Bientôt des médecins entrepreneurs ?

Selon Michel Chassang, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), favoriser le regroupement des médecins de ville et des autres professionnels de santé permettrait à la Sécu d'économiser plusieurs milliards d'euros
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Comment rééquilibrer les comptes de la Sécurité sociale ? Le casse-tête perdure depuis le milieu des années 70. Les gouvernements successifs n'ayant pas réussi à trouver la formule magique pour équilibrer les comptes du régime général, qui devrait afficher un déficit de 11,4 milliards d'euros cette année selon la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2013, les gouvernements successifs ont préféré une stratégie tous azimuts.

Invité dans le cadre des auditions privées organisées par la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), Décision Santé Stratégie et le Quotidien du médecin, Michel Chassang, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) s'est dit extrêmement favorable au regroupement des médecins de ville, qu'ils soient généralistes ou spécialistes, et des autres professionnels de santé et du secteur médico-social. « Même si nous attendons toujours des signes concrets, on sent le ministère plutôt favorable à la médecine de ville, au développement de l'ambulatoire. Les patients sont demandeurs », explique Michel Chassang. Selon ses calculs, parce que le coût des soins de ville est deux fois moins élevé qu'à l'hôpital, cette stratégie consistant à optimiser le parcours de soins, si elle était appliquée, permettrait de réaliser 3 à 4 milliards d'euros de gains de productivité.

Un médecin sur deux travaille seul

« Un médecin sur deux est isolé dans son cabinet. Cet isolement n'est ni bon pour lui, ni pour les patients qui font souvent des kilomètres pour se soigner. Si le gouvernement veut rendre le parcours de soins efficace, il doit absolument se pencher sur la question », martèle-t-il

De tels regroupements ne pourraient pas se faire d'un claquement de doigts. « Il faut inventer un modèle économique. Le médecin responsable du cabinet devenir un chef d'entreprise. La médecine de ville doit passer du stade artisanal au stade entrepreneurial », avance Michel Chassang.

Créer de nouvelles structures

Pour lancer cette stratégie, Michel Chassang réclame de nouvelles dotations permettant de créer de nouvelles structures ou pour moderniser l'existant. Il estime également indispensable la création d'un nouveau mode de rémunération adapté. « Le paiement à l'acte n'aurait plus de sens. Il faut inventer un mode de rémunération par équipe pour inciter les professionnels à se regrouper », suggère Michel Chassang qui n'exclut pas la solution du salariat.

Autre condition à la réussite de ce projet : parvenir enfin à partager les informations qui concernent le patient. Selon lui, si les pharmaciens parviennent à échanger leurs données via le dossier pharmaceutique, les médecins n'y arrivent toujours pas. « Permettre le partage du dossier médical personnel [DMP] est la condition sine qua non à l'efficacité de ces regroupements », estime le responsable syndical.


 


 

Commentaires 14
à écrit le 06/04/2013 à 9:53
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Le déficit de la Sécurité Sociale? Quand des patients consultent pour des maladies (du genre acidité de l'estomac, cystites, etc.) qui durent des mois voir des années, il devrait être obligatoire que ces patients puissent trouver un médecin spécialis...

à écrit le 05/04/2013 à 21:26
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Chassang a toujours le mot pour rire . "le coût des soins de ville est deux fois moins élevé qu?à l?hôpital," Evidemment les pathologies a soigner ne sont pas les memes . A l'hopital , les arrets maladies sotn nettement moins de complaisance. Quant a...

à écrit le 04/04/2013 à 17:54
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Et puis on verrat se développer des monopoles familiaux, comme les notaires, les pilotes maritimes etc.... Uniquement les "bien nés" pourront exercer cette activité lucrative : médecin.. .

à écrit le 04/04/2013 à 16:28
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ça veut dire quoi "réclamer de nouvelles dotations" ?

le 05/04/2013 à 4:48
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"débloquer des crédits supplémentaires" en terme comptable...

à écrit le 04/04/2013 à 16:07
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50% des patients qui vont aux urgences pourraient etre traités par des médecins de ville .Pour quelles raisons ce n'st pas le cas ? Beaucoup de médecins généralistes ne travaillent que sur rendez vous , d'autres ferment leurs cabinets à 19 heures et...

le 04/04/2013 à 18:26
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tout a fait d'accord avec vous ,les medecins generaliste de garde le samedi et dimanche c'est termine ,meme les cabinets medical de ville vous renvoi sur les urgences hospitalieres ,apres le vendredi soir ou au pire le samedi midi vous ne trouvez plu...

le 04/04/2013 à 19:29
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Pourquoi les patients vont tous aux urgences ? C'est simple. Il y a bien sûr la nécessité d'avoir un rendez-vous chez le généraliste, pratique qui se multiplie, ou les horaires des cabinets comme le souligne Val. Mais globalement c'est beaucoup plu...

à écrit le 04/04/2013 à 15:15
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Bien vu de la part des toubibs de prévoir la privatisation de la santé. Ce qu'ils avaient largement anticipé, notes. Je ne vise personne, ils se reconnaîtront. Néanmoins sinon, mon docteur, nouvellement trader, passe son temps à surveiller ses cours ...

à écrit le 04/04/2013 à 14:54
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Les professionnels de santé qui se sentent une âme de chef d'entreprise et ceux qui ont du mal à croire au possible devront se tourner vers la webradio indépendante AWI pour écouter l'interview du docteur Alain Leclerc sous le titre : "DE L?IMPORTAN...

à écrit le 04/04/2013 à 14:53
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C'est déjà le cas: http://www.sanitaire-social.com/fiche/clinique-du-chateau-de-cahuzac/cahuzac/81-22036

à écrit le 04/04/2013 à 14:51
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Elle a été prise dans la clinique du couple Cahuzac la photo ?

le 04/04/2013 à 15:11
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Oui, je reconnais les lieux. J'avais juste consulté mais les tarifs des implants étaient trop élevés !

à écrit le 04/04/2013 à 12:31
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il pourront toujours demander des conseils à cahuzac pour l'optimisation fiscale de leur busisness

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