Les licenciements boursiers, nouvelle pomme de discorde entre la majorité et le Front de gauche

Jeudi, le groupe socialiste a déclaré qu'il ne voterait pas la proposition de loi portée par le Front de gauche sur l'interdiction des licenciements boursiers. La majorité estime que cette question est d'ores et déjà réglée. Le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi a été définitivement adopté mardi par le parlement après un ultime vote du Sénat.
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Encore un sujet de fâcherie entre le gouvernement soutenu par sa majorité et le Front de gauche. Ce mardi, les députés socialistes ont annoncé qu?ils voteront contre la proposition de loi portée par le Front de gauche sur l'interdiction des licenciements boursiers qui sera débattue jeudi à l'Assemblée nationale dans le cadre d'une journée réservée à des textes de groupes parlementaires.

« Une entreprise qui fait des bénéfices et qui a les moyens de distribuer des dividendes ou des stock-options n?a pas de motifs de licencier pour des raisons économiques et a les moyens d?adapter, par la formation et le reclassement, les postes de travail de ses salariés à ses orientations stratégiques », précise le texte. « La lutte contre les licenciements boursiers est déjà engagée », a justifié Thierry Mandon, l'un de leurs porte-parole lors d'une conférence de presse après la réunion du groupe socialiste.

Le travail est déjà fait pour la majorité

Pourquoi ce véto ? L'administration pourra « examiner les plans sociaux au regard de la situation réelle des entreprises, suite à un amendement socialiste à la transposition de l'accord interprofessionnel sur l'emploi. Cela permettra à l'administration, quand elle sera confrontée à des plans sociaux qui sont ni plus ni moins que des licenciements boursiers, d'être beaucoup plus exigeante vis-à-vis des entreprises concernées », a poursuivi le député de l'Essonne qui a également rappelé la proposition de loi présentée le 30 avril par le groupe socialiste sur la reprise des sites rentables. Selon lui, ce texte incite les entreprises qui veulent fermer pour délocaliser leur outil de production à ne pas le faire.

Point majeur de l'accord sur l'emploi (ANI) du 11 janvier, dont la transposition en texte de loi a été définitivement adopté mardi par le parlement après un ultime vote du Sénat, la réforme des procédures de licenciements économique prévoit notamment qu?un plan social n'est valide que s?il fait l'objet d'un accord majoritaire avec les syndicats ou d'une procédure d'homologation par l'admnistration.Cette réforme n'a pas été votée par le Front de gauche.
 

Le Front de gauche évoque une capitulation du gouvernement

André Chassaigne, chef de file des députés Front de Gauche, auteur de la proposition de loi, n?a pas tardé à réagir. « C'est un enterrement de première classe, un manque de courage alors que ce texte est attendu par les travailleurs. Là aussi, c'est une capitulation, a-t-il déclaré, se référant au renvoi en commission, souhaité par les députés PS, d'une autre proposition de loi de son groupe sur l'amnistie sociale. Lors de la campagne présidentielle, François Hollande s'était engagé à « renchérir le coût des licenciements collectifs pour les entreprises qui versent des dividendes ou rachètent leurs actions », afin de « dissuader les licenciements boursiers ». C?était le 35ème de ses 60 engagements pour la France.

Laurence Parisot est inquiète

Cette décision du groupe socialiste intervient alors que Laurence Parisot s?est à nouveau emportée contre le gouvernement. Lors de sa conférence de presse mensuelle ce mardi, la présidente du Medef a plaidé pour "une refonte" de la proposition de loi socialiste sur la reprise de sites rentables, qui sera examinée en juin par l'Assemblée, estimant que les sanctions prévues seraient "tout simplement mortelles" pour les entreprises. Ce texte durcit les dispositions de la loi sur la sécurisation de l'emploi en matière de recherche de repreneurs. Celle-ci prévoit notamment des pénalités jusqu'à 20 fois le Smic par emploi supprimé si l'obligation de rechercher activement un repreneur n'est pas respectée.

 


 

Commentaires 6
à écrit le 15/05/2013 à 20:15
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Les licenciement boursiers existent. Quand on supprime un secteur d'une société coté en bourse c'est pour augmenter l' EBITDA, et faire plaisirs aux "investisseurs" ( pour faire court, aux actionnaires, qui veulent du 15% de rentabilité...). Les patr...

à écrit le 15/05/2013 à 8:43
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une entreprise ne licencie jamais par plaisir et en plus en france c'est de la paperasse de plus et des contrôles qui peuvent en découler , l'entreprise doit s'adapter a une demande changeante , fluctuante , que les boursiers voient ces changements f...

à écrit le 14/05/2013 à 22:04
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Mais quand donc cette "majorité" et ce "gouvernement" auront ils la bonne idée de s'effondre et de dégager dans leurs banlieues qu'ils n'auraient jamais dû quitter !!!!

le 14/05/2013 à 22:14
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Banlieues ? Réactions d'une vraie citadin(e) ou tout simplement d'une personne aigris. C'est pitoyable

à écrit le 14/05/2013 à 17:34
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encore une proposition stupide : plus de 50 % des ventes de PSA ont lieu en Chine. Le marché européen s'effondre, et plus particulièrement le marché français.. reconvertir les salariés à la stratégie suivie par l'entreprise, c'est dire qu'il faut don...

le 14/05/2013 à 22:05
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Il s'en foutent : ils auront été élu. Que ce soit par des chômeurs ou des gens qui travaillent, peu leur importe !

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