NKM : "Quand il n'y a pas de marges, il n'y a pas d'investissements et pas d'innovation"

La dernière journée de l'Université d'été du Medef s'ouvre sur une conférence qui réunit politiques et industriels autour du sujet suivant : «L'entrepreneur face aux dérives de l'exception française».
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La parole est d'abord donnée à Pierre Bellon, président de Sodexo, qui s'exprime sur les dérives de l'exception française : « Tout le monde le dit. La France doit réduire ses dépenses. A quoi sont-elles dues ? Au fait que l'Etat intervient partout, que nous avons beaucoup trop de fonctionnaires, et au millefeuille des échelons territoriaux. » Il ajoute : « Il y a l'inflation législative et l'inflation des règlements : chaque parlementaire veut attacher son nom à une loi et on arrive aux 2300 pages du code du travail... Le principe de précaution est aussi la plus grande irresponsabilité du pays. » Au sujet de l'entreprise, il déclare : « Les marges des entreprises baissent. Il y a un double phénomène : la baisse des prix des biens industriels et l'équipement des ménages. Quand on a deux voitures, un réfrigérateur et une machine à laver, on n'en a pas besoin de plus. Mais la chance de la France, ce sont ses entrepreneurs. Et nous sommes les champions d'Europe de la création d'entreprises. »

L'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet prend à son tour la parole : « le mot exception est ambigu, car on a quand même des mauvais côtés dans notre exception. Alors comment peut-on être différent en mieux ? Le statut d'auto-entrepreneur était par exemple un signe envoyé à la génération Y. Je suis sûre qu'il y a une exception française : créer des faux débats sur les contraintes qui pèsent sur l'entreprise. Il y a ceux qui disent que le problème, c'est le coût du travail en France et d'autres, que le problème, c'est l'innovation. Mais c'est typiquement un faux débat. Qu'est-ce qu'on investit dans l'innovation ? On investit ses marges. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, les marges diminuent. Quand il n'y a pas de marges, il n'y a pas d'investissements et pas d'innovation. Les industries allemandes, cela fait des années qu'elles réinvestissent leurs marges dans l'innovation, la qualité, le produit, donc elles se portent mieux. Mais nous refusons d'en parler, parce que derrière la marge il y a l'idée de profit. Il faut mettre un peu moins d'idéologie et un peu plus d'efficacité ».
Elle conclut par une proposition : « La surtaxe ISF pourrait être investie dans les PME ».

Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, refuse de lui répondre tout de suite sur le sujet et préfère attendre la fin de toutes les interventions pour s'exprimer, et se fait huer par la salle.

Commentaires 4
à écrit le 01/09/2012 à 10:11
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Elle a un problème la statue chiracquienne ? Qu'elle retourne à sa place : au musée de cire.

à écrit le 31/08/2012 à 16:23
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Le problème, c'est qu'à gauche, on confond marge, bénéfices et dividendes aux actionnaires ! Ce n'est pas gagné...

le 13/12/2013 à 18:02
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ah enfin nos politiques vont donc vraiment payer des impots !!!!! mdr

à écrit le 31/08/2012 à 12:54
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La république des rapports à quoi ça sert? On comprend la désafection des électeurs...

à écrit le 31/08/2012 à 12:50
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Très juste mais pour qu'il y ait investissement, il faut qu'il y ait épargne... mais les français n'ont pas le droit de consommer ni d'épargner. On voit les entreprises passer aux mains des étrangers. Faire 500 milliards de dettes sans résultats, apr...

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