Où peut-on trouver un kilo de steak haché à 60 centimes d'euros ?

Réponse : dans l'une des 600 épiceries solidaires réservées aux personnes ayant des difficultés financières où les prix des ne dépassent pas 30% de ceux généralement pratiqués. Explications.
A l'intérieur de l'épicerie solidaire de Chevilly-Larue. Copyright Aymeric Warmé-Janville

Le paquet de 500 g de pâtes à 7 centimes d'euros, les 250 g de café pour 8 centimes d'euro, un camembert à 0,30 euro, un steak haché de 140 grammes à 8 centimes d'euros... Ces prix dérisoires, on les trouve affichés sur les linéaires d'épiceries un peu particulières. Il s'agit d'épiceries dites "solidaires". Le principe: une épicerie en libre-service, achalandée en produits de grande consommation et réservée à un public précaire. Les prix affichés ne dépassent pas 10 à 30% de ceux généralement pratiqués. On y trouve des fruits et légumes frais, des produits surgelés, de la viande, des conserves, des produits d'hygiène, etc.

Il en existe environ 600 en France et chacune d'entre elles accueille de 20 à 150 foyers chaque mois. L'approvisionnement se fait par différents moyens: en passant des accords avec des supermarchés locaux, auprès de la Banque alimentaire, par le biais de récupérations au marché de Rungis... Les produits mis à la vente sont souvent les invendus de grandes surfaces dont la date de péremption approche. L'ANDES, l'Association Nationale de Développement des Epiceries Solidaires - créée en 2000 et aujourd'hui cinquième réseau d'aide alimentaire en France - fournit parfois des chèques cadeau à dépenser par les responsables des structures dans certaines grandes surfaces. Ils peuvent ainsi compléter l'offre pour qu'elle soit la plus variée possible.

De plus en plus  de jeunes et de retraités bénéficiaires

Pour pouvoir venir faire ses emplettes dans une épicerie solidaire, il faut faire partie des 8,6 millions de Français qui vivent sous le seuil de pauvreté et avoir monté un dossier en expliquant sa situation, et les économies que cela permettra de faire (financer son permis de conduire par exemple). "Chaque épicerie sélectionne la famille pour une durée ponctuelle, définie à l'avance", indique Marie-Claude Jonquoy-Michalon de l'ANDES.

"De manière générale, le public qui vient s'approvisionner dans ces épiceries est composé de beaucoup de travailleurs pauvres, mais depuis deux ans, un constat fait l'unanimité: la part des jeunes et des retraités ayant de faibles pensions de retraite s'accroît", poursuit-elle. Contrairement à d'autres associations d'aide alimentaire -comme par exemple les Restos du C?ur- les bénéficiaires ont un minimum de revenus. Ils profitent également aussi d'animations: cours de cuisine pour apprendre à manger sainement sans se ruiner, actions culturelles ou portant sur la santé... car l'épicerie solidaire est aussi un lieu qui vise à favoriser le lien social.

Les étudiants ont leurs propres épiceries: les Agoraé

Certaines de ces épiceries sont réservés aux étudiants qui rencontrent des difficultés financières, comme par exemple les Agoraés. L'objectif est de leur permettre de se nourrir de manière saine et équilibrée. Les Agoraés sont adhérentes du réseau ANDES. Il en existe quatre en France: à Lyon, Brest, Lille et Nice. Plusieurs autres épiceries solidaires réservées aux étudiants doivent ouvrir dans le courant de l'année, notamment à Nantes, Reims, Angers, Paris, Strasbourg ou Avignon. Le concept a vu le jour il y a seize mois, à Lyon. La Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) et son antenne Gaelis, y ont lancé la toute première Agoraé en 2011 sur le Campus de l'Université Claude Bernard à Lyon. Un projet qui relève de l'économie sociale et solidaire.

"Avec les responsables de la FAGE, nous avons réfléchi à un modèle d'épicerie particulier, réservé aux étudiants. Ainsi ont vu le jour les Agoraé", raconte Marie-Claude Jonquoy-Michalon. Le but de ce projet est de "permettre aux étudiants en difficulté financière d'accéder à une alimentation saine et équilibrée tout en créant un lieu de rencontre et d'engagement citoyen", expliquait les associations étudiantes à l'origine du projet lors du lancement de la première Agoraé, à Lyon.

