Une entreprise sur deux a innové pendant la crise

Les principales innovations portent sur l'organisation. Seules 12% des entreprises ont lancé un produit nouveau sur le marché entre 2008 et 2010 selon la revue Insee Première. Le financement fut le frein principal de l'innovation.
Copyright Reuters

Allez, soyons optimiste et voyons le verre à moitié plein. Selon le dernier numéro de la revue Insee Première publié ce mercredi, 49% des sociétés marchandes de 10 salariés ou plus implantées en France ont innové entre 2008 à 2010. Soit «davantage de sociétés qu'au cours des trois années précédentes», observe l'Insee. «L'innovation est entendue ici au sens large: elle peut concerner la création ou l'amélioration de produits [biens ou prestations de services], porter sur les procédés de production, les modes d'organisation ou encore les stratégies de vente», précise l'Institut.

Une performance à souligner

Au regard du contexte financier, aggravé par la crise conjoncturelle, c'est plutôt une performance, d'autant plus que 28% des sociétés interrogées évoquent des difficultés de financement, considérées comme le frein principal à l'innovation. L'Institut évoque des coûts d'investissement élevés et lourds à amortir, dans un contexte de crise rendant plus difficile l'obtention d'un prêt». Entre 2008 et 2010, plus de la moitié des sociétés ont réalisé des innovations technologiques ont dû s'équiper en machines, matériels ou logiciels, des dépenses par nature onéreuses.

Peu de produits nouveaux sur le marché

Les innovations les plus fréquentes sont toutefois celles relatives aux modes d'organisation, avec 35% des sociétés concernées. «Elles portent le plus souvent sur les méthodes d'organisation du travail et de prise de décision», explique la revue. En revanche, «l'introduction d'un produit nouveau sur le marché, marqueur d'une réelle capacité créative des sociétés, est le fait de 12% de l'ensemble des sociétés», observe l'Institut.

Incertitude de la demande

Le deuxième frein? Il est lié au marché sur lequel intervient la société, pour 22% des chefs d'entreprises, c'est-à-dire l'incertitude sur la demande, le marché dominé par des sociétés mieux établies. «Certaines sociétés sont également stoppées ou freinées dans leur démarche d'innovation technologique par une insuffisance de connaissances (17%): manque de personnel qualifié ou manque d'informations sur les technologies et les marchés. De fait, 61% des sociétés impliquées dans des actions d'innovation technologique ont été amenées à former leur personnel en ce sens et 67% ont engagé des activités de recherche et développement afin de créer des produits ou des procédés nouveaux», détaille l'Institut.

De fait, si l'on considère le verre à moitié plein, on peut donc considérer que les mesures gouvernementales en faveur de l'innovation prises avant la crise -pôles de compétitivité, simplification et triplement du crédit impôt recherche (CIR), un dispositif qui reste toujours soumis aux critiques- et pendant la crise -remboursement immédiat du CIR- ont produits leurs effets. Il ne reste plus qu'à attendre et à espérer que celles décidées après la tempête de 2008, comme le lancement du Grand emprunt, aient également un effet stimulant sur l'innovation, le moteur essentiel de la croissance selon les économistes et en particulier ceux de l'OCDE.

Commentaire 1
à écrit le 24/10/2012 à 12:52
Signaler
Innover ou mourrir!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.