avec le premier de la classe, quel qu'il soit , qui sera connu le 6 mai... Façon de tenter de gommer ses propos d'il y a 10 jours, tenus sur Europe 1, où elle faisait du candidat-président son chouchou. Quant à François Hollande, ce serait, selon nos informations, Jean-Marc Ayrault qui serait le missi dominici pour nouer le dialogue avec le patronat. Une rencontre est prévue ce mercredi.


 

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