2 euros par jour pour manger, se vêtir, sortir...

Les jeunes qui bénéficient de ce service ont un "reste à vivre" -une fois payés loyer, transports, factures, assurances et téléphonie mobile notamment- qui se situe "entre 2,20 et 7,20 euros" par jour, pointe Mathieu Heurtebise, président de la Fédé B, la Fédération des associations étudiantes de Bretagne occidentale. "Et on est plus près des 2 euros. Avec ça, il faut manger, s'acheter des fournitures, des vêtements, sortir", ajoute-t-il.

Depuis l'ouverture de celle de Brest, le projet continue de faire des émules à travers la France. D'autres épiceries solidaires réservées aux étudiants ont vu le jour. Comme par exemple à Boulogne-sur-Mer, où la maison des étudiants, soutenue par l'ANDES, accueille régulièrement une vingtaine d'étudiants depuis le 2 juillet 2012. "Nous sommes encore en phase de communication autour du projet, mais la capacité de l'épicerie est estimée à 50 étudiants suivis à la fois" explique Cédric Debove, le directeur de la maison des étudiants. "Ils peuvent y dépenser un maximum de 50 euros par mois" précise-t-il.

A l'épicerie solidaire "Au pti panier" de Boulogne-sur-Mer.

Soutiens publics

Pour réussir à mettre sur pied le projet, l'association a frappé à la porte de la communauté d'agglomération de Boulogne, elle y a remporté le prix de l'économie sociale et solidaire. Le conseil général du Pas-de-Calais a également fourni des subventions et la Mairie de Boulogne-sur-Mer soutient aussi le projet, sans toutefois avoir apporté d'aide financière pour l'instant. "L'ANDES nous aide aussi grâce à une carte cadeau de 250 euros à dépenser chez Auchan" détaille Valentine Bernard, la responsable de cette épicerie solidaire.

La prochaine épicerie solidaire pour étudiants à ouvrir pourrait être celle de Melun, actuellement en cours de création.

Vidéo de présentation des épiceries solidaires par l'ANDES :


Les épiceries solidaires (France) par angalioproductions

Commentaires 25
à écrit le 30/01/2013 à 7:37
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Tant qu'il y aura des associations pour se substituer à l'Etat, la pauvreté s?étendra et le peuple ne se rebellera pas.

à écrit le 29/01/2013 à 13:43
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Je suis très heureux que ce "public précaire" trouve auprès de quoi manger dans ces épiceries solidaires, au Restos du C?ur (que je soutiens) etc ... mais en même temps, je commence à être sérieusement inquiet de ces initiatives qui se multiplient ce...

à écrit le 28/01/2013 à 23:51
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Enfin on ne jette plus... Tant mieux pour les pauvres "hères" (comment un posteur a-t-il pu écrire cela), je dirai les naufragés de l'économie en voie de ruine. Ce qui est effrayent, ce n'est pas le prix du steak mais le nombre de bénéficiaires poten...

à écrit le 28/01/2013 à 21:50
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Où peut-on trouver un kilo de steak haché à 60 centimes d'euros? Dans les poubelles, voyons, et il y en a qui ne vivent que grâce à cela, il y vivent même. Je vous garantis qu'à Berlin certains sans-abris, surtout ces derniers jours de grand froid, o...

à écrit le 28/01/2013 à 19:38
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et "ils", "elles", peuvent faire leur commande sur internet avec leur téléphone portable dernier cri !

à écrit le 28/01/2013 à 19:34
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Où sont les parents pour les jeunes étudiants , la solidarité passe d'abord par la famille ! ou alors ils sont tous orphelins , sinon la pilule c'est pas si dangereux .

le 28/01/2013 à 21:20
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Il y a des parents qui sont seuls et eux-mêmes au dessous du seuil de pauvreté ; comment pourraient-ils financer les études de leurs enfants. ?????? Vous devriez vous frotter à la vie au lieu de rester devant votre TV

le 29/01/2013 à 1:05
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@SORS: out à faut d'accord ! c'est le problème des jeunes, ils ne savent que jalouser et attendre que cela leur tombe tout cuit dans le bec :-) chaque génération a ses propres difficultés et à ma connaissance, rien n'a jamais été facile pour personne...

à écrit le 28/01/2013 à 18:48
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du steak à risques"............

à écrit le 28/01/2013 à 18:06
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... à ce prix ça doit être du steak à chier !.... à manger devant un grand écran on compagnie d'un téléphone portable x G! (que je ne possède pas)

à écrit le 28/01/2013 à 17:11
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Il serait bon que les médias relayent ce genre d'infos et que l'on soit transparent en France sur les multiples aides qui font que pour certains c'est toujours le salaire (certes faible) avec plein d'à côtés non payés ou à prix modique et pour d'autr...

à écrit le 28/01/2013 à 16:35
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les plus pauvres ont des aides mais ceux qui sont justes au dessus 1200 euros par mois par exemple il a quoi , rien et il paye des impots ! qui a dit égalité ?

le 28/01/2013 à 21:36
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milou, je suis d'accord avec vous c'est à se taper la tête contre les murs, quand on est au smic voir un petit peu plus, on paye des impôts, quand on à des revenus mensuel qui se monte à 800 voir 900 euro on à aucune, il est vrai qu'il sont exonéré d...

à écrit le 28/01/2013 à 15:50
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C'est bien pour la conscience de corriger un peu la situation. Mais...

le 29/01/2013 à 8:46
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yvan dans cette société le faite d'avoir une conscience est peine perdu sauf si vous êtes d'accord de me dire comme la croissance permettrais de corriger un peu la situation, il y à que les utopistes qui croient en ce genre de chose ?

à écrit le 28/01/2013 à 14:19
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Dans quel état est-il le steak à 60 Cts//kg..est-ce de la "remballe"??? Bon c'est très bien, si c'est des produits en fin de date de consommation qui partiraient à la poubelle mais en même temps ..préoccupant, de plus en plus de gens s'y rendent, si...

à écrit le 28/01/2013 à 13:48
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Je plains les pauvres hères qui doivent se nourrir de steaks à 8 centimes. D'où vient la marchandise ? Est-elle saine ? Bien conservée ? Origine ?

le 28/01/2013 à 17:50
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Les produits distribués dans les épiceries solidaires sont soumis exactement aux mêmes normes que les produits vendus dans le commerce classique (supermarchés, marchés, épiceries d'alimentation générale). Certains produits proviennent en effet de do...

à écrit le 28/01/2013 à 13:45
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libéralisme et communisme même combat, une petite minorité de privilégiés et une foule de laissés pour compte.

le 28/01/2013 à 23:10
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Sauf que le libéralisme n'a jamais eu cours en France, encore un qui devrait se cultiver. Cette paupérisation est le résultat de 40 ans de conservato collectivisme UMPS. La France est le seul pays d'occident qui n'a pas de parti libérale représentati...

le 29/01/2013 à 10:02
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vous employez les même arguments minables que les communistes au lendemain de l'effondrement de l'urss. il n'y a jamais eu de communisme en urss , il n'y a jamais eu de libéralisme en france ou en europe , etc. etc.

à écrit le 28/01/2013 à 12:01
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les gens savent qu'en cas de besoins ils auront toujours une porte qui s'ouvrira . ok ! quand nous avons dit celà que fait-on ? ben en france rien ! car la soluce de facilité . viendez chez nous on rase gratis ..existe et elle est brevetée , mais que...

le 28/01/2013 à 14:25
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C'était un pti gars qui s'aplait "Joyeu" l'avait pas papa l'avait pas de moman. Mon pauvre Joyeu traineau vous en trimbalez une à faire pleurer. Vous si courageux faites aussi un effort pour l'orthographe.

le 28/01/2013 à 18:52
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c'est bien vrai

à écrit le 28/01/2013 à 11:41
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Il existe une épicerie solidaire dans la ville de 20.000 habitants où je réside .Les bénéficiaires ne paient que 20 % des biens de premières nécessité : alimentaires et hygiène avec un plafond mensuel de 750?.Ce qui revient pour une famille à ne paye...

